Page 117 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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L’argent et les prix — L’escompte compensé  117

        pour cent de leurs prix. Ils ne pourront tenir, à moins de recevoir
        d’une autre source les 25 pour cent que l’acheteur ne paie pas.
            Cette autre source ne peut être que l’Office de Crédit Natio-
        nal, qui est chargé de mettre l’argent en rapport avec les faits.
        Sur présentation de papiers appropriés, attestant la vente et l’es-
        compte national accordé, le marchand recevra de l’Office National
        le crédit-argent représentant les 25 pour cent qui manquent.
            Le but sera atteint. L’ensemble des consommateurs du pays
        aura pu obtenir le total de la production du pays répondant à des
        besoins. Les marchands, et par eux les producteurs, auront reçu le
        montant qui couvre les frais de la production et de la distribution.
            Il n’y aura pas d’inflation, puisqu’il n’y a pas absence de pro-
        duits en face de la demande. Cet argent nouveau, en effet, n’est
        créé que moyennant la présence d’un produit désiré et acheté.
            Cette  émission n’entre  d’ailleurs  pas  dans  la  facture  du  prix,
        puisqu’elle n’est ni un salaire, ni un placement; elle vient après que
        le produit est fabriqué, coté et vendu.
            Une manière d’arriver au même résultat serait de faire payer à
        l’acheteur le plein prix. Le marchand livrerait à l’acheteur un récé-
        pissé attestant le montant de l’achat. Sur présentation de ce récé-
        pissé à la succursale de l’Office National du Crédit, l’acheteur rece-
        vrait un crédit-argent égal aux 25 pour cent du montant de l’achat.
            La première méthode est un escompte compensé. Escompte
        accordé par le marchand et compensé au marchand par l’Office
        National du Crédit.
            La deuxième méthode est un boni d’achat, ou ristourne faite à
        l’acheteur. Le résultat est exactement le même.
            Dans tous les cas, le prix payé par le consommateur doit être
        la fraction du prix marqué exprimée par le rapport de la consom-
        mation totale à la production totale. Autrement, la production n’est
        que partiellement  accessible aux  consommateurs pour lesquels
        elle est pourtant faite.

                     Juste prix = Prix marqué X consommation
                                                                       Production
            En  résumé,  pour que  les  chiffres-prix sur les  produits et  les
        chiffres-argent dans les mains des consommateurs se correspon-
        dent, il y a deux manières : abaisser les prix ou grossir les porte-
        monnaie. Le Crédit Social ferait les deux, sans nuire à personne,
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