Page 305 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 305
Notes biographiques 305
de se mettre au lit, il prit l’un des «Cahiers» et en commença la
lecture. Il a tout dévoré. Le lendemain matin, il était à la porte du
bureau des Annales prêchant le Crédit Social. Louis Even le dé-
nommait: «le boulet de feu». 1988, après cinquante années, il est
encore au combat, n’ayant rien perdu de son enthousiasme. (M.
Mercier est décédé le 4 septembre 1997.)
A l’aventure
Le 4 septembre 1938, alors que la crise économique était à
son apogée, Louis Even quittait son emploi fort rémunérateur pour
l’époque, à Garden City Press. Ce fut une très grande renonciation
pour lui, car J. J. Harpell a légué, à ses employés, son entreprise
qui valait des millions. S’en remettant totalement à la Providence
pour pourvoir à ses besoins matériels et à ceux de sa famille, Louis
Even avait décidé de se donner à plein temps pour son Oeuvre. La
Providence l’a soutenu, son fils, François, déclarait, il y a quelques
années, aux journalistes de la télévision, que la famille n’avait ja-
mais manqué du nécessaire.
Le porte en porte
Louis Even était armé d’un courage peu ordinaire. Il organisait
ses assemblées en faisant du porte en porte pour inviter les gens, il
mendiait ses repas et couchers. Ce contact direct avec les familles
n’avait pas son pareil pour gagner les gens à la cause. Au porte en
porte et après ses conférences, monsieur Even offrait ses «Cahiers
du Crédit Social», il les vendait 5 sous, mais il les donnait la plupart
du temps, les familles étaient si pauvres. Mademoiselle Côté pos-
sédait la même audace et le même courage, elle rédigeait les circu-
laires pour annoncer les assemblées et elle faisait du porte en porte
pour les distribuer. Souvent elle était obligée de les recommencer
4 ou 5 fois dans la méme journée, car des adversaires politiciens lui
faisaient perdre les salles qu’elle avait retenues.
Le journal Vers Demain
En septembre 1939, la guerre mondiale éclata. Louis Even, très
attristé, mais non vaincu, déclara péremptoirement: «Nous fon-
dons un journal». C’était le temps le plus mal choisi pour fonder un
journal à cause des mesures de guerre. Mais avec la tête de Breton
de Louis Even, tous les obstacles pouvaient être surmontés. Et Vers
Demain vit le jour. Monsieur Even en était le rédacteur en chef, il
demeurait avec sa famille dans une très petite maison. Sa petite
chambre à coucher lui servait aussi de bureau pour rédiger son