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u culté à comprendre cela vient de ce que, aujourd’hui, profite au marchand autant qu’à l’acheteur. La société
tout argent entrant en circulation passe par l’industrie, peut donc exiger que les bénéficiaires conviennent de
donc entre dans les prix. • s’en tenir à un pourcentage raisonnable de profit dans
Troisièmement: Si toutefois, malgré la concur- l’établissement de leurs prix comptables. La sanction
rence, on devait constater des abus en certains en- serait la perte du privilège d’escompte — ce qui ferait
droits, rien n’empêcherait d’insérer une clause pro- certainement les acheteurs aller là où l’escompte de-
tectrice dans les modalités de la compensation. Cette meure, chez les vendeurs respectueux de l’équité. v
compensation est faite au nom de la société, et elle Louis Even
A ne peut acheter A + B d’achat. D’où l’accumulation des produits. D’où le
Le producteur doit inclure dans ses prix tous chômage, et le reste.
ses coûts de production s’il désire rester en affaires. Certains peuvent répliquer que les entreprises
Les salaires distribués à ses employés – que Dou- payées par les paiements «B» (celles ayant fourni
glas appelle «paiements A» – ne sont qu’une partie la matière première, la machinerie, etc.) paient des
du coût de production du produit. Le producteur a salaires à leurs propres employés, et qu’une par-
aussi d’autres coûts de production qui ne sont pas tie des paiements «B» devient ainsi des paiements
distribués en salaires, mais qu’il doit inclure dans «A» (salaires). Cela ne change rien à la vérité de ce
ses prix: les paiements
pour les matériaux, Pauvre âne! Allonger la perche ne rapproche pas le navet!
les taxes, les frais ban-
caires, l’entretien et le
remplacement des ma-
chines, etc. Douglas ap-
pelle ces paiements faits
à d’autres organisations
les «paiements B».
Le prix de vente du
produit doit inclure tous
les coûts: les salaires
(A) et les autres paie-
ments (B). Le prix de
vente du produit sera
donc A + B. Alors, il est
évident que les salaires Le dividende du Crédit Social augmenterait les revenus
(A) ne peuvent acheter sans augmenter les prix ni les salaires
la somme de tous les
coûts (A + B). Il y a donc un manque chronique de qui a été dit précédemment: c’est tout simplement
pouvoir d’achat dans le système. un salaire distribué à une autre étape de la pro-
Quand le produit fini est offert au public, il est duction, et ce salaire (A) ne se distribue pas sans
accompagné de son prix. Mais une partie de l’ar- entrer dans un prix, qui ne peut être moindre que
gent figurant dans ce prix fut distribuée, peut-être, A + B; l’écart existe toujours.
il y a six mois, un an, ou plus. Une autre partie le Même si on essaie d’augmenter les salaires
sera seulement après que le produit aura été ven- pour rattraper les prix, la hausse des salaires sera
du et que le marchand se sera servi de son profit. incluse automatiquement dans les prix, et rien ne
Une autre partie, dans dix ans peut-être, quand la sera réglé. (C’est comme l’âne qui court après le
machine, dont l’usure est inscrite en frais dans les navet sur la caricature.) Pour pouvoir acheter tou-
prix, sera remplacée par une machine neuve. Etc. te la production, il faut donc un revenu supplé-
Puis, il y a des personnes qui reçoivent de l’ar- mentaire en dehors des salaires, au moins égal à
gent et ne s’en servent pas. (Ils l’épargnent.) Cet B. C’est ce que ferait le dividende du crédit social,
argent est dans les prix; il n’est pas dans le pou- accordé à chaque mois à chaque citoyen du pays.
voir d’achat de ceux qui ont besoin des produits. (Remarquez bien, ce dividende serait financé par
Le remboursement des prêts bancaires à de l’argent nouveau créé par la nation, et non pas
terme fixé et le système fiscal actuel accentuent par les taxes des contribuables, car ce serait alors
encore la discordance entre les prix et le pouvoir de l’argent provenant des salaires.) v
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