Page 13 - Vers Demain Aout 2021
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Ainsi, ma fille, si tu veux avoir la force invincible   connaître  un  homme,  j’aurais  contrecarré  les  plans
        de souffrir  les peines les plus douloureuses, consi-  divins concernant la venue du Verbe sur la terre.
        dère toutes les choses qui te concernent comme étant     J’ai quitté le Temple avec le même courage que
        d’ordre divin, comme étant des cadeaux précieux du   lorsque j’y suis venue, uniquement pour accomplir la
        Seigneur.                                            Divine Volonté. Je me suis rendue à Nazareth, mais je
          Après douze ans au Temple, Marie épouse Jo-        n’y ai pas trouvé mes chers et saints parents. Durant
                               seph                          le voyage, j’étais accompagnée uniquement de saint
            Je poursuivais ma vie dans le Temple tout en fai-  Joseph, que je voyais comme un ange gardien donné
                                                             par Dieu, bien que j’avais aussi une cohorte d’anges
        sant mes petites visites là-haut dans ma céleste patrie.   qui m’accompagnaient. (…)
        J’exerçais mes droits de fille de visiter ma divine Fa-
        mille. Quelle ne fut pas ma surprise quand, lors d’une   Je dois te dire que saint Joseph et moi, nous nous
        de mes visites, les divines Personnes me firent      regardions avec réserve et modestie; nous avions le
        savoir que c’était leur Volonté que je quitte             cœur gros parce que chacun voulait faire savoir à
        le Temple et m’unisse par les liens du                       l’autre que nous avions fait à Dieu le vœu de
        mariage  à un saint homme nommé                                virginité perpétuelle. Finalement, le silence
        Joseph — me conformant ainsi aux                                fut rompu et chacun  de nous déclara  ce
        usages de ce temps-là — pour aller                               fait.  Oh! comme  nous  nous sommes
        vivre avec lui dans une maison de                                 sentis heureux! En  rendant  grâce  au
        Nazareth.                                                         Seigneur,  nous nous sommes promis
            Par cette demande, il me sem-                                  mutuellement  de  vivre  comme  frère
                                                                           et sœur. J’étais très attentionnée  en
        bla que Dieu  voulait me mettre à                                  le servant. Nous nous regardions l’un
        l’épreuve.  Je n’avais  jamais hu-                                  l’autre avec vénération, et une grande
        mainement  aimé personne sur la                                     paix régnait entre nous.
        terre et, comme la Divine Volonté
        remplissait tout  mon être,  ma                                        Et le Verbe s’est fait chair
        volonté humaine n’avait jamais                                         Mes prières étaient  incessantes
        accompli aucun  acte  humain.                                       (pour la venue  du Messie) et,  pen-
        Comment arriverais-je à ai-                                          dant  que  je priais dans ma petite
        mer un homme à la manière                                             chambre, un ange me fut envoyé du
        humaine,  même un homme                                               Ciel comme un messager du grand
        très saint?                                                            Roi.  Il se plaça  devant  moi et,  se
            Il est vrai que j’aimais tout                                      prosternant, il me salua en disant:
        le monde et que mon amour                                              «Salut,  ô Marie, notre Reine. La
        envers tous était maternel. Le                                         Divine  Volonté  t’a  comblée  de
        nom de chacun était inscrit                                            grâces.  Elle  a  prononcé son Fiat
        dans mon cœur de mère avec                                            pour que descende sur la terre le
        des lettres de feu ineffaçables.   Le seul désir de Marie, c’est de   Verbe Divin. Il est prêt, il est derrière
                                           nous conduire à son Fils Jésus
        Mais tout cela était dans l’ordre                                  moi, mais il désire  ton  fiat  pour que
        divin. L’amour humain, comparé au divin, est comme   s’accomplisse en toi son Fiat.»
        une ombre, un atome d’amour.                             Devant cette annonce si sublime et tellement dé-
            Cependant, chère fille, ce qui aurait pu me paraître   sirée par moi, bien que je n’avais jamais pensé être
        en contradiction avec la sainteté de ma vie, Dieu l’uti-  l’élue,  je  fus stupéfiée  et  j’hésitai  un  moment.  Mais
        lisa admirablement dans la poursuite de ses desseins   l’ange  du Seigneur  me dit: «Notre  Reine,  n’aie  pas
        en accordant à l’humanité la grâce que je désirais si   peur, tu as trouvé grâce devant Dieu, tu as conquis
        ardemment pour elle: celle de la venue du Verbe Divin   ton Créateur; aussi, pour que la victoire soit complète,
        sur la terre.                                        prononce ton fiat.»
            De plus, Dieu me garantissait ainsi la protection    Je prononçai mon fiat et, ô merveille, les deux Fiat
        pour que personne ne puisse douter de mon intégrité.   fusionnèrent, ce qui eut comme conséquence la des-
        Saint Joseph allait être le coopérateur fournissant le   cente du Verbe Divin en moi. Mon fiat, auquel Dieu ac-
        minimum d’humain indispensable, l’écho de la pater-  corda la même valeur qu’au sien, donna vie à la toute
        nité  divine  dans la  formation de notre petite  famille   petite Humanité du Verbe Divin, à partir de la semence
        terrestre.                                           que constituait mon humanité.
            En conséquence, malgré ma surprise, j’ai dit fiat    Ainsi, le grand prodige de l’Incarnation fut accom-
        immédiatement, sachant que la Divine Volonté ne me   pli. Dès que la petite Humanité de Jésus fut conçue,
        ferait jamais de mal et ne mettrait jamais ma sainteté   elle connut toutes les souffrances qu’elle allait assu-
        en danger. Si j’avais voulu faire un acte de ma volon-  mer durant toute sa vie terrestre. Jésus enferma toutes
        té humaine, même pour la raison de ne pas vouloir    les âmes en lui car, étant Dieu, personne ne pouvait lui  u


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