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Drapeau créditiste apprécié

le lundi, 15 juin 1942. Dans La vie créditiste

La maison dont il est question dans la lettre sui­vante est celle de la rue Chabot, Montréal, dont le sous-sol logeait "Vers Demain" jusqu'au 1er mai dernier. Le personnage Michel a l'âge du journal, trois ans et sept mois. Margot, c'est sa mère. Cette lettre du lendemain de Fête-Dieu est adressée à Mlle Gilberte Côté, la marraine de Michel.

Montréal, 8 juin 1942.

Chère Cousine,

Dimanche donc, la procession passait dans la rue Chabot. Nous étions chez vous : ta mère, Margot, Michel, ma tante Étudienne et moi.

Ta mère et. Margot avaient décoré la maison à profusion, mais uniquement avec des drapeaux du Crédit Social.

Tout le monde qui passait était frappé par la multitude de ces petits drapeaux. Le drapeau sem­blait inconnu pour la plupart. Plusieurs passaient deux et même trois fois, se demandant ce que ces drapeaux pouvaient bien représenter.

Arrive le défilé. Les prêtres regardaient. Les sœurs se retournaient. Les frères souriaient. Les enfants, les femmes, les hommes, se montraient cet­te décoration nouveau style.

Parmi les hommes, certains avaient l'air de con­naître ça. Mais si tu avais vu les regards étonnés du grand nombre, se demandant ce que ça pouvait bien être !

Le défilé était à peu près terminé, et nous étions en train d'ôter les drapeaux quand les enfants ac­coururent, criant : Moi, j'en voudrais bien un ! Même des femmes et des hommes étaient de la partie.

Michel criait : Viens garçons, viens filles, prends drapeau Crédit Social.

Ta mère expliquait aux gens un peu ce que ça représentait, et Michel toujours disait : Viens, viens... On aurait pu pleurer.

Bonne chance aux créditistes.

Juliette LAVIGNE

 

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