Page 30 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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2. La monopolisation de l’argent
«Une usure dévorante pratiquée
sous une autre forme» (Léon XIII)
Employeurs comme employés
gisent dans le même filet
L’inflation résulte d’une course sans fin
entre les salaires et les prix
Mes bien chers amis, bien que nos
Papes, depuis trois quarts de siècle,
aient publié une vingtaine d’encycliques
traitant de questions sociales, on consi-
dère généralement Rerum Novarum de
Léon XIII comme ayant ouvert la série.
Elle fit, en effet, une grande lumière à
une époque où le monde ouvrier souf-
frait de conditions très injustes et très
dures. Conditions nées d’une révolution
industrielle alors que la production ren-
due plus abondante par cette révolution
industrielle aurait dû être bénéfique
pour toutes les classes de la société. S.S. Léon XIII
Mais, les corporations anciennes
ayant été abolies à l’époque de la révo-
lution française et rien ne les ayant remplacées pour protéger les
droits des travailleurs, les ouvriers étaient laissés selon les termes
mêmes de Léon XIII «à la merci de maîtres inhumains et à la cupi-
dité d’une concurrence effrénée».
La soif insatiable de profits
Cette concurrence était motivée par la soif insatiable de profits
par ceux qui, possédant l’argent, embauchaient à leur service ceux
qui en manquaient pour vivre et faire vivre leur famille.
Les entreprises avaient pour but principal non pas tant de
fournir des produits à la population que de faire de l’argent pour
les bailleurs de fonds. Il fallait que l’argent rapporte de l’argent,
toujours plus d’argent; d’où petits salaires en face de gros prix.
L’homme devait déjà exister pour servir l’industrie et, non pas, l’in-
dustrie pour servir l’homme; servir l’industrie qui, elle, devait servir
l’argent. L’argent était déjà devenu la fin de toutes les activités éco-
nomiques.