Page 246 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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244 32. Chaque pays devrait créer sa monnaie
On n’a plus d’argent. On a été obligé d’emprunter 500 000 dollars à
la banque. Elle nous a dit: «Il faut rembourser à court terme ou bien
vous n’emprunterez plus.» On n’a pas pu rembourser un dollar
encore à date. Parce qu’on a 400 000 dollars d’arrérage de taxes de
l’année dernière. Il y a un million et demi de taxes de cette année
qui ne rentrent pas et qu’on attend avec anxiété. Dépêchez-vous
de nous envoyer bien vite ce que vous nous devez parce qu’on ne
sait pas où se mettre la tête. Et puis si vous ne l’envoyez pas, on va
changer les percepteurs de taxes.
Acharnement par les percepteurs de taxes
On va en mettre des plus capables et des plus violents pour aller
chercher votre argent.» C’est écrit dans la circulaire que vous avez
reçue. On va changer les percepteurs de taxes. Ça veut dire qu’ils vont
en mettre des plus capables de vous arracher votre argent de votre
poche. Ils n’en n’arracheront pas si vous n’en n’avez pas. Mais s’il y en
a un petit peu, ils vont gratter jusqu’au fond. Je vous assure.
Pourquoi? Parce qu’ils sont rendus à bout d’argent. Mais vous
aussi vous êtes à bout d’argent. On est tous à bout d’argent. Ce
n’est pas rien qu’un problème municipal, ce n’est pas rien qu’un
problème de comté, c’est un problème de famille, c’est un problème
d’individu, c’est un problème de province, c’est un problème de
gouvernement et puis on subit ça? Ah! Il faut protester contre ça!
Ça ne tient pas debout ça! C’est contraire à toute logique.
Je pense que dans une génération d’ici, parce qu’avant ce
temps-là on aura réussi à changer cela, dans une génération d’ici
et puis à l’avenir ceux qui liront l’histoire du Canada, s’ils débattent
un petit peu la question de la finance, ils vont dire: «Mais les grands
du temps étaient donc bien imbéciles! Ils étaient donc bien bêtes
de rester les bras croisés ou bien à se désoler parce qu’il n’y avait
pas de chiffres pour faire marcher le pays.» Et dans ce temps-là,
un grand premier ministre avait été élu avec une grosse majorité,
il s’appelle John Diefenbaker. Et puis John Diefenbaker disait: «Je
ne veux pas me faire bousculer. Ce n’est pas une chose simple. On
étudie le problème. Il faudrait que ça s’arrange. On voudrait que les
banques prêtent? On voudrait mais on n’ose pas leur dire, parce
qu’on ne leur commande pas. Et puis il y en a qui se plaignent, mais
ils ne veulent pas être bousculés.»
Dans ce temps là, on bouscule les familles, monsieur Diefenbaker.