Page 262 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 262
262 Chapitre 51
faut aussi une technique, un moyen temporel pour contrecarrer le
plan des Financiers. Et ce moyen, c’est la réforme du Crédit Social,
conçue par l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas — la seule
que les Financiers craignent réellement, et qui mettrait fin à leur
pouvoir de contrôler toutes les nations. (Les mots «crédit social»
signifient argent social — de l’argent créé sans dette, par la société,
au lieu d’un crédit bancaire — de l’argent créé par les banques,
sous forme de dette.)
Douglas avait tout d’abord cru qu’une fois que sa découverte
et ses implications auraient été portées à l’attention des gouverne-
ments et de ceux responsables de l’économie, ils se seraient hâtés
de l’appliquer. Mais Douglas fit aussitôt une autre découverte: les
Financiers qui dirigeaient l’économie n’étaient nullement intéres-
sés à changer le système financier actuel, que ses défauts étaient
exactement ce qu’ils souhaitaient, et même entretenaient à dessein
dans le but d’imposer leur solution d’un gouvernement mondial. Et
alors, les Financiers firent tout pour stopper l’idée du Crédit Social:
conspiration du silence dans les médias; falsification intentionelle
de la doctrine de Douglas dans le but de la rendre vulnérable; ca-
lomnies et ridicule contre les apôtres de Vers Demain; création de
partis politiques portant le nom de «Crédit Social». Douglas écrivait
dans son livre Warning Democracy:
«Le progrès des idées du Crédit Social fut si rapide entre 1919
et 1923, tant ici (en Grande-Bretagne) qu’à l’étranger, et des com-
mentaires favorables en parurent si abondamment dans les pages
des journaux, que les intérêts menacés par ces idées s’en alar-
mèrent considérablement et prirent des mesures jugées par eux
efficaces pour endiguer leur publicité.
«En ce pays (Grande-Bretagne), l’Institut des Banquiers alloua
une somme de 5 millions de livres (équivalant alors à 24 millions
de dollars), pour combattre les idées dites “subversives” émises
par nous-même, ou par d’autres qui oseraient mettre leur nez dans
le système financier. Les grandes associations de presse reçurent
des directives expresses leur enjoignant de ne jamais mentionner
notre nom dans la presse publique. Les journaux métropolitains,
tant de ce pays que des Etats-Unis, ne devaient publier ni corres-
pondance ni articles portant sur ce sujet, Malgré cela, l’enquête
parlementaire canadienne sur les questions bancaires, devant la-
quelle je fus appelé à témoigner à Ottawa, en 1923, eut comme
effet d’exposer, d’une part, l’ignorance de problèmes fondamen-
taux même par des banquiers notoires, et d’autre part, jusqu’où