De plusieurs centres, de l'Abitibi par exemple, du Lac Saint-Jean, de Kamouraska, on nous écrit pour nous demander d'y aller établir l'Association Créditiste.
D'autres aussi, en lisant ce numéro du 1er mai et des explications qu'il donne, désireront une fondation de l'Association dans leur localité.
Désirs très louables, et que nous ne demandons pas mieux que satisfaire le plus tôt possible. Mais l'expérience des premières fondations nous confirme dans l'opinion qu'il y faut des préparatifs. Plus une ville est grosse, plus il y faut, au préalable, une éducation créditiste et un nombre suffisant de travailleurs.
Lorsqu'on lance une affaire de cette sorte, qui place des enthousiastes d'un côté, des adversaires en face, il faut que ça marche vite si on veut gagner la partie. S'arrêter, c'est reculer ; languir, c'est agoniser.
Vous désirez l'Association chez vous ? Très bien. Commencez par communiquer votre désir à d'autres. C'est une association : seul, il n'y a rien d'associable. Puis, comme c'est, en réalité, une association pour lutter, il nous faut des lutteurs.
C'est pour préparer l'Association que, de décembre à mars, et en janvier, nous demandions la formation d'équipes de Voltigeurs et le classement des abonnés par dix familles qu'un Voltigeur visiterait tous les quinze jours. Prise de contact entre les travailleurs et les abonnés. C'est dans les centres où l'on a le mieux répondu à cet appel qu'on a pu tenter les premières fondations de l'Association.
Vous donc qui avez hâte de démontrer ce qu'on peut faire avec une comptabilité intelligente, conforme aux faits et appuyée par la confiance d'hommes renseignés, parlez-en immédiatement à vos concitoyens. Expliquez-leur la chose le mieux possible. Gagnez-les à l'idée. Dès que tous avez trois ou quatre d'entre eux bien décidés, formez-les en une équipe de propagandistes ; ils seront les Voltigeurs et vous serez le chef de l'équipe.
Si le nombre des abonnés à VERS DEMAIN est faible dans votre localité, montez-le. Impossible de réussir dans un milieu qui ne connaît pas le premier mot de l'argent et du crédit. Montez l'abonnement et placez le Syllabaire du Crédit Social, ou "Dieu et le Veau d'Or", pour faciliter la compréhension de la littérature créditiste.
Dans les campagnes, groupez les abonnés locaux après la grand'messe, demandez-leur d'amener leurs amis, causez de l'Association Créditiste et abonnez tous ceux qui ne le sont pas.
Lorsque le tiers de la paroisse, ou davantage, est abonné au journal VERS DEMAIN, il est beaucoup plus facile de grouper une force qui va briser les résistances que dans une paroisse où l'on ne compte qu'un lecteur sur dix.
Dès que vous aurez formé une équipe de Voltigeurs dans votre paroisse, vous-même et quatre autres personnes bien décidées, écrivez-nous. Nous répondons aux demandes de fondations aussi vite que nous pouvons ; mais il faut bien d'abord consolider les places lancées. Nous ne voulons aucun échec.
Veuillez croire que des préparatifs bien conduits feront plus que rattraper le temps d'attente. Si, dans telle et telle ville que nous avons à la pensée en ce moment, la masse des abonnés s'étaient enrôlés dans l'Association dès le début, les créditistes seraient maîtres de la place et le commerce serait à leur service. Mais parce que la moitié, et même plus de la moitié, hésitent, attendent, observent ceux qui luttent, la bataille est plus longue, il y faut mettre plus de temps et retarder le lancement ailleurs.
Faites donc la visite des abonnés de votre place et assurez-vous qu'ils lisent leur journal, qu'ils le comprennent, qu'ils en absorbent l'esprit. Alors, ils n'hésiteront pas et tout se fera à l'emporte-pièce.
Un mot aux attardés, à ceux qui, abonnés à VERS DEMAIN, ne sont pas encore entrés dans l'Association Créditiste établie dans leur localité :
Qu'attendez-vous ?
Vous l'avez dit au Voltigeur qui s'est présenté à votre porte pour vous enrôler : Je vais attendre ; si ça va bien, j'entrerai.
Vous allez attendre que la bataille soit gagnée pour venir aider à quoi ?
Vous attendez à voir si ça va bien aller. C'est justement parce que vous attendez, que ça ne va pas deux fois, trois fois plus vite.
Des égoïstes, qui ne regardent que l'avantage personnel immédiat, peuvent parler ainsi. Sûrement pas des hommes sociaux, des patriotes qui ont lu, médité et compris les enseignements de VERS DEMAIN.
Assistez à la scène suivante :
Quatre régiments sont rangés en bataille. Devant eux, l'ennemi, installé dans des abris naturels qu'il a d'ailleurs bien fortifiés.
Aux quatre régiments, le général commande de foncer ensemble et de déloger l'adversaire. Deux régiments se lancent immédiatement. Mais les deux autres hésitent, attendent, restent sur place et regardent : Si ça va bien, disent-ils, nous irons nous aussi.
Est-ce que ça va bien aller ?
Nos lecteurs de l'automne dernier n'ont pas oublié le thermomètre qui montait si rapidement — le thermomètre de l'abonnement à VERS DEMAIN. Ils voudront bien remarquer que celui-ci n'est plus le même. Le thermomètre 1941 s'arrêtait à 30,000 : il a éclaté. Nous avons triplé la portée de la graduation cette année : il y a place pour 90,000. La colonne de mercure est actuellement à 33,000. Combien marquera-t-elle le 31 août, anniversaire du grand Congrès Provincial de Sherbrooke ?