Page 28 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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26 1. Promouvoir tout homme
surnaturelle. Et l’Église y pourvoit magnifiquement par les moyens
que son Fondateur a mis à sa disposition.
Mais il reste, puisque nous parlons de vie économique et
sociale, il reste que l’organisme économique et social doit traiter
l’homme avec tout le respect que méritent sa dignité naturelle et
sa vocation surnaturelle. Donc, que les systèmes, méthodes et
moyens établis pour procurer à tous une part suffisante de biens
terrestres n’abaissent personne, n’avilissent personne, n’inculquent
à aucun membre de la société une mentalité de mendiant vivant
aux crochets et aux dépens des autres, alors que chaque membre
de la société est un ayant droit.
Autrement dit, l’organisme économique, son mode et son style
de distribution des biens correspondants aux besoins humains,
doit poursuivre la sécurité économique de tous et de chacun, sans
humilier personne, sans y mettre des conditions qui assassinent la
liberté.
Libération de soucis matériels
Si c’est le bonheur terrestre de l’homme qui est la fin immédia-
te de la vie économique, toute institution s’y rattachant doit quand
même, non seulement ne pas susciter de difficultés sur la voie de
l’homme vers sa destinée éternelle, mais au contraire, la lui faciliter
en le libérant le plus possible de soucis matériels accablants.
«Tout l’homme» comprend cela: l’homme du temps et
l’homme de l’éternité. Le souci de l’un ne doit pas être au détriment
de l’autre puisque les deux concernent le même être. La pire catas-
trophe serait bien certainement d’organiser une vie temporelle qui
contribuerait à manquer la vie éternelle infiniment heureuse, à la
remplacer par une vie éternelle si épouvantablement malheureuse
qu’on l’appelle la mort éternelle.
Si Sa Sainteté Paul VI veut un ordre
économique et social qui tienne compte de
tout l’homme, il nous semble que ce souci
de «tout l’homme », même dans les orga-
nismes temporels, était aussi à la pensée de
son prédécesseur Jean XXIII, lorsqu’il écri-
vait dans son encyclique Mater et Magistra
(alinéa 223) :
«Les êtres humains doivent être fon-
dement, but et sujet de toutes les insti-
tutions où se manifeste la vie sociale.» S.S. Jean XXIII