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Terrorisme & Révolution — Sous-thèmes

La vie créditiste - VII

Louis Even le mardi, 15 octobre 1940. Dans La vie créditiste

Aux membres de l’Institut

Chers collaborateurs,

Réjouissez-vous des progrès de votre Institut et de son travail. Si le journal entre de plus en plus dans les familles et y établit des convictions solides, vous en êtes les principaux artisans.

On a annoncé ailleurs, dans ce numéro, la publication d’un Syllabaire du Crédit Social. Vous ne manquerez pas de vous servir de ce moyen très efficace pour présenter la doctrine à ceux que vous voulez décider à étudier.

Vous pouvez, par exemple, commander 30 syllabaires pour un dollar. Vous n’aurez aucune difficulté à les vendre 5 sous pièce. Prenez les noms de ceux à qui vous les vendez. Au bout de quelques jours, demandez-leur s’ils en ont fini la lecture. Si non, repassez dans une autre semaine, et informez-vous, lecture faite, de ce qu’ils en pensent. C’est l’entrée en matière: la suite vient d’après la réponse de votre homme, d’après les circonstances et d’après vos manières de traiter avec vos concitoyens.

Peu de personnes résisteront à la logique de ce petit syllabaire. Il n’est pas complet, ce n’est qu’un syllabaire. Mais c’est justement pour avoir des notions plus complètes, des connaissances plus profondes que le lecteur gagné par le syllabaire est invité à s’abonner au journal.

Il reste évidemment à convaincre votre homme que les avantages qu’apportera l’application du Crédit Social méritent bien, pour en hâter la venue, la collaboration de tous, même le sacrifice du dollar annuel.

Ne craignez pas d’insister à temps et à contretemps. Lorsque vous aurez, même à force d’importunité, décidé votre homme à s’abonner, le journal fera le reste, et vous n’aurez pas de peine à le réabonner l’année prochaine.

Vous connaissez assez le Crédit Social pour n’être point surpris de l’importance que nous accordons à l’étude par le plus grand nombre de familles possible. Ce n’est point une simple conquête du pouvoir qui assurera le Crédit Social. Cela peut être un objectif suffisant pour les ambitieux, mais pas pour ceux qui veulent un véritable changement.

Le Crédit Social veut faire dans l’ordre temporel ce que l’Église a fait dans l’ordre spirituel : renverser un désordre universel et changer la face de l’ordre économique; mettre les choses, l’argent y compris, au service des besoins humains. Faisons donc comme l’Église. Procédons comme elle. Donc, pas à coup d’argent, pas en s’emparant des gouvernements; mais par l’apostolat, par l’instruction: Allez, enseignez (avant de baptiser). Allez: ne restez pas les bras croisés ni assis dans des fauteuils; allez. Enseignez: ne prêchez pas un parti politique, un clan pour des faveurs de clan; mais portez partout et à tous la doctrine de la libération par le renversement de l’idole moderne. Le reste viendra naturellement, et à son heure, même la conversion des Constantins. Mais n’attendez pas que ça commence par les grands, allez aux petits, aux pauvres, à la multitude qui peine et qui souffre.

Donc, répandez le Syllabaire pour préparer la voie. Dans certains milieux, certaines gens ont encore dans la tête que le Crédit Social est une sorte de communisme ou de socialisme, et qu’il faut s’en défier, que l’Église s’en défie et qu’elle nous conseille l’abstention. Pour ceux-là, vous ne trouverez rien de mieux que de leur mettre des documents sous les yeux. L’autre fascicule annoncé dans le présent numéro, Dieu ou le Veau d’Or, du Père Coffey, suivi de la déclaration textuelle des théologiens canadiens qui ont étudié le Crédit Social au point de vue de la doctrine catholique, est exactement ce qu’il faut pour ces gens-là. Le Veau d’or se vend au même prix que le Syllabaire. Votre commande d’un dollar peut très bien être partagée entre le Syllabaire et le Veau d’Or, choisissant de chacun le nombre que vous voudrez, pour faire un total de 30 exemplaires. Faites l’essai et vous verrez le résultat.

Que ceux d’entre vous qui n’ont pas pu faire grand’chose jusqu’ici ne se découragent pas. Les débuts sont toujours pénibles. C’est souvent la timidité personnelle qui est le plus grand obstacle. Ou bien on ne sait pas par quel bout commencer pour “introduire” le Crédit Social. Avec le Syllabaire, le problème est réglé. Dites simplement à votre homme, après les politesses d’usage: Donne-moi cinq sous et lis ça, tu m’en donneras des nouvelles la semaine prochaine.

Puis vous aussi, chers collaborateurs, vous nous en donnerez des nouvelles.

Le Directeur,

Louis EVEN

Louis Even

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