Page 3 - Vers Demain - mai 2020
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Éditorial
La crise du coronavirus, un temps
pour la réflexion et le changement
On ne peut passer à côté: la pandémie actuelle auparavant, de dettes qu’on devra rembourser plus
du coronavirus ou COVID-19 (acronyme anglais de tard. (Voir page 32.) Pourtant, le dividende du Crédit
COronaVirus Infectious Disease 2019, ou maladie Social serait beaucoup plus efficace et moins coûteux
à coronavirus 2019 en français) est vraiment unique que toutes ces aides provenant d’argent-dette. (Voir
dans l’histoire… et elle va même peut-être en changer page 20.)
le cours. Ce n’est pas la première pandémie de l’his- Bref, tout le monde a hâte que la situation revien-
toire de l’humanité: il y eut la grande peste dans les ne à la normale. Mais justement, on ne sait même pas
années 1300 qui tua de 30 à 50 % des Européens en quand ce retour à la normale aura lieu, et même s’il
cinq ans, faisant environ 25 millions de victimes, et la aura lieu tout court: on nous dit plutôt que les choses
grippe espagnole en 1918-1919, qui contamina plus ne seront plus jamais comme avant, que le monde va
d’un tiers de la population mondiale, et tua entre 30 et changer, que bien des emplois auront disparu pour de
100 millions de personnes. bon, qu’on devra peut-être porter des masques pen-
Mais la pandémie actuelle de la COVID-19 nous dant longtemps, etc..
a amené dans une situation jamais vue auparavant; Parlant de changement, nous savons que les fi-
en quelques jours, c’est toute la société qui a changé nanciers travaillent depuis longtemps à imposer un
radicalement: plus de la moitié de la population de la gouvernement mondial (par force ou par consente-
planète en arrêt — plus de travail jugé non essentiel, ment, disait en 1950 le financier Paul Warburg devant
plus d’activités sportives ou culturelles, plus de sorties le Sénat américain), et il semblerait bien que cette
au restaurant, les écoles sont fermées, etc. Même les pandémie de la COVID-19 arrive à point nommé pour
messes avec public sont interdites, quelque chose qui l’avancement de leur plan à vitesse grand V. (Voir page
n’était jamais arrivé pendant les 2000 ans d’histoire 40.)
de l’Église — même durant les deux guerres mondia- D’un point de vue spirituel, quel sens donner à cet-
les; une fermeture que même les plus grands dicta- te pandémie? Cette pandémie est-elle un châtiment,
teurs anti-chrétiens (Staline, Hitler, Mao Zedong, etc.) une punition de Dieu? Non, elle est plutôt un avertis-
n’avaient pu accomplir. sement: Dieu nous aime infiniment et veut notre salut,
Deux nouveaux mots ou expressions se seront et dans sa toute-puissance, il peut se servir d’un mal
ajoutés à notre vocabulaire durant cette pandémie: pour en faire germer un plus grand bien. Dans ce cas-
distanciation sociale et confinement, qui sont tout le ci, Dieu se sert de ce virus (qu’il n’a pas créé, mais
contraire d’une vie normale. On va s’en sortir sans simplement permis) pour nous réveiller, nous sortir de
sortir, nous dit-on, on va sauver des vies en restant notre torpeur. (voir pages 4 à 10)). Dieu ne nous aban-
chez nous et ne faisant rien. En ce temps de confine- donne pas, il souffre et est à côté de nous pendant cet-
ment, une preuve d’amour, ce n’est plus de visiter nos te pandémie pour nous soutenir dans cette épreuve.
parents ou les personnes âgées, mais justement de ne En fait, on peut même trouver de bons côtés à cet-
plus les visiter… te pandémie: puisqu’on n’a pas le choix d’être confi-
C’est le monde à l’envers, le confinement est en nés, pourquoi ne pas profiter de ce temps libre pour
train de rendre tout le monde fou: on a créé un climat réfléchir sur ce qui est vraiment essentiel dans notre
de peur et de délation, on n’ose plus sortir de chez nous vie, pour prier en famille. De plus, cette pandémie
de peur que nos voisins ou nos compagnons de travail peut nous ouvrir les yeux sur les limites du système fi-
nous transmettent le virus, et on ne se gêne pas pour nancier actuel, de la mondialisation, de nos comporte-
dénoncer ceux qui osent transgresser les consignes de ments et habitudes de consommation. Les financiers
sécurité sanitaire jusqu’à en sombrer dans l’absurde et veulent profiter de cette pandémie pour imposer leur
l’exagération. La confiance mutuelle est à son plus bas, gouvernement mondial tyrannique, mais pourquoi ne
c’est le contraire du Crédit Social. (Voir page 18.) pas profiter nous aussi de cette pandémie pour offrir
L’arrêt des activités économiques entraîne l’inquié- une solution plus respectueuse de la personne humai-
tude et l’anxiété parmi la population: puisque les gens ne, la démocratie économique telle qu’enseignée par
perdent leurs revenus, et ne savent pas s’ils pourront Douglas et Louis Even, le dividende social à tous pour
faire les paiements pour garder leur maison et nourrir garantir la sécurité dans la liberté, pour l’avènement
leur famille, les gouvernements n’ont pas eu d’autre d’une véritable civilisation de l’amour. Si nous agis-
choix que d’avoir recours à des plans d’aide financière sons ainsi, comme le dit le slogan du jour, alors ca va
pour venir en aide directement aux individus et aux effectivement bien aller! v
entreprises, mais au prix d’un endettement jamais vu Alain Pilote, rédacteur
Jim Caviezel s’adressant aux étudiants