Le journal VERS DEMAIN paraît deux fois par mois, donc 24 fois dans une année. Il y a un an, le 1er novembre 1940, le journal portait comme indication, entre les deux double-filets du haut de la première page : Première année, numéro 24. Aujourd'hui, 1er novembre 1941, vous lisez, à la même place : Deuxième année, numéro 24.
Le journal a donc deux ans : c'est son deuxième numéro 24.
Dans le premier numéro 24, en éditorial, page 2, nous écrivions :
"VERS DEMAIN a commencé, comme tous ses congénères, avec zéro abonné. À l'encontre de beaucoup d'autres, il entrait dans la vie avec un capital-argent de zéro sou. Mais il avait un capital-dévouement, un capital-amis, un capital-expérience, surtout un capital-idéal de valeur incommensurable. Et c'est pourquoi VERS DEMAIN, après un an, enrôle plus de 6,000 abonnés et dépasse les prévisions de ses fondateurs."
Voici maintenant une autre année écoulée dans la vie der VERS DEMAIN. Son capital-dévouement a-t-il fléchi ? Le capital-amis a-t-il diminué ? Le capital-expérience a-t-il rouillé ? Le capital-idéal s'est-il terni ? La réponse est dans les résultats. La première année avait réuni 6,000 familles autour de l'idéal créditiste ; la seconde année a monté à 25,000.
Le dévouement, les amis : 510 I.A.P. couronnés à date, chacun représentant 24 familles gagnées à l'étude ; plusieurs centaines d'autres I.A.P. marchant sur les traces de ceux-là ; 67 entraîneurs couronnés, chacun pouvant être considéré comme le porte-flambeau d'au moins 96 familles. Puis ce sont les 112 conférenciers de 1941 ; puis ce sont les équipes en formation qui vont nous donner les 1,200 Voltigeurs de 1942.
Nous pouvons ré-éditer sans crainte l'affirmation exprimée ici même il y a douze mois :
"VERS DEMAIN va croître et étendre son rayon d'influence, parce qu'un Institut d'apôtres a juré de l'introduire partout. Les millions de la juiverie et de la bancocratie ne valent pas la flamme qui embrasé les patriotes en armes contre les affameurs de nos femmes et de nos enfants."
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Les millions de la juiverie ou des trustards, nous n'en voulons pas. Il y a quinze jours, la plus grosse compagnie de publicité du Canada nous demandait notre chiffre de circulation et notre tarif d'annonce : pour annoncer les produits de l'Imperial Oil et d'autres grosses caisses de cet acabit. Mais nous n'avons pas monté un journal à 25,000 exemplaires pour servir de véhicule aux princes de la dictature économique, ni à leurs subalternes. VERS DEMAIN fut, est et restera un véhicule d'idées. Ses pages sont trop précieuses pour en aliéner un pouce carré, fût-ce pour une fortune.
Le dollar des lecteurs de VERS DEMAIN — des pauvres pour la plupart— a fait un journal qui prend de la puissance de jour en jour. Les pauvres qui l'ont bâti ont besoin de toute cette puissance pour les servir. Ce serait un crime d'ouvrir les fenêtres à l'adversaire.
Il faut répéter cette chose que même des amis pourraient oublier, tellement elle va à l'encontre de l'ordinaire connu. VERS DEMAIN n'est pas une entreprise pour le profit de quelques-uns, mais pour l'établissement d'un ordre qui permettra à tous de s'épanouir. Ceux qui bénéficient davantage de VERS DEMAIN aujourd'hui sont ceux qui se nourrissent de sa sève, ceux qui développent leur personnalité en lisant ses articles, ceux surtout qui amassent des trésors de charité en se dévouant pour la cause qu'il prêche.
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VERS DEMAIN ne ressemble pas aux autres journaux. Il refuse toute annonce. Il ne paie aucun agent. Et pourtant il progresse comme aucun autre journal d'idées n'a jamais progressé, ni dans la province de Québec ni en nul autre pays au monde.
Il progresse tellement que ceux-là mêmes qui dissuadaient du lancement ou pronostiquaient une mort d'inanition à brève échéance, se demandent aujourd'hui ce que deviennent les revenus. Qu'ils soient sans inquiétude : le journal grandit, justement parce que la piastre de l'abonné est utilisée à bon escient.
La piastre de l'abonné est l'unique source de revenu. D'autres journaux paient leurs propagandistes ; ils donnent, par exemple, 40 pour cent du prix de l'abonnement à l'agent qui abonne. Ils ne cèdent pas pour cela 40 pour cent de leur revenu, ils disparaîtraient en un mois. Le revenu des autres journaux est surtout dans l'annonce. Ils sont une entreprise commerciale.
VERS DEMAIN n'a et ne veut que la piastre de l'abonné. Mais comme les I.A.P. se dévouent sans compter, comme personne ne s'enrichit à même le journal, comme les frais d'administration sont réduits au strict minimum, comme l'objectif prêché préside à l'emploi de chaque sou, non seulement le journal n'a pas un sou de dette, mais il finance admirablement son propre développement.
Nos équipes de Voltigeurs le savent. Lorsque la direction de l'Institut demande à 1,200 Voltigeurs de sortir tous les dimanches, pour aller organiser 1,200 paroisses, elle ne leur demande pas de prendre sur leur budget familial ; elle ne crée pas non plus d'argent, comme Banco ; elle recourt simplement aux possibilités édifiées par la piastre de l'abonné.
Les profanes se rendent-ils bien compte de ce que cela signifie ? La sortie d'une équipe entraîne chaque fois une dépense de deux à trois dollars, pour l'essence, l'huile ou le chemin de fer. La sortie de 200 équipes tous les dimanches signifie donc environ $600 par semaine. Et c'est VERS DEMAIN qui doit voir à cela.
L'administration du journal entreprend de fournir aux équipes de Voltigeurs $600 de littérature par semaine. De la leur donner gratuitement. VERS DEMAIN ne tire pas un sou de recettes de la vente, mais doit tout de même payer l'imprimeur et les frais de transport pour le tout.
Une facture bi-mensuelle à l'imprimeur ; une aussi fréquente au bureau de poste ; des salaires hebdomadaires à une douzaine d'employées au bureau ; des comptes de matériel de toutes sortes à solder ; des taxes au gouvernement ; les frais de déplacement de 1,200 Voltigeurs par semaine. Tout cela, et bien d'autres, encore une fois, sans autre source de revenu que la piastre de l'abonnement. Fut-il jamais dollar aussi bien administré, aussi efficacement utilisé ?
Ces dernières réflexions sont faites simplement pour fournir aux amis de VERS DEMAIN des arguments contre des critiques malveillantes ou contre des esprits brouillons mal informés et plus ou moins bien intentionnés. Elles ont pour but aussi de montrer à nos abonnés comment, par leur modeste dollar, ils financent eux-mêmes l'expansion du journal et du mouvement, puisqu'ils sont les seuls bailleurs de fonds. Le dévouement désintéressé des I.A.P. fait le reste.
Terminons en reprenant le mot d'ordre de l'année dernière :
"VERS DEMAIN ne se relâchera pas une minute. L'œuvre accomplie doit encourager mais non hypnotiser. Tous les membres de l'Institut, tous les lecteurs de VERS DEMAIN vont s'élancer avec plus d'énergie encore vers de nouvelles conquêtes."