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curiosité et bien d’autres. Invoquer l’aide de Jésus à Lors de l’occupation allemande de l’Italie, à par-
chaque moment difficile.» tir de 1943, Alberto rentre à Rimini. Il se fait admettre
L’Italie entre en dans la Société ouvrière, association de fidèles laïcs
guerre le 10 juin 1940. fondée à Rome en 1942 pour développer une vie de
Alberto est mobilisé à piété axée sur le mystère de l’agonie du Christ à Geth-
Trieste dans une unité sémani. À la fin de 1943, et au début de 1944, la ville
d’infanterie motorisée. Il de Rimini est détruite par les bombardements. Alberto
note: «Le droit national est toujours là où il y a un danger: il traverse les débris
et international doit être fumants et se prodigue pour aider les blessés, encou-
fondé sur une base chré- rager les survivants, assister les mourants, et sous-
tienne. L’Évangile et les traire des décombres ceux qui sont restés bloqués ou
encycliques pontificales ensevelis vivants. Il se fait employer par un organisme
doivent être la norme de de Génie civil: sa position lui permet de circuler libre-
vie non seulement pour ment, d’assister ceux qui n’ont plus de logement et
les individus, mais pour de sauver d’innombrables vies au risque de la sienne.
les peuples, les nations, Il parvient même à ouvrir des wagons déjà scellés en
les gouvernements, le partance pour les camps de concentration, et à en li-
monde. La cause profon- Alberto dans l’armée bérer tous les occupants.
de de la guerre «est notre Vers la fin de 1944, sa famille et bien d’autres se
peu d’amour pour Dieu et pour les hommes. L’esprit réfugient à Saint-Marin. Alberto dépense son énergie
de charité manque dans le monde et donc nous nous pour eux: il distribue tout ce qu’il a, visite les paysans
haïssons comme des ennemis au lieu de nous aimer et les marchands, achète avec son argent toute sorte
comme des frères, tous rachetés par le Christ.» de nourriture, puis, la bicyclette chargée de paniers,
Le Pape Pie XII venait de publier sa première ency- se rend auprès des personnes qui manquent de tout.
clique dans laquelle il affirmait: «La racine profonde et Après la libération de Rimini (septembre 1944), il de-
dernière des maux que nous déplorons dans la socié- vient membre du Conseil municipal reconstitué et on
té moderne est la négation et le rejet d’une règle de le charge des travaux publics (reconstructions, puis
moralité universelle, soit dans la vie individuelle, soit attribution des logements); il n’appartient encore à
dans la vie sociale et dans les relations internationa- aucun parti mais tout le monde reconnaît et apprécie
les: c’est-à-dire la méconnaissance et l’oubli de la loi son énorme travail d’assistance aux personnes dans le
naturelle elle-même, laquelle trouve son fondement en besoin. Son courage dans les situations les plus diffici-
Dieu… Quand Dieu est renié, toute base de moralité les et sa disponibilité l’ont rendu populaire. Dans plu-
s’en trouve ébranlée du même coup… Or, la négation sieurs administrations, il est devenu courant, devant
de la base fondamentale de la moralité eut en Europe les problèmes insolubles, de dire: «Allez voir l’ingé-
sa racine originelle dans l’abandon de la doctrine du nieur Marvelli, il trouvera sûrement une solution!»
Christ, dont la Chaire de Pierre est dépositaire et maî- Vision chrétienne de la culture
tresse» (Summi Pontificatus, 20 octobre 1939).
Il s’engage ensuite dans le parti démocrate-chré-
Courageux témoignage de foi tien. Pour lui, la politique est la conséquence de la cha-

Dès son arrivée à la caserne, Alberto rassemble rité sociale: «Il est intervenu», dit l’un de ses amis, «et a
les membres de l’Action catholique et ceux qui sont précisé agir ainsi parce qu’il pensait qu’en ce moment,
prêts à donner un courageux témoignage de foi, en travailler dans le Parti était le meilleur moyen d’exer-
organisant des réunions de formation et en participant cer son apostolat; il a ajouté qu’il quitterait la politique
à la Messe. Un de ses compagnons du peloton de for- le jour où travailler dans le Parti ne serait plus utile
mation rapportera: «Souvent nous devions porter à pour le monde catholique.» Il rejoint aussi le groupe
tour de rôle le fusil mitrailleur. Dans les mauvais che- des Diplômés catholiques dont la première réunion a
mins de montagne, c’était très pénible. Lorsque c’était lieu en septembre 1945; il en accepte la présidence à
le tour d’un compagnon au physique peu développé, la demande de son évêque. Les actions du groupe, qui
Alberto s’approchait de lui et, en un clin d’œil, l’ins- comprend des avocats, des professeurs, des méde-
trument avait changé d’épaule. Puis il montait rapide- cins et des juges, s’inspirent de la vision chrétienne
ment la pente, déposait la mitrailleuse et reprenait sa de la culture et de la vie sociale. Pour que la culture ne
place dans le rang sans attendre de remerciement.» soit pas réservée aux intellectuels, Alberto organise,
Bientôt démobilisé, car trois de ses frères se trou- avec les Diplômés, au cours de l’hiver 1945-1946, une
université populaire.
vent déjà au front, Alberto rejoint le service d’études
des projets de FIAT à Turin. Son activité profession- Alberto hésite entre le mariage et le sacerdoce.
nelle ne l’empêche pas de terminer son cursus univer- Depuis plusieurs années, il s’est épris d’une jeune fille,
sitaire. Le 30 juin 1941, il obtient son diplôme d’ingé- Marinella, mais il respecte profondément la liberté de
nieur avec 90/100. celle-ci qui, tout en l’appréciant, ne répond pas à ses
ouvertures. Il lui écrit des lettres, dont plusieurs res- u

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