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Charité et injustice

Gilberte Côté-Mercier le lundi, 15 avril 1940. Dans Autres

En marge de la campagne de la Fédération des œuvres de charité canadiennes-françaises.

À Montréal, c’est la semaine de la campagne de la Fédération des œuvres de charité canadiennes-françaises.

Il faut donner, se hâter de donner, et donner beaucoup, car les pauvres de la métropole sont rassemblés là qui attendent leur droit de vivre.

Il y aura toutes sortes d’offrandes : des oboles et des dons magnifiques. Quel que soit le chiffre de votre charité, il signifie votre part de réparation pour la société en état de péché mortel d’injustice et de vol.

La charité de l’homme juste est la plus pure. Celui qui donne, s’il n’est pas de ceux qui d’abord avaient volé le bien d’autrui, offre un sacrifice agréable à la BONTÉ divine.

Et l’homme qui a été injuste, mais qui a réparé ses injustices mêmes, et ensuite continue à s’amender par la charité, celui-là offre un sacrifice agréable à la MISÉRICORDE divine.

Mais, que dire de celui qui, de la main gauche s’empare du pain du pauvre, qui continue à écraser les faibles, ou se fait le serviteur ou le complice muet des exploiteurs, que dire de cet homme qui avec des airs de petit saint canonisé par les journaux, de cet homme qui de la main droite dépose royalement dans le plateau de la charité ?

Cet homme, celui qui fait l’aumône sans être juste, peut-on dire qu’il offre un sacrifice agréable à la JUSTICE divine ?

Et ces offrandes-là, peut-on dire qu’elles sont une réparation ?

Et cette société-là, notre société moderne, qui invite et louange cette manière de pratiquer la loi de Dieu, croit-on qu’elle est solide sur ses bases ?

Soyons charitables, mais soyons justes d’abord. S’il est possible de mobiliser une si grande somme d’énergies pour appliquer des cataplasmes, pourquoi ne réussit-on pas à en mobiliser le dixième pour travailler à purger le corps gangrené de notre organisme social ? Au moins, qu’on ne pose pas d’obstacles à ceux qui ont le courage de s’attaquer à la désintoxication.

L’ordre dans la pratique des vertus est indispensable à l’édification de l’ordre universel.

Gilberte COTÉ, B.A., L. Ph.

 

Gilberte Côté-Mercier

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