"Heureux les assoiffés de justice car ils seront rassasiés"
Notre bon Acadien, Réal Boudreau, autrefois de Sormany (près de Robertville) Nouveau-Brunswick, a terminé ses jours, le 18 juillet, à Granby, où il était déménagé avec son épouse depuis plusieurs années. Il avait 88 ans. Il s'est éteint en faisant le signe de la croix, le signe du chrétien. M. Boudreau était un fervent chrétien, un fervent catholique. Il faisait le chemin de Croix et il disait son Rosaire (trois chapelets) et même plus, tous les jours.
La vérité du Crédit Social l'avait frappé et rien ne pouvait la lui faire renier. Laissons sa chère épouse, madame Réal Boudreau nous raconter comment, elle et son mari ont adhéré à notre Mouvement :.
"En 1947, il y a 53 ans, la sœur de mon mari, Hélène Boudreau-Daigle, a été invitée à une assemblée de Louis Even. Elle a tout compris, elle était emballée. En revenant chez elle, la première chose qu'elle a faite, a été de venir nous parler du Crédit Social. Un soir, nous écoutions la radio et c'était justement Louis Even qui nous parlait de Vers Demain. Nous avons été conquis. C'était merveilleux ! J'ai tout de suite écrit au bureau de Vers Demain pour avoir des informations. Nous avons reçu des copies de Vers Demain et le feuillet du Rapport de l'étude du Crédit Social par les neuf théologiens, dont la conclusion nous assurait que le Crédit Social n'était pas du communisme mais qu'il était en accord avec la doctrine sociale de l'Église. Nous nous sommes abonnés à Vers Demain.
Mon mari était tellement intéressé qu'il lisait le journal avant de se coucher et il le reprenait au lever. Le Crédit Social fut pour nous une vraie révélation, le voile des ténèbres déchiré en ce qui concerne la pauvreté. Nous avions hâte d'en parler à nos frères et sœurs. Nous avions l'impression que ceux qui ne le comprenaient pas marchaient la tête en bas. Nous en parlions à tout le monde. Mon mari allait au magasin général, où plusieurs se réunissaient, et il leur parlait de Crédit Social. Nous vivions de cela, nous avons toujours gardé cette belle vérité bien vivante dans notre cœur.
Malheureusement, les gens, mal renseignés, disaient que le Crédit Social était du communisme. Cela ne nous a pas arrêtés, car ayant étudié la question, nous savions que ce n'était pas vrai. Mais cela nous a valu bien des persécutions. Un jour le feu a pris à Sormany. Je voulais dire le chapelet avec les gens. Ils ne voulaient pas, ils disaient que c'était de notre faute si le feu avait pris, que c'était une punition parce que nous ne voulions pas renier le Crédit Social.
Quand nous recevions les Pèlerins chez nous pour les repas et couchers, c'était une fête. Nous connaissions la grandeur du Crédit Social et la grandeur des Pèlerins qui se donnent pour la cause. Nous en avons reçu beaucoup. Nous avons eu l'honneur de recevoir nos directeurs : M. Louis Even, Mme Gilberte Côté-Mercier, M. Gérard Mercier, M. Louis-Philippe Bouchard. Presque tous les Plein-Temps sont passés chez nous.
Lorsqu'en 1975, deux, de nos enfants, Raymond et Ginette sont entrés à plein temps dans l'Œuvre, nous en étions ravis mon mari et moi. Raymond a donné 10 ans et Ginette 7. Ils ont acquis une belle formation et bien des connaissances qui leur servent beaucoup. Nos autres enfants, Paul, Pierre et Gilles, sont également créditistes, ils ont conservé le trésor de la foi catholique, et ils la pratiquent, grâce au bon enseignement de Vers Demain. Nous remercions la Providence pour ces grandes grâces, merci aussi à nos chers directeurs et à nos chers Plein-Temps." — Mme Réal Boudreau
À 88 ans, le nombre des années pesaient lourdement sur les épaules de M. Boudreau. Dieu l'a enfin délivré. Nous ne doutons pas que la récompense qu'il a reçue soit encore plus merveilleuse que le Crédit Social pour lequel il s'est si ardemment dévoué. Réal Boudreau sera sûrement encore plus actif au Ciel pour obtenir de Dieu la grâce de voir enfin l'application du Crédit Social qui éliminera pour de bon la pauvreté dans le monde.
Thérèse Tardif