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u nage à Rome en 1887 et lui demanda la permission
d’entrer au Carmel à l’âge de quinze ans. Peu après
sa mort, saint Pie X se rendit compte de son immense
stature spirituelle, au point d’affirmer qu’elle devien-
drait la plus grande sainte des temps modernes.
Déclarée vénérable en 1921 par Benoît XV, qui fit
l’éloge de ses vertus en les centrant sur la “petite voie”
de l’enfance spirituelle, elle fut béatifiée il y a cent ans,
puis canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI qui remercia
le Seigneur d’avoir permis que Thérèse de l’Enfant Jé-
sus et de la Sainte Face soit la première bienheureuse
qu’il ait élevée aux honneurs des autels, et la première
sainte qu’il ait canonisée.
Le même Pape la déclara Patronne des Missions
en 1927. Elle fut proclamée l’une des saintes Patronnes
de la France en 1944 par le vénérable Pie XII qui appro-
fondit à plusieurs reprises le thème de l’enfance spiri-
tuelle. Saint Paul VI aimait rappeler son baptême reçu
le 30 septembre 1897, jour de la mort de sainte Thé-
rèse, et, à l’occasion du centenaire de sa naissance, il
écrivit à l’évêque de Bayeux et Lisieux sur sa doctrine.
Lors de son premier voyage apostolique en Fran-
ce, saint Jean-Paul II se rendit à la basilique qui lui est
dédiée, le 2 juin 1980 et, en 1997, il la déclara Docteur
de l’Église en tant qu’ «experte en scientia amoris»
(science de l’amour). Benoît XVI reprit le thème de sa
“science de l’amour” en la proposant comme «un gui-
de pour tous, en particulier pour ceux qui, au sein du
peuple de Dieu, exercent le ministère de théologiens».
Enfin, j’ai eu la joie de canoniser ses parents, Louis et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face
Zélie, en 2015 lors du Synode sur la famille et je lui moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite,
ai récemment consacré une catéchèse du cycle sur le bien courte, une petite voie toute nouvelle».
thème du zèle apostolique (voir page 25).
Pour la décrire, elle utilise l’image de l’ascenseur:
Dans le nom qu’elle choisit comme religieuse, «L’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel, ce sont
apparaît Jésus: l’“Enfant” qui manifeste le mystère de vos bras, ô Jésus! Pour cela je n’ai pas besoin de
l’Incarnation, et la “Sainte Face”, c’est-à-dire le visage grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je
du Christ qui se donne jusqu’au bout sur la Croix. Elle le devienne de plus en plus». Petite, incapable d’avoir
est “Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte confiance en elle-même, mais confiante en la puissan-
Face”. Le Nom de Jésus est continuellement “respiré” ce aimante des bras du Seigneur.
par Thérèse comme un acte d’amour, jusqu’à son der-
C’est “la douce voie de l’amour”, ouverte par Jé-
nier souffle. Elle avait également aussi gravé ces mots sus aux petits et aux pauvres, à tous. C’est le chemin
dans sa cellule: “Jésus est mon seul amour”. C’était de la vraie joie. Face à une conception pélagienne de
son interprétation de l’affirmation centrale du Nou-
veau Testament: «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8.16). la sainteté, individualiste et élitiste, plus ascétique que
mystique, qui met surtout l’accent sur l’effort humain,
La petite voie de la confiance et de l’amour Thérèse souligne toujours la primauté de l’action de
L’une des découvertes les plus importantes de Dieu, de sa grâce. (…) Sa confiance illimitée encourage
Thérèse, pour le bien de tout le peuple de Dieu, est ceux qui se sentent fragiles, limités, pécheurs à se lais-
sa “petite voie”, la voie de la confiance et de l’amour, ser conduire et transformer pour atteindre le sommet:
connue aussi sous le nom de Voie de l’enfance spiri- «Ah! Si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient
tuelle. Tous peuvent la suivre, dans tout état de vie, ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l’âme de
à chaque moment de l’existence. C’est la voie que le votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait
Père céleste révèle aux petits (cf. Mt 11, 25). d’arriver au sommet de la montagne de l’amour, puis-
que Jésus ne demande pas de grandes actions, mais
Thérèse raconta sa découverte de la petite voie seulement l’abandon et la reconnaissance ».
dans l’Histoire d’une âme: «Je puis donc, malgré ma
petitesse, aspirer à la sainteté; me grandir, c’est im- Cette même insistance de Thérèse sur l’initiative
possible, je dois me supporter telle que je suis avec divine fait que, lorsqu’elle parle de l’Eucharistie, elle
toutes mes imperfections; mais je veux chercher le ne met pas en premier son désir de recevoir Jésus
dans la sainte communion, mais le désir de Jésus de

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