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par lui, sur la base de votre richesse gagée. Vous pou-
vez maintenant tirer des chèques sur votre nouveau
compte, ces chèques sont acceptables comme mon-
naie. Il y a dans le pays 1000 $ de plus qu’auparavant.
Mais quand arrive le temps de rembourser cette
somme, vous retirez de la circulation le montant de
1000 $ plus l’intérêt et vous le remettez au banquier.
Le compte du prêt est balancé, 1000 $ ont cessé de
vivre. Et c’est promptement et fidèlement que vous
devez rembourser le banquier, sous peine de perdre
Deux sortes de monnaie: le numéraire et les cartes les garanties déposées chez lui comme collatérales.
Le numéraire est seulement la monnaie de poche En d’autres termes, chaque prêt bancaire crée un
du commerce. La monnaie de crédit (note de Vers De- dépôt et le remboursement d’un prêt bancaire détruit
main: chèques à l’époque où fut écrit ce livre, mais un dépôt. Qu’en a-t-il coûté à la banque pour cette
aujourd’hui monnaie électronique stockée sur les création de $1000, suivie de sa destruction? Rien à
cartes bancaires, ou plus récemment, sur les applica- part le coût de la comptabilité.
tions de téléphones portables) est utilisée dans pres-
que toutes les grandes transactions, où les pièces de Un déluge de dettes
monnaie et les billets ne sont pas pratiques, et dans Les banques octroient du «crédit» à l’emprunteur.
une foule de transactions plus modestes où ce genre Mais ce «crédit» de la banque devient la «dette» de
de paiements accommode mieux celui qui s’en sert. l’emprunteur. La dette ne peut jamais s’éteindre sous
Plus de 90% de nos affaires se font par monnaie de un tel système, parce que tout argent mis en circula-
crédit (chèques ou paiement électronique par cartes tion l’est par des prêts bancaires et que l’emprunteur
bancaires). doit rembourser plus que le montant reçu. Il doit rem-
Nul n’ignore que le numéraire est émis par le gou- bourser le principal, créé par le banquier, plus l’inté-
vernement sous forme de pièces métalliques ou par rêt créé par personne! Le procédé est cumulatif — la
les banques sous forme de billets imprimés; mais dette grossit toujours, parce que, pour payer l’intérêt,
combien peu savent au juste d’où vient la monnaie de il faut nécessairement quelque part une nouvelle ali-
crédit, comment elle naît et comment elle meurt. On mentation de monnaie, et cette nouvelle émission
se sert de chèques (et plutôt de cartes bancaires main- est elle-même porteuse d’intérêt. Comment la dette
tenant) à cause de leur sécurité et de leur commodité. serait-elle remboursable?
On inscrit sur le chèque le montant exact devant être D’où doit venir le changement?
payé à une certaine personne, et du moment que le
Il est futile d’attendre des maîtres du système
chèque est acceptable et accepté, on n’y pense plus. qu’ils le corrigent eux-mêmes; ils devraient pour cela
Le système de chèque est, à bien des points de abdiquer le contrôle qu’ils ont usurpé, car jamais une
vue, une grande amélioration sur le système de la monnaie saine ne peut sortir d’un monopole privé qui
monnaie tangible. Mais son invention a eu pour résul- ne cherche que les profits. Faut-il attendre passive-
tat de faire des banques des manufactures de mon- ment que les gouvernements opèrent le changement?
naie, non par la frappe de la monnaie, devenue tout
à fait inutile, mais par la création de simple monnaie Ils sont aujourd’hui soumis aux maîtres de la finance,
scripturale (ou digitale, pour ce qui est de la monnaie à la porte desquels ils vont servilement demander la
électronique), dispensant même de billets imprimés. permission de se servir du crédit réel de la nation,
Ingénieuse, la méthode par laquelle le banquier fa- endettant la nation entière pour obtenir cette permis-
sion. S’ils manifestent le désir de rectifier la situation,
brique ainsi la monnaie. Simple procédé de comptabili- la force organisée des puissances d’argent se dresse
té! Cette sorte de monnaie naît et meurt dans la banque, devant eux. Que peuvent-ils, à moins d’avoir pour
et la banque est responsable, et de sa naissance et de
sa mort. Le banquier crée de rien les moyens de payer. eux cette autre force toute-puissante, une opinion
publique éclairée?
Les banques créent et détruisent la monnaie par
un simple procédé de comptabilité, par émission et C’est dire que le changement ne peut venir que
annulation de crédits, comme le démontre bien le du peuple lui-même, évidemment par voie légale,
prêt bancaire ordinaire. Allez-vous à la banque pour par l’entremise de ses représentants, lorsqu’il saura
emprunter 1000 $, le banquier s’informe de la valeur réclamer et exiger ses droits, le droit de vivre autre-
de votre crédit financier; s’il le juge bon, il accepte ment qu’en paria dans son propre domaine, quand
votre billet et vous accorde l’emprunt sollicité, en cré- ce domaine déborde de richesse bien à lui.
ditant votre compte de 1000 $, exactement comme Le Crédit Social répond à cet appel. La solution
si vous aviez déposé cette somme en monnaie. Vous proposée par Douglas au plus grand problème de
voilà maintenant «en dette» avec votre ami le banquier. notre époque est un système monétaire scientifique
Vous lui devez le 1000 $ que vous avez emprunté, plus basant le volume du crédit directement sur le volume
l’intérêt qu’il charge pour l’usage de ce 1000 $ fabriqué des produits. Douglas a défini le Crédit Social comme
«un système capable de monétiser la richesse réelle u
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