Page 300 - Sous le Signe de l'Abondance
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300   Louis Even

                                    L’exil
            Les Frères décidèrent d’envoyer en mission leurs meilleurs su-
        jets. Louis Even était du nombre. Il quitta la France pour le Canada
        en février 1903. De là, il fut envoyé comme professeur chez les In-
        diens du Montana, dans les Montagnes Rocheuses aux Etats-Unis.
        Il y demeura jusqu’en 1906. Ce qui lui permit d’acquérir une parfaite
        connaissance de l’anglais, connaissance qui devait lui servir énor-
        mément plus tard lorsqu’il eut à étudier le Crédit Social dans les
        livres du Major C. H. Douglas, écrits naturellement en anglais.
                                 Au Canada
            Louis Even revint au Canada définitivement le 24 juin 1906, jour
        de la saint Jean-Baptiste, fête patronale des Canadiens Français.
        Dès cette année 1906, il enseigna à Grand’Mère. De 1907 à 1911, il
        fut professeur à l’école St-François, dans la paroisse de l’Immacu-
        lée Conception, à Montréal.
                                L’imprimerie
            Puis il est devenu sourd et ne pouvait plus enseigner à des en-
        fants. On l’envoya à Laprairie, à l’imprimerie des Frères, qui était
        très primitive à l’époque. Bourreau de travail et doué d’une intelli-
        gence supérieure, il développa l’ imprimerie et lui donna un essor
        considérable.
            Il acquit de nouvelles machines et pour en apprendre le fonc-
        tionnement,  il  dut  étudier  l’allemand,  les  manuels  étant  en  cette
        langue. Il étudia aussi, de lui-même, le latin. Cet apprentissage de
        l’imprimerie lui a été fort précieux ultérieurement pour la fondation
        de son Oeuvre.
                              Dans le monde
            La  Providence  voulut  qu’il  quitta  la  communauté  des  Frères
        de l’Instruction Chrétienne où il avait acquis une solide formation
        religieuse et intellectuelle, car c’était un homme d’étude et de ré-
        flexion, il avait toujours un livre à la main. Il était bien préparé pour
        accomplir dans le monde la mission que le Bon Dieu lui réservait.
        Il fut relevé de ses voeux le 20 novembre 1920. (Il était sourd et ne
        pouvait plus enseigner, les appareils n’existaient pas alors.)
                             Garden City Press

            Tout de suite, il s’engagea à l’imprimerie de Garden City Press,
        à Ste-Anne de Bellevue, propriété de J. J. Harpell, un Irlandais ca-
        tholique. Là aussi, Louis Even marqua l’entreprise de son génie.
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