Dans Vers Demain d’octobre-novembre-décembre 2019, nous avons publié un rapport de la tournée de 7 mois en Afrique (de janvier à août 2019) de notre Pèlerin à plein-temps Jean LARE du Togo, qui dirige des sessions d’étude sur la Démocratie Économique (Crédit Social). Voici son plus récent rapport:
Ma mission d’apostolat en Afrique centrale s’est déroulée du 1er septembre au 2 décembre 2019. Deux pays de cette région d’Afrique ont été visités cette fois-ci: le Gabon et le Cameroun.
Mon séjour d’apostolat au Gabon s’est passé dans deux diocèses: Libreville et Port-Gentil. Tout avait commencé à Libreville par une session d’étude sur la démocratie économique du 3 au 8 septembre, voulue par la Conférence épiscopale du Gabon, dans le cadre du jubilé des 175 ans d’évangélisation du Gabon.
Ouverte par l’archevêque de Libreville, Mgr Basile Mve Engone, en présence de Mgr Mathieu Madega, évêque de Mouila et président de la Conférence Épiscopale du Gabon, la session d’étude a vu la participation active, assidue, régulière et enthousiaste de 145 personnes, dont non seulement de nombreux prêtres, religieux et religieuses, mais aussi et surtout de fidèles laïcs venus de divers secteurs socio-professionnels et de plusieurs diocèses du Gabon.
L’équipe de formateurs avait à sa tête Mgr Mathieu Madega, intrépide créditiste, ainsi que le Professeur Jean-Pierre Beya, venu de la République Démocratique du Congo, et Jean Lare venu du Togo. Ayant suivi de bout en bout les 14 leçons de l’ouvrage La Démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l’Église, les participants ont compris en quoi la doctrine du Crédit Social établirait techniquement un système économique et financier juste au service de la personne humaine.
Mgr Madega a déclaré, entre autres: «L’intérêt de cette formation est que l’Église catholique est au sein du monde, elle est constituée de personnes qui sont aussi bien producteurs que consommateurs et qui utilisent eux aussi de l’argent. Alors, réfléchir aux liens qui existent entre la production et la consommation, aidés par le système de distribution grâce à l’argent avec les biens et services, n’est qu’un devoir, car nous ne nous occupons pas uniquement de l’âme, mais aussi du corps».
Les participants ont été invités à être des relais permanents du message reçu en étant des apôtres du crédit social dans leur milieu de vie, surtout dans leur paroisse respective. À cet effet, un lot de nos imprimés a été mis à la disposition de chaque participant. Après la session d’étude de Libreville, Jean Lare s’était rendu au diocèse de Port-Gentil. Il a tenu une formation de deux jours à l’endroit d’un groupe d’enseignants sur le Crédit Social.
La tournée de diffusion de la lumineuse doctrine de Douglas au Cameroun s’est déroulée dans 6 diocèses à savoir les archidiocèses de Douala, de Yaoundé et de Bertoua et les diocèses de Ngaoundéré, de Nkonsamba et de Bafoussam.
Mon apostolat à Douala a commencé le 17 septembre sous la bienveillante conduite du couple Kola Irénée-Aïcha qui, malgré sa lourde charge de la pastorale diocésaine de la famille, a collaboré effacement en organisant des activités de propagation de la doctrine créditiste: conférences données sur 5 paroisses, une session d’étude, 5 émissions télé et une émission radio.
Il faut souligner que des centaines de nos documents avaient été mis à la disposition des divers participants à l’issue de nos différentes rencontres d’enseignement en vue d’approfondir le message par la lecture et d’en distribuer aux autres.
Arrivé à la capitale politique et administrative du Cameroun au soir du 8 octobre, Jean Lare a été accueilli et installé à la Conférence Épiscopale Nationale par l’abbé André Nicaire Tehoua, fin créditiste et premier responsable d’un groupe d’étude du Crédit Social dénommé «Les Amis des Pèlerins de Saint Michel de Rougemont». Les activités menées à Yaoundé ont été, entre autres, des émissions radios et télé, une session d’étude et deux formations données aux groupes «Amis des Pèlerins de Saint Michel» au cours de deux de leurs rencontres mensuelles.
Mon apostolat a commencé par des émissions à la Radio Maria de Yaoundé où tous les samedis passait l’émission Justice Sociale créée spécialement pour faire connaitre le contenu du combat des Pèlerins de saint Michel. Ensuite, nous avons coanimé une session d’étude sur la Démocratie Économique du 24 au 28 octobre, tenue à la grande salle de conférence de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun. La session a rassemblé 110 participants venus de divers secteurs d’activités. La messe d’action de grâce concélébrée par cinq prêtres était dite à la messe de 11 h à la paroisse Saint Pierre Apôtre de Messamendongo, dont le curé, l’abbé Joseph Désiré, est un autre grand créditiste. Les attestations de participation ont été remises au cours de cette messe.
Diocèse de Ngaoundéré, du 4 au 9 novembre
Sur invitation de Mgr Emmanuel Abbo, évêque de Ngaoundéré (qui avait assisté à la session d’étude à Rougemont en septembre 2018), Jean Lare s’y est rendu à partir du 4 novembre, en compagnie d’une créditiste, Sœur Hélène, pour donner l’enseignement du Crédit social au clergé catholique réuni en assemblée annuelle élargie aux fidèles laïcs responsables de conseils des paroisses dudit diocèse.
Nous avons eu l’honneur de présenter notre enseignement dès les trois premières heures de la première journée à un auditoire attentif avec à sa tête l’Ordinaire du lieu. Des prêtres ont émis le vœu que la doctrine du Crédit Social soit aussi enseignée dans les séminaires pour compléter et rendre vivante, réaliste et très pratique l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église en matière de justice sociale. Cela outillerait davantage les futurs prêtres à leur pastorale sociale et ecclésiale, ont-ils ajouté.
Pendant une messe à la cathédrale de Ngaoundéré, nous avons écouté avec bonheur un abbé relayer notre message en dénonçant dans son homélie le faux système d’argent actuel dont la pratique est antichrétienne et en exhortant les fidèles à renoncer aux prêts à intérêt sur toutes ses formes.
Notre créditiste, Sœur Marie Madeleine et son curé, l’abbé Gaspard Tiki, qui avaient tous deux participé à la session de Yaoundé, avaient voulu aussi faire profiter de l’enseignement créditiste à leurs paroissiens. C’est ainsi que Jean Lare a été invité à la paroisse Notre-Dame de l’Assomption de Santchou où il avait animé une formation d’une demi-journée. La rencontre avait regroupé 75 personnes qui avaient dans la ferveur et l’enthousiasme accueilli notre message d’espérance.
Du 15 au 18 novembre, nous avons séjourné dans le diocèse de Bafoussam précisément à la paroisse Saint Martin de Tours de Ngankoun, dont l’abbé Michel Kamto, grand créditiste, est le curé. Cette formation de 3 jours avait été donnée à l’endroit d’un auditoire de 40 personnes auxquelles s’étaient ajoutés le dernier jour tous les membres du conseil pastoral paroissial. Les participants ont promis d’en être apôtres partout dans leur milieu de vie, et ont été chargés de nos imprimés pour leur apostolat.
Après ce séjour à Ngankoun, Bangangté, Jean Lare est revenu à Yaoundé, où il a continué les émissions sur la Radio Maria et la télévision Afrique Média et préparé sa mission dans l’archidiocèse de Bertoua en vue d’y semer les grains du Crédit Social.
La tournée d’expansion du Crédit Social en Afrique Centrale a commencé au Gabon et s'est terminée au Cameroun. Les activités phares qui ont meublé notre séjour d’apostolat ont été entre autres la tenue des sessions d’étude sur la démocratie économique, des conférences et des émissions audio-visuelles.
L’Afrique centrale est un terreau très fertile pour notre message qui a été très bien accueilli aussi bien par le clergé catholique que par les fidèles laïcs de toutes catégories sociales. Aussi, j’ai découvert avec bonheur un clergé catholique plus engagé à éradiquer à leur racine les problèmes temporels de leur société. Par exemple, l’engagement pour le Crédit Social par Messeigneurs Mathieu Madega, Samuel Kleda, Emmanuel Abbo, des abbés tels André Tehoua, Michel Kamto, Joseph Désiré, Emmanuel Thade, Gaspard Tiki, Eloi Same Ngamby, etc., attestent à plus d’un titre d’un clergé sensible aux causes des problèmes temporels de la société. L’engagement de l’abbé André Tehoua pour la cause de la justice sociale est tel qu’il veut aider aussi bien des prêtres que des fidèles laïcs à découvrir la lumière du Crédit Social et à redécouvrir la doctrine sociale de l’Église.
De son côté, l’opinion publique de cette région est plus friande des idées de libération vis-à-vis de l’impérialisme dont la plus ignoble forme reste l’impérialisme financier. Car contrairement à d’autres régions d’Afrique où les gens de la classe aisée sont presque insensibles aux facteurs extérieurs responsables des problèmes socio-économiques de leur pays, l’élite de l’Afrique centrale se montre concernée et s’implique de plus près dans le combat pour la libération du continent martyr du monde moderne. J’ai en mémoire des avocats, des directeurs de société, des chefs d’entreprise, des hauts cadres de l’administration publique, des universitaires de diverses spécialités qui disent NON à l’ordre social établi (en fait au désordre social établi actuellement).
Ces personnes ont eu l’humilité de participer de bout en bout aux différentes rencontres de formation sur le Crédit Social. C’est particulièrement au Cameroun que j’ai vu des groupes de créditistes solides, bien organisés et disciplinés sous la conduite de prêtres tels que le groupe «Les Amis des Pèlerins de Saint Michel» dirigé par l’abbé André Nicaire Tehoua qui a dit à Jean Lare ceci:
«L’Église notre mère qui, par le Concile Vatican II, a confié aux fidèles laïcs la mission de changer l’ordre temporel actuel pour l’ordonner selon le plan de Dieu n’a pas mis en place un programme systématique de formation susceptible de les outiller à leur noble mission de changement nécessaire et salutaire. Car au fond, l’enseignement social de l’Église n’est pas connu des fidèles laïcs. L’œuvre des pèlerins de saint Michel comble ce manquement.»
Le Crédit Social est vraiment un feu, trésor, un message d’espérance, une lumière éclairant la voie de la justice et de la sainteté; il est libérateur des chaînes de l’ignorance imposées par les exploiteurs et profiteurs du peuple. En plus d’appliquer à merveille la doctrine sociale de l’Église, la doctrine du Crédit Social la rend compréhensible, audible, vivante et intelligible.