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compacte de pèlerins, rassemblée sur la place Sain- se déplacèrent; ils vinrent en procession des petits vil-
te-Marie, resta très surprise en entendant descendre, lages comme des grandes villes. Il y eut des prodiges
du haut du ciel, des harmonies célestes… On aurait et des miracles: rien qu’entre le 27 avril et le 14 août
dit que les portes du paradis s’étaient ouvertes… À ce 1467, 161 miracles furent enregistrés. Les aumônes,
moment, beaucoup plus haut, on vit une nuée blan- maintenant permises (en raison du signe manifeste du
che qui répandait de tous les côtés de vifs rayons de Ciel) dépassèrent toute espérance, du vivant même
lumière enveloppée d’une musique céleste, dans une de la bienheureuse Petruccia, et non seulement on
splendeur qui voilait le soleil lui-même. Elle descen- put reconstruire l’église, mais il fut même possible
dit graduellement en allant se poser sur le mur de la de construire un beau couvent. Les miracles furent
petite chapelle inachevée. nombreux: aveugles, muets,
Miraculeusement la clo- boiteux et malades en tous
che de l’église se mit à sonner genres étaient guéris, des pos-
joyeusement, tandis que pres- sédés libérés… partout on par-
que en même temps les autres lait de l’apparition.
églises de la ville firent écho Revenons aux deux Alba-
à ce son miraculeux avec leur nais, Sclavis et Giorgi. Deux ou
carillon, sans que personne ne trois jours après leur arrivée
les actionne. Peu à peu, les rais à Rome, ils apprirent qu’une
de lumière cessèrent de briller, image était apparue d’une
la nuée s’évanouit lentement, manière très étrange à Genaz-
et aux yeux de la foule apparut zano, et que son apparence a
un objet très beau: c’était l’ima- été suivie de nombreux mira-
ge provenant du sanctuaire de cles. Immédiatement, ils se
Scutari, représentant la très mirent en route pour le visiter;
Sainte Vierge qui tient l’Enfant Là, ils la reconnurent et procla-
Jésus dans ses bras, mais dont mèrent son identité. Plus tard,
les gens de Genazzano igno- d’autres Albanais, qui étaient
raient alors la provenance. dispersés à l’étranger dans
Petruccia sortit de chez différentes parties de l’Italie,
elle pour demander comme vinrent voir l’image et confir-
les autres ce qui s’était passé. mèrent son identité. Sclavis et
Quand elle vit l’image miracu- Giorgi décidèrent de s’établir à
leuse, elle se jeta à genoux et la Genazzano. La famille de Scla-
salua les bras tendus. Puis elle vis s’est éteinte dans les pre-
se leva, et se tournant vers les mières années de 1700, alors
gens, leur dit d’une voix à moi- que les descendants de Giorgi
tié étranglée par des larmes de y sont encore aujourd’hui.
joie et la gratitude, que c’était Le pape d’alors, Paul II,
la Gran Signora, la Grande informé des faits, envoya peu
Dame qu’elle attendait depuis de temps après deux évêques
si longtemps, qui était main- à Genazzano: Gaucerio de For-
tenant venue prendre posses- calquier, évêque de Gap en
sion de l’église qui aurait dû France, et Nicola de Crucibus,
être préparée pour elle, et que Sclavis et Giorgi suivent l’image évêque de Hvar en Dalmatie,
les cloches sonnaient de cette et traversent la mer Adriatique pour se rendre compte de la
manière miraculeuse seule- situation. Leur enquête se ré-
ment pour l’honorer. véla positive. Les miracles continuaient, tant de dons
À ces paroles, le peuple tomba à genoux et com- arrivaient que l’église fut achevée en peu de temps. La
mença à déverser ses prières devant ce tableau mer- bienheureuse Petruccia mourut en 1472, son corps fut
veilleux, qu’ils ne savaient pas comment désigner enseveli dans la chapelle de la très Sainte Vierge.
autrement que comme la Madonna del Paradiso, la Aussitôt après l’apparition, il y eut de très nom-
Vierge du Paradis. Il est facile d’imaginer l’émotion breux miracles attestés par des notaires. Un certain
produite par cet évènement sur la population specta- Guglielmo de Orlandis de Terni, âgé de 25 ans, aveu-
trice de ce miracle. Toutes les activités furent aban- gle de naissance, tout juste entré dans l’église recou-
données… à l’unisson s’élevait un cri: «Vive Marie! vra la vue; Antonietto de Castelnuovo avait supplié la
Vive notre Mère du Bon Conseil!», tandis que d’autres Vierge de Genazzano de rendre la vie à son fidèle ser-
criaient: «Un miracle! Un miracle!». viteur décédé, Constantino de Carolis de Castelfollit: il
Pour contempler l’image, des gens de toute l’Italie fut exaucé. u
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