Page 7 - Vers Demain octobre 2019
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toi une ville fortifiée, une colonne de fer et une muraille
de bronze» (Jérémie 1, 18.) Celui qui a l’Esprit, c’est du
béton armé, c’est une bombe atomique. Et l’Esprit se
puise dans ce contact direct avec Dieu, qui prend le plus
faible des plus faibles pour lui dire: «Va, je t’envoie.»
Cette parole nous est adressée à chacun et à chacune.
Donner de l’espérance
Pour moi, la nouvelle évangélisation, c’est celle qui
donnera au monde d’aujourd’hui une espérance. Tous
les créateurs de l’histoire ont été appelés des utopistes.
Devant des situations apparemment closes, fermées,
désespérées, ils ont relevé le défi. Et nous sommes
cette poignée de gens assez naïfs pour croire que nous
pourrons changer le monde. Oui, nous pouvons chan-
ger le monde: ça a commencé avec douze (les douze
Apôtres), puis soixante-douze, et puis, et puis. Quand
on voit comment le christianisme a modifié la trame
de l’histoire, il est temps de se dire: «Revenons à cette
soirée ou des faits divers, et pas seulement parce source révolutionnaire qu’on appelle le christianisme,
qu’il y a des grands médias qui sont tous floués, qu’on appelle le Christ.»
orientés, faussés, pervertis: toute l’information Le livre de l’Apocalypse nous parle du dragon et
aujourd’hui s’appelle désinformation. On vous ra- de la bête. Sous ces deux mots, dragon et bête, vous
conte des histoires. La preuve: Greta (Thunberg, la pouvez mettre le nazisme, le communisme, l’islamisme
jeune suédoise de 16 ans qui milite pour la protec- et tout le reste; les noms changent, la réalité demeure.
tion de l’environnement). C’est attendrissant de la Les forces du mal sont en travail dans l’histoire. Comme
voir, cette petite fille, elle pleurait, et ça nous a fait disait saint Paul, «nous n’avons pas à combattre le chair
pleurer, on se dit : «Elle a certainement raison par- et le sang, mais les dominations, les principautés, les
ce qu’elle pleure…» Elle est allée jusqu’à s’adres- puissances de ce monde de ténèbres» (Éphésiens 6,
ser aux Nations unies. Mais qui l’a poussée jusqu’à 12) qui agissent dans le monde. Elle sont partout. Mais
l’ONU, sinon les mondialistes, qui ont l’ONU en comme le dragon a été écrasé et terrassé, la bête sera
main, ainsi que tous les organismes internationaux. jetée dans l’abime de feu (Apocalypse chapitre 20) et
Alors il faut réfléchir pour savoir ce qu’il y a derrière c’est fini.
les événements actuels. Et aujourd’hui nous avons Quand je me réveille le matin à 6 heures ici à Rouge-
besoin de réfléchir en groupes, pas seulement seul. mont, grâce à celui qui me dit dans le micro: «Ave Maria,
Par exemple, former des cercles d’étude, on prend debout pour le combat!», j’aime bien cette expression,
un thème… Nous avons besoin ensemble — com- c’est sympathique, mais ça dit aussi quelque chose: oui,
me on le fait ici d’ailleurs — d’entrer en profondeur nous sommes dans un combat de géants, David contre
au-delà des nouvelles superficielles qui ne vont Goliath. «Ne crains pas», nous dit la Bible. Ce sont des
qu’à la surface des choses. paroles qui reviennent, paraît-il, 365 fois dans le Bible.
Rien n’est joué, rien n’est gagné, et rien n’est Donc vous avez un «ne crains pas» chaque jour. «N’aie
perdu. Ça veut dire que ce qu’on fait, c’est une pas peur, ne crains pas, je suis avec toi.» «Si Dieu est
goutte d’eau dans l’océan, une petite action. Le avec nous, qui sera contre nous» (Romains 8, 31).
danger c’est de penser qu’on est devant une mon- La foi doit devenir une force vivante et agissante en
tagne à soulever. Effectivement, c’est une monta- nous et dans la société. La foi, c’est le nerf de l’histoire.
gne à soulever. Dans ce monde qui se construit Ceux qui ont agi dans l’histoire croyaient à quelque cho-
autour de nous, dans le système monétaire interna- se, croyaient à un idéal. Il faut croire qu’un autre monde
tional, le système politique international, on se sent est possible, et que Jésus n’est pas venu pour des pru-
si petits, si fragiles, si faibles, qu’on se dit: «Je n’y nes, pour rien. Et il a gagné! Alors, pas de panique, le
peux rien.» combat est gagné d’avance. Nous luttons pour un com-
Et pourtant, c’est à partir de cette prise de bat déjà gagné.
conscience de notre fragilité, de notre faiblesse, de La Vierge Marie, qui est apparue à Fatima en 1917,
notre impuissance, que nous pouvons commencer nous a mis en garde, mais en même temps elle nous a
à construire. Pas sur nos possibilités, notre force in- apporté une espérance: «À la fin, mon cœur immaculé
tellectuelle ou matérielle, mais sur l’Esprit de Dieu, triomphera.» Demandons-lui, à travers Vers Demain, à
qui planait aux origines, qui planait sur le Cénacle travers de ce que chacune et chacun de vous fait dans
le jour de la Pentecôte, et qui continue de planer son petit coin du globe, la force de la foi et la lumière de
sur l’Église, sur le monde aujourd’hui… sur moi, sur l’espérance. Merci. v
nous. L’Esprit nous est donné. «Voici que je fais de Père Henri Boulad, sj
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