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Une créditiste distinguée et convaincue

le dimanche, 01 décembre 1996. Dans Hommage aux Apôtres décédés

Mme Ernest Rodrigue partie pour le Ciel

Notre chère grand-maman, madame Ernest Rodrigue, de St-Georges de Beauce, est partie pour le Ciel le 30 octobre. Elle avait 89 ans.

Oui, créditiste, elle le fut, Mme Rodrigue, à partir du moment où elle et mari ont trouvé, épinglée sur la corde à linge, une toute petite circulaire de Vers Demain.

C'était dans les années de la grande crise économique. Pour eux aussi l'argent était rare. Mme Rodrigue a compris la belle lumière du Crédit Social et elle l'a répandue toute sa vie, au prix de grands sacrifices. Tout d'abord, M. et Mme Rodrigue ont gagné le père de M. Ernest, Lorédant et les deux frères de ce dernier, Joseph et Arthur Rodrigue, qui furent tous des propagandistes du Crédit Social dans la Beauce.

Madame Rodrigue fut elle-même une bien grande apôtre. Elle partait les fins de semaine pour 2 jours, en voiture à cheval, quêtant ses repas et couchers et en abonnant les gens à Vers Demain. Elle se rendait aussi loin que St-Bernard de Dorchester (aujourd'hui Lotbinière). Ce qui représente au moins 5 ou 6 heures de route, dans la poussière et les cahots des chemins d'alors.

Pendant des années, toute seule, elle s'est occupée des abonnés à Vers Demain de St-Georges. Même au foyer des personnes âgées, où elle a passé les dernières années de sa vie, elle avait ses abonnés qu'elle renouvelait régulièrement : des pensionnaires, des infirmières, la coiffeuse, etc. Nous avons retrouvé, dans ses papiers, les coupons d'abonnement écrits de sa main pour présenter à son docteur et à sa coiffeuse. La pancarte : "Réclamons $12,000 pour la mère au foyer" était collée à deux endroits dans sa chambre.

Sa maison fut l'auberge quasi permanente des créditistes à St-Georges. M. et Mme Ernest recevaient nos directeurs-fondateurs, M. Louis Even, Mme Gilberte Côté-Mercier, Maître J. Ernest Grégoire, M. Gérard Mercier et tous les grands personnages des autres pays qui venaient nous visiter. D'une tenue digne qui commandait le respect, Mme Rodrigue était à son aise pour causer avec ces grands personnages.

Elle l'aimait son Mouvement et elle le défendait. Quelques jours avant sa mort, elle me demandait : "Comment va Mme Mercier ? As-tu fait du porte en porte dernièrement ? M. Even a beaucoup souffert." Ce fut sa dernière conversation.

Par ses prières, sa ténacité et ses sacrifices, elle a entraîné à sa suite ses fils Ghislain et Henri-Louis ; moi-même l'épouse d'Henri-Louis et nos enfants qui sont devenus apôtres à leur tour. Nos filles, Lise et Danielle, sont Pèlerines à plein temps, Lise depuis 22 ans et Danielle depuis 12 ans. Nos fils Luc et Guy, et son fils Ghislain, ont aussi donné des années à l'œuvre comme missionnaires à plein temps. La cinquième génération créditiste prend la relève. Louis, l'aîné des arrière-petits-enfants, donne depuis deux ans, des semaines à Rougemont, et les autres passent des circulaires de Vers Demain et font parfois la croisade.

Lorsque grand'maman était sur son lit de mort, Luc a bien résumé la pensée de toute la famille, en lui disant :

"Chère grand-maman, c'est grâce à vous si nous avons gardé la foi. Vous nous avez fait connaître la belle lumière du Crédit Social. Vous nous avez montré le chemin du Ciel. Merci, merci, grand-maman !"

Mme Henri-Louis Rodrigue

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