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Le Christ a-t-il voulu que ce pouvoir soit exercé   catholique et apostolique». De plus, les promesses
        par les s e u l s apôtres? Non, le Christ a voulu que ce   du Seigneur de ne jamais abandonner son Église (cf.
        pouvoir soit exercé aussi par leurs successeurs, les   Mt 16,18; 28, 20) et de la guider par son Esprit (cf. Jn
        évêques de l’Église.                                 16,13) impliquent, selon la foi catholique, que l’unici-
            1. Les apôtres ont d’abord prêché en Judée lors   té et l’unité, comme tout ce qui appartient à l’intégrité
        de la toute première Pentecôte chrétienne. Ils se sont   de l’Église, ne feront jamais défaut.
        ensuite dispersés dans  les  différents pays  du  mon-   Les fidèles sont tenus de professer qu’il existe
        de connu à  l’époque. Partout, ils  ont  prêché, baptisé     une continuité historique — fondée sur la succession
        et  dirigé les communautés chrétiennes. Ils ont été les   apostolique — entre l’Église instituée par le Christ et
        premiers évêques de l’Église. «Comme le Père m’a     l’Église catholique: «C’est là l’unique Église du Christ
        envoyé, moi aussi je vous envoie» (Jean 20, 21).     [...] que notre sauveur, après sa résurrection, remit à
            2.  Les apôtres choisissaient des hommes pour les   Pierre pour qu’il en soit le pasteur (cf. Jn 21,17), qu’il
        assister, en leur conférant des pouvoirs plus ou moins   lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répan-
        étendus. Avant de quitter un lieu, ils choisissaient un   dre et la diriger (cf. Mt 28,18ss.), et dont il a fait pour
        successeur doté des pleins pouvoirs (Actes 14, 22).   toujours la «colonne et le fondement de la vérité» (1
        Ceux qui ne recevaient qu’une petite partie des pou-  Tm 3,15).
        voirs des apôtres étaient appelés diacres. Ceux qui       Cette Église comme société constituée et organi-
        recevaient des pouvoirs plus étendus étaient les prê-  sée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle
        tres. Les successeurs désignés pour gouverner à la   se trouve [subsistit in], gouvernée par le successeur
        place des apôtres sont les évêques.                  de Pierre et les Évêques qui sont en communion avec
            3. Le Christ avait donné aux apôtres les pleins   lui. Par l’expression subsistit in, le Concile Vatican II a
        pouvoirs pour choisir des successeurs, lorsqu’il leur   voulu proclamer deux affirmations doctrinales: d’une
        a donné les pouvoirs que son Père lui avait donnés   part, que malgré les divisions entre chrétiens, l’Église
        (Jean 20:21). Il souhaitait que les apôtres aient des   du Christ continue à exister en plénitude dans la seu-
        successeurs pour continuer l’Église, dont il a dit qu’el-  le Église catholique; d’autre part, «que des éléments
        le durerait jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20). Sans   nombreux de sanctification et de vérité subsistent
        successeurs aux apôtres, l’Église n’aurait pas eu de di-  hors de ses structures», c’est-à-dire dans les Églises
        rigeants et, n’étant pas organisée, elle n’aurait jamais   et communautés ecclésiales qui ne sont pas encore
        duré.                                                en pleine communion avec l’Église catholique. Mais
                                                             il faut affirmer de ces dernières que leur «force dérive
           La seule véritable Église                         de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée
             En août 2000, la Congrégation                   à l’Église catholique».
        pour  la  doctrine  de  la  foi,  dirigée                Il existe donc une unique Église du Christ, qui
        par  le  cardinal  Joseph  Ratzinger                 subsiste dans l’Église catholique, gouvernée par le
        (le futur pape Benoît XVI), a publié                 successeur de Pierre et les Évêques en communion
        une déclaration intitulée «Domine                    avec lui. Les Églises qui, quoique sans communion
        Iesus»,  approuvée  par  le  pape  saint  Jean-Paul  II,   parfaite avec l’Église catholique, lui restent cepen-
        expliquant le dogme catholique romain selon lequel   dant unies par des liens très étroits comme la succes-
        l’Église catholique est la seule véritable Église fondée   sion apostolique et l’Eucharistie valide, sont de véri-
        par Jésus-Christ. Voici ce qui est écrit dans les para-  tables Églises particulières. Par conséquent, l’Église
        graphes 16 et 17:                                    du Christ est présente et agissante dans ces Églises,
            La présence et l’œuvre de salut de Jésus-Christ   malgré l’absence de la pleine communion avec l’Égli-
        continuent en effet dans l’Église et à travers l’Église   se catholique, provoquée par leur non-acceptation
        (cf. Col 1,24-27), qui est son Corps (cf. 1 Co 12,12-  de la doctrine catholique du Primat, que l’Évêque de
        13.27;  Col  1,18).  Et  comme  la  tête  et  les  membres   Rome, d’une façon objective, possède et exerce sur
        d’un corps vivant sont inséparables mais distincts,   toute l’Église conformément à la volonté divine.
        le Christ et l’Église ne peuvent être ni confondus ni    En revanche, les communautés ecclésiales qui
        séparés et forment un seul «Christ total». Cette non-  n’ont pas conservé l’épiscopat valide et la substance
        séparation est aussi exprimée dans le Nouveau Tes-   authentique et intégrale du mystère eucharistique, ne
        tament par l’analogie de l’Église comme Épouse du    sont  pas  des  Églises  au  sens  propre;  toutefois,  les
        Christ (cf. 2 Co 11,2; Ep 5,25-29; Ap 21, 2.9).      baptisés de ces communautés sont incorporés au
            Par conséquent, compte tenu de l’unicité et de   Christ par le baptême et se trouvent donc dans une
        l’universalité de la médiation salvifique de Jésus-  certaine communion bien qu’imparfaite avec l’Église.
        Christ, on doit croire fermement comme vérité de foi   Le baptême en effet tend en soi à l’acquisition de la
        catholique en l’unicité de l’Église fondée par le Christ.   plénitude de la vie du Christ, par la totale profession
        Tout comme il existe un seul Christ, il n’a qu’un seul   de foi, l’Eucharistie et la pleine communion dans
        Corps, une seule Épouse: une «seule et unique Église   l’Église. v


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