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Louis Even visitant sa maison natale de La Poulanière en 1968.

en France en 1900, ou les prenait-il en victimes, pour mour que, pour s’habiller, il fallait aller se cacher entre
que du haut du Ciel, ils puissent, avec des moyens deux vaches dans l’appartement des animaux.
divins, seconder leur frère Louis dans sa mission spé- Malgré la pauvreté, Louis-Marie n’était pas un
ciale et difficile? enfant morne. Il aimait rire et taquiner ses sœurs. Un
Au début de la fondation de la Milice de l’Imma- jour, il jouait avec son petit frère Léon près de sa sœur
culée fondée par saint Maximilien Kolbe, un des pre- Philomène qui tricotait. Il se permit de cacher une des
miers membres mourut. Son fondateur s’en réjouit, broches de la tricoteuse. Philomène, tout en peine,
parce que, dit-il, «il faut que l’un des nôtres soit Là- se mit à prier saint Antoine de Padoue pour retrouver
Haut avec ses forces célestes pour aider au dévelop- sa broche à tricoter. Son frère. Louis, le coupable, fit
pement de l’Œuvre.» semblant de retrouver la broche et la remit à sa sœur.
Louis-Marie Even nourrissait une grande affec- Tous deux remercièrent saint Antoine, mais Louis-
tion pour ses bons parents. Il disait avec admiration Marie garda toute sa vie un certain remords d’avoir
que sa mère n’endurait pas de péchés dans la mai- ainsi menti à saint Antoine, pensait-il.
son. Malgré sa bonté, la maman savait user de fer- Chez les Frères
meté pour former les caractères, corriger les défauts.
Elle n’hésitait pas à s’emparer d’une petite branche Louis-Marie avait onze ans. Un Frère de l’Instruc-
d’osier pour aller reconduire sa petite Marie-Louise, tion Chrétienne (congrégation fondée à Ploërmel en
qui était très têtue, et qui ne voulait pas aller à l’école. 1819 par le vénérable Jean-Marie de La Mennais), en
Aussi Marie-Louise est devenue l’une des six dont quête de vocation, vint à la Poulanière. Pointant le
nous avons parlé. Elle se fit religieuse de la Sagesse jeune Louis, il dit au père: «Celui-ci est d’âge pour le
sous le nom de sœur Barthélémy. juvénat». Le père acquiesça, et l’enfant quitta le toit
paternel définitivement pour n’y revenir qu’une seule
La Poulanière fois, à l’âge de 15 ans. C’était pour assister aux der-
La famille Even grandit sur la ferme de la Poula- niers jours de sa chère maman, qu’il veilla pendant
nière, dans une de ces maisons ancestrales de pier- des nuits avec d’autres membres de la famille, en
res, composées d’une seule pièce pour la famille, d’un attendant l’envolée vers le Ciel.
grenier non fini, et de deux pièces pour les animaux. Louis-Marie entra au juvénat de Livré, le 4 août
La pièce pour la famille était située entre les deux piè- 1896, en la fête de saint Dominique du Rosaire. Il fut
ces des animaux. Louis-Marie couchait sous l’escalier particulièrement éprouvé pendant les mois qui sui-
qui conduisait au grenier. Il aimait raconter avec hu- virent. Le 5 septembre de la même année, 1896, à
St-Laurent-sur-Sèvre, mourait, à l’âge de 23 ans, sa
sœur Marie-Sainte, religieuse de la Sagesse, sous
Changement d’adresse le nom de Athénaïs de Jésus. Selon les notes de la
nièce de Louis Even, sœur Saint-Barthélémy, elle-
Veuillez nous faire parvenir votre nouvelle adres-
se lorsque vous déménagez. Les bureaux de poste même religieuse de la Sagesse à St-Laurent, Marie-
ne nous donnent pas les nouvelles adresses. Nous Sainte était considérée comme la sainte de la famille.
devons acquitter des frais d’un dollar pour chaque Et elle apparut, au moment de sa mort à St-Laurent
adresse qui nous est retournée. Envoyez donc votre sur Sèvre, à son père qui revenait de la sainte Messe
nouvelle adresse au bureau de Vers Demain. à Montfort, le dimanche. Elle lui a livré un secret qu’il
n’a jamais voulu dévoiler. u

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