Page 123 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Crédit social, démocratie économique 123
Leçon 9
Crédit Social, démocratie économique
Le Crédit Social remplacerait l’actuelle
dictature d’argent par une véritable démo-
cratie économique, dans laquelle le consom-
mateur, fin de la production, serait le véri-
table maître des programmes de production
— des programmes, non pas des méthodes.
Le consommateur dirait quoi produire, non
pas comment le produire, et il serait obéi
par la production qui ne demande pas mieux
que de répondre aux commandes.
Benoît XVI écrit dans son encyclique Caritas in veritate, au Pa-
ragraphe 66: «Il est souhaitable que, comme facteur de démocra-
tie économique, les consommateurs aient un rôle plus décisif.»
L’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas (1879-1952), qui a
conçu les propositions financières du Crédit Social, écrivait dans
son livre Credit-Power and Democracy:
«Le Crédit Social est une philosophie socio-économique dans
laquelle les consommateurs, assurés d’un pouvoir d’achat adé-
quat, décident de ce qui sera produit par l’usage de leur vote mo-
nétaire. Vu de cette manière, le terme démocratie économique ne
signifie le contrôle de l’industrie par les travailleurs (les consom-
mateurs décident le «quoi», qu’est-ce qui sera produit, et non pas
le «comment», la façon de le produire, les techniques à employer,
qui est laissée aux producteurs). En enlevant le contrôle de la pro-
duction des mains des institutions bancaires, du gouvernement
et de l’industrie, le Crédit Social envisage une aristocratie de pro-
ducteurs au service d’une démocratie de consommateurs.»
Avant d’être connues sous le nom de crédit social», les pro-
positions financières de Douglas furent d’abord appelées «démo-
cratie économique» (d’après le titre du premier livre de Douglas,
Economic Democracy). Voici un article de Louis Even (publié pour
la première fois dans Vers Demain du 1er juilelt 1956) qui explique