D'un point de vue religieux, la société actuelle a bien changé depuis deux générations : alors qu'autrefois à peu près tout le monde pratiquait la foi chrétienne, aujourd'hui, une grande majorité ne fréquentent pas les églises, et plusieurs vont même jusqu'à nier l'existence de Dieu, disant qu'une telle croyance est « incompatible avec la science ». Vraiment ? Pourtant, d'un simple point de vue scientifique, il est beaucoup plus sensé de croire que le monde a été créé par Dieu que par le hasard (voir Dieu existe-t-il?).
En fait, c'est la raison elle-même qui nous amène à découvrir que Dieu existe, et c'est la Révélation qui nous enseigne que ce Dieu a envoyé son Fils Jésus sur terre pour nous sauver, et que finalement, tout ce que Dieu fait l'est par amour, que Dieu est amour. Si les gens étudiaient un tant soit peu le Catéchisme de l'Église catholique, bien des préjugés envers la religion catholique tomberaient, et les catholiques sauraient quoi répondre aux objections des incroyants, comme « si Dieu est si bon, pourquoi le mal dans le monde ? »
La foi est en définitive une grâce, un don gratuit de Dieu, qui peut être obtenu par quiconque le demande dans la prière et l'humilité. « Qui cherche trouve » (Matthieu 7, 8). Tout comme l'orgueil a fermé les portes du ciel à Lucifer et ses anges déchus, l'humilité — se savoir faible et limité, et ayant besoin de l'aide de Dieu — nous les ouvre. Un grand exemple d'humilité est celui du pape Jean-Paul Ier, décédé après 33 jours de pontificat en 1978, qui a été déclaré bienheureux par le pape François le 4 septembre 2022.
Bien souvent, il est impossible, ou même inutile, d'essayer de convaincre les indifférents ou les adversaires de la foi catholique par des paroles, mais tous peuvent témoigner par leur exemple de vie, pour rendre visible l'amour du Christ. Et comme l'écrivait saint Jean-Paul II dans son encyclique Redemptoris Missio (n. 42), « Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l'attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent » ainsi que « l'engagement pour la paix et la justice ».
De plus, comment convaincre quelqu'un qui vit dans la misère que Dieu est bon, alors qu'il ne connaît que souffrance et pauvreté dans sa vie ? Dieu est bon, mais ce sont les structures économiques, menées par des humains, qui ne sont pas bonnes. Sur le site presence-info.ca, en date du 30 octobre 2022, dans sa chronique littéraire, le journaliste Louis Cornellier fait une recension d'un nouveau livre écrit par Mgr Pierre Goudreault, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, au Québec, intitulé Les visages de la pauvreté. Selon Mgr Goudreault, « on ne peut pas se dire chrétien si on méprise les pauvres et si on ne s'engage pas dans la lutte pour leur dignité » et il ajoute que « l'option préférentielle pour les pauvres, pour un catholique, est « une option non optionnelle ». (En d'autres mots, on n'a pas le choix ; si on se dit catholique, on se doit de travailler à corriger les injustices sociales.)
M. Cornellier continue son analyse du livre de Mgr Goudreault : « Bien des chrétiens se méfient de la politique et se contentent de cantonner leur foi à sa dimension spirituelle et à une charité occasionnelle qui passe par des dons faits à des organismes venant en aide aux démunis. C'est, n'ayons pas peur de le dire, une conception étriquée de la foi chrétienne. »
C'est dans cet esprit que le pape Paul VI avait écrit, dans son encyclique Populorum Progressio sur le développement des peuples (n. 75) : « Plus que quiconque, celui qui est animé d'une vraie charité est ingénieux à découvrir les causes de la misère, à trouver les moyens de la combattre, à la vaincre résolument. » C'est pour répondre à cet appel du pape que Vers Demain et l'Institut Louis Even ont pris comme mission l'objectif suivant : « Éduquer sur les causes de la pauvreté et sur les moyens de la combattre ».
Comme moyen de combattre la pauvreté, Vers Demain a choisi de faire connaître la solution de la Démocratie Économique de l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, en précisant, entre autres, que l'argent devrait être émis par la société, et non par des compagnies privées.
Toujours dans la recension de M. Cornellier, on peut lire : « (le pape) François, toujours dans La joie de l'Évangile, rappelle que "personne ne peut se sentir exempté de la préoccupation pour les pauvres et pour la justice sociale". L'exigence de la charité, qui est au cœur de la foi chrétienne, doit s'accompagner, insiste Pierre Goudreault, d'une dénonciation des "injustices causées par des structures sociales qui appauvrissent certaines personnes ou des populations entières".
« Le vrai critère évangélique de la justice, on le connaît. Il est consigné en Matthieu 25, 35-36.40 : "Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger... Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." Une version actualisée de l'extrait, inspirée par l'option préférentielle pour les pauvres, ajouterait : j'étais victime d'un système socio-économique injuste, et vous avez agi pour le contester et pour le remplacer. »
Voilà qui est bien dit, Mgr Goudreault, c'est bien là-dessus que nous serons jugés. Alors, mettons-nous à l'œuvre !