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de chaque personne à une part des biens de la terre!   province riche, dans des districts de l’Ontario, qui est
       Et d’abord, qu’est-ce que nous disons, nous, dans le   une province riche, dans d’autres districts de toutes les
       Crédit Social? Est-ce que nous demandons d’enlever    provinces, vous avez pu voir bien des misères, bien
       la propriété à celui qui l’a? Pas du tout! Nous ne de-  des souffrances.
       mandons d’enlever aucune ferme à aucun cultivateur,       L’humain là? Non, la loi, le règlement! L’humain?
       aucune usine à aucun patron! Mais nous demandons      Non, la loi n’a pas prévu cela! Il y a des lois pour les
       de permettre à chacun, à chaque personne, de se pro-  droits de l’argent. Si vous ne remplissez pas vos obliga-
       curer des biens qui sortent de cette usine, qui sortent   tions financières, votre créancier vous traduit en cour.
       de cette ferme, et le propriétaire de l’usine et le proprié-  Et la cour lui donnera raison; elle saisira vos biens si
       taire de la ferme seront les premiers contents si leurs   vous en avez, elle saisira votre salaire si vous en gagnez
       produits s’en vont dans les maisons de tout le monde,   pour rencontrer les droits de l’argent! Je ne critique
       ils seront les premiers contents!                     pas ces actes-là! Je dis qu’il y a des lois pour protéger
                 Le droit de tous à un capital               les droits de l’argent, mais il n’y en a pas pour protéger
           C’est une formule merveilleuse que le Crédit So-  les droits de la personne humaine aux biens de la terre,
                                                             à son bien, il n’y en a pas! Il est temps qu’il y en ait!
       cial qui respecte la propriété des moyens de produc-
                                                                 Le Pape, qui est le Vicaire de Notre-Seigneur sur la
       tion  à  ceux  qui  les  ont  et  qui  donne  quand  même  à   terre, qui est, par conséquent, le premier représentant
       tout le monde un «usufruit» sur ce grand capital que   du Christ, qui est là, à Rome, pour tout l’univers, à la
       le bon Dieu a créé et que les hommes ont développé.   place du Christ qui est rendu invisible sur la terre, mais
       L’«usufruit» ça veut dire: «le droit aux produits». Ils ont
       le droit, mais pour avoir de l’ordre, on n’a pas le droit   qui est dans le ciel, le Pape, lui, ne dit pas qu’un pays
       de les prendre comme l’on veut, ici et là, il faut pré-  est prospère quand il y a beaucoup de biens dans le
                                                             pays. Qu’est-ce qu’il dit, à ce sujet-là? Il dit: « La ri-
       senter, dans notre monde moderne, présenter un droit   chesse économique d’un peuple ne consiste pas pro-
       imprimé ou un droit inscrit sur une feuille de papier qui   prement dans l’abondance des biens mesurés selon
       s’appelle «argent». C’est l’expression du droit. Le droit
       existe; il est conféré par Dieu à notre nature. Le droit   un calcul matériel pur et simple de leur valeur», cela
       imprimé doit nous être donné en rapport avec ce droit   vaut tant, cela vaut tant, total tant, donc le pays est ri-
                                                             che. Il dit ce n’est pas cela la vraie richesse, «mais bien
       réel qui existe et en rapport avec la capacité de produc-  dans ce qu’une telle abondance représente et fournit
       tion du pays d’y répondre!                            réellement  et  efficacement  comme base  matérielle
           Dans le Crédit Social justement, on fait cette grande   pour le développement personnel convenable de ses
       distinction, c’est Douglas qui l’a faite pour la première   membres.» La prospérité non distribuée n’est pas une
       fois, entre le crédit réel et le crédit financier. Le crédit   prospérité! C’est la prospérité distribuée qui l’est.
       réel d’un pays, c’est tout ce que le pays peut fournir    Et  j’ai  hâte  d’entendre  les  politiciens  chanter  la
       pour répondre aux besoins, et le crédit financier, c’est   prospérité  distribuée  à  chaque  personne,  à  chaque
       l’argent pour exprimer ces besoins. Et il dit: «Il faut un
       rapport d’égalité, un rapport de proportion, un rapport   famille! Ça n’est pas fait encore.
       de permanence, de stabilité entre le crédit financier et   Pie XII ajoute: «Si une telle distribution » remarquez
       le crédit réel.»                                      bien, le problème de production est réglé, au moins
           Le crédit réel est fait par qui? Par qui est faite la   dans nos pays et dans une bonne partie des pays de
       capacité de production du pays? Le premier grand fac-  l’univers! «Si une telle distribution des biens ne s’est
       teur, le premier grand agent ou premier grand auteur   pas réalisée, ou si elle n’était qu’imparfaitement as-
       du crédit réel, c’est le bon Dieu!                    surée»,  si elle n’est pas parfaitement assurée, il faut
                                                             qu’elle soit parfaitement assurée! Si elle n’est qu’im-
           S’Il n’avait pas fait  la terre avec tout  ce qu’elle a   parfaitement assurée, «le vrai but de l’économie natio-
       dessus et dedans, avec les forêts et leur gibier et leurs   nale ne serait pas atteint.» L’économie nationale doit
       arbres, avec les rivières et leur eau, avec la mer et avec   assurer parfaitement, le mot est là, il faut que soit par-
       le soleil qui la pompe et avec les montagnes qui font   faitement  assurée  la  distribution  à  chaque  personne,
       qu’il y a des chutes d’eau et qu’on peut avoir des forces,   ou bien l’économie nationale n’est pas bonne! Le but
       avec toutes les forces déjà connues par l’homme, avec   n’est pas atteint, étant donné, dit-il, que, «quelle que
       toutes les forces inconnues et qu’il a mission de trouver.   fût l’opulence l’abondance, des biens disponibles, le
       C’est sa mission: Dieu l’a dit à Adam, même après son   peuple n’étant pas appelé à y participer, ne serait pas
       péché: «Domine la terre, tu as péché, mais domine la   riche mais pauvre.»
       terre, arrange-toi pour la dominer tout de même!» (…)     Peuple pauvre en face d’une abondance de riches-
           Les politiciens aiment  à  chanter  la  prospérité du   ses, on connaît ça! Tant que ça n’est pas distribué le
       pays en calculant des statistiques de production. Ils   peuple est pauvre et on n’a pas le droit de dire que
       ne calculent pas les statistiques de souffrance qu’il y a   la prospérité règne! Le pays est riche? Oui! Eh bien,
       dans les maisons! Il n’y a pas de statisticien pour faire   c’est une accusation contre vous, gouvernements, par-
       cela! Mais, vous, créditistes, qui faites du porte en por-  ce que le peuple est pauvre et le pays est riche! Vous
       te, vous avez pu voir dans combien de régions, même   êtes coupables! v
       de notre province de Québec qui est pourtant dite une

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