Page 295 - Sous le Signe de l'Abondance
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Paroles de Thomas Edison  295

        recevra tout ce qu’il a mis dans Muscle Shoals et tout ce qu’il pourra
        y mettre durant des siècles... le pouvoir sans fin de la rivière Ten-
        nessee... sans taxes et sans augmentation de la dette nationale.
            — Mais supposez que le Congrès n’y voit pas, qu’arrivera-t-il?
        demanda-t-on à Edison.
            «Alors, le Congrès doit retourner à l’ancienne méthode. Il doit
        autoriser une émission d’obligations. C’est-à-dire, il doit aller chez
        les prêteurs d’argent et emprunter assez de notre propre monnaie
        nationale pour achever ces travaux, et nous devons payer de l’inté-
        rêt aux prêteurs d’argent pour l’usage de notre propre argent.
            «C’est-à-dire, sous l’ancienne manière, chaque fois que nous
        voulons  augmenter  la  richesse  nationale,  nous  sommes  forcés
        d’augmenter la dette nationale.
            «C’est ce qu’Henry Ford veut empêcher. Il pense que c’est stu-
        pide, et je le pense aussi, que pour le prêt de 30 millions $ de son
        propre argent, le peuple des Etats-Unis soit obligé de payer 66 mil-
        lions $ — le montant total à payer avec les intérêts. Des gens qui
        n’ont pas levé une pelle de terre ni contribué pour une seule livre de
        matériel vont ramasser plus d’argent des Etats-Unis que le peuple
        qui a fourni les matériaux et le travail.
            «C’est ce qui est terrible avec l’intérêt. Dans toutes nos impor-
        tantes émissions d’obligations, l’intérêt à payer est toujours plus
        gros que le capital. Tous nos grands travaux publics coûtent plus
        de deux fois le coût réel. Tout le problème est là.
            «Si notre nation peut émettre une obligation d’une valeur d’un
        dollar, elle peut émettre un billet d’un dollar. L’élément qui fait
        que l’obligation est bonne est le même qui fait que le dollar est
        bon. La différence entre l’obligation et le dollar est que l’obliga-
        tion permet aux prêteurs d’argent de ramasser 2 fois le montant
        de l’obligation plus un 20 pour cent additionnel, alors que l’argent
        mis en circulation ne paye que ceux qui ont directement contribué
        à la construction du barrage de quelque manière utile...
            «Il est absurde de dire que notre pays peut émettre 30 millions
        $ en obligations, et pas 30 millions $ en monnaie. Les deux sont
        des promesses de payer, mais l’un engraisse les usuriers, et l’autre
        aiderait le peuple. Si l’argent émis par le gouvernement n’était pas
        bon, alors, les obligations ne seraient pas bonnes non plus. C’est
        une situation terrible lorsque le gouvernement, pour augmenter la
        richesse nationale, doit s’endetter et se soumettre à payer des inté-
        rêts ruineux à des hommes qui contrôlent la valeur fictive de l’or.»
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