Le journal Vers Demain a été fondé en 1939, il y a plus de soixante ans. Plusieurs nouveaux abonnés n'en connaissent pas toute l'histoire, ni la raison de son existence. Voici quelques explications pour ces abonnés de récente date ; et qui peuvent servir aux lecteurs plus anciens quand on leur demande ce qu'est ce journal :
Si ce journal vous tombe sous les yeux pour la première fois, la seule lecture des titres vous apprend qu'il n'est point un journal rapportant le résultat des dernières joutes de baseball ou des combats de boxe, ni le troisième divorce ou le quatrième mariage d'une vedette de Hollywood, ni les hold-ups de banques ou les fusillades dans les bars. Ce journal n'est point non plus un étalage des « meilleures marchandises aux plus bas prix » des grands magasins et super-marchés, car il ne contient aucune annonce publicitaire.
Non. D'un simple coup d'œil, vous avez remarqué que ce journal parle de questions d'argent, et de religion. Pourquoi parler de ces deux choses, et non pas uniquement de religion ou de questions d'argent ? Tout simplement parce que nous avons un corps et une âme, que nous avons à la fois des besoins spirituels et des besoins temporels.
Le but du journal Vers Demain est très simple : promouvoir le développement d'un monde meilleur, une société plus chrétienne, par la diffusion et l'application de l'enseignement de l'Église catholique romaine – et cela dans tous les domaines de la vie en société, spécialement en économique — et dénonçant, par le fait-même, tout ce qui va à l'encontre des principes catholiques. Promouvoir un monde meilleur : c'est précisément pour cette raison que les fondateurs du journal l'appelèrent « Vers Demain » ; ils voulaient travailler à bâtir un demain meilleur qu'aujourd'hui.
Certaines personnes peuvent se demander pourquoi Vers Demain insiste toujours sur la question de l'argent. « C'est parce que tous les problèmes économiques, et presque tous les problèmes politiques, sont surtout des problèmes d'argent. Nous ne prétendons jamais que la question monétaire soit la seule à régler, la seule qui doive nous occuper. Pas même que ce soit la question la plus élevée. Mais c'est la plus pressée, parce que tout le reste se heurte à un problème d'argent. »
Considérez tous les différents problèmes qui affectent la société actuellement, et vous verrez qu'ils sont pratiquement tous liés à une question d'argent : les employés du secteur public ou privé qui réclament des hausses de salaires, les gouvernements qui essaient de réduire leurs déficits et leurs dettes en coupant dans les services et en augmentant les taxes et impôts ; les compagnies qui licencient leurs employés pour réduire leurs coûts, les familles qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, etc.
L'homme a besoin d'un minimum de biens matériels pour accomplir son court pèlerinage sur la terre, car si Dieu a créé l'être humain avec une âme immortelle, il l'a aussi créé avec des besoins matériels : se nourrir, se vêtir, se loger. Mais pour pouvoir se procurer nourriture, vêtements et logement, l'homme doit avoir de l'argent pour les payer. Sinon, les produits pourriront sur les tablettes, et la personne sans le sou crèvera de faim.
En d'autres mots, l'argent est le droit de vivre pour l'individu : sans argent, c'est la mort à brève échéance. Ceux qui ont le pouvoir de créer l'argent – les banquiers - contrôlent donc littéralement nos vies, comme le mentionnait avec raison le Pape Pie XI dans son encyclique Quadragesimo Anno en 1931.
« Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l'argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent le sang à l'organisme économique, dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement, nul ne peut plus respirer. » Quelques lignes plus loin, le Pape ajoutait que les « gouvernements sont tombés au rang d'esclaves » et sont « devenus les dociles instruments » des puissances de l'argent.
Ce contrôle de l'argent par des intérêts privés est la plus grande escroquerie de tous les temps, et a entraîné des conséquences funestes incalculables : crises économiques, guerres, etc. On ne pourra jamais imaginer tout le mal que le mauvais système financier actuel — et le manque chronique d'argent - a fait et fait encore aux âmes.
C'est pour ces raisons que Louis Even décida, en 1935, de propager la doctrine du Crédit Social — un ensemble de principes et de propositions financières conçus en 1917 (et énoncés pour la première fois en 1918) par l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, pour régler le problème du manque chronique de pouvoir d'achat entre les mains des consommateurs. Les mots « crédit social » signifient argent social — ou argent national, un argent émis par la société – en opposition à l'argent actuel qui est un « crédit bancaire » – un argent émis par les banques.
Lorsque Louis Even découvrit la grande lumière du Crédit Social en 1935, il comprit immédiatement jusqu'à quel point cette solution appliquerait à merveille l'enseignement de l'Église sur la justice sociale — surtout en ce qui concerne le droit de tous aux biens matériels, la distribution du pain quotidien à tous, par l'attribution d'un dividende social à chaque être humain.
De plus, les mots « crédit social » signifient la confiance qu'on puisse vivre en société, qu'il existe un minimum d'ordre qui nous permette d'échanger des produits et de circuler librement sans risque de se faire attaquer sur la rue, ou de se faire voler par son voisin. Sans respect de l'ordre moral — sans religion — toute vie en société est impossible, c'est le désordre, la révolution et l'anarchie.
Les objectifs de Vers Demain sont d'ailleurs clairement affichés en première page à chaque numéro, tout juste en bas du titre. On y lit, à gauche : « Journal de patriotes catholiques, pour le règne des Cœurs de Jésus et de Marie, dans les âmes, les familles et les pays. » Et à droite : « Pour la réforme économique du Crédit Social, en accord avec la doctrine sociale de l'Église, par l'action vigilante des pères de famille, et non par les partis politiques. » Cela signifie, entre autres, que le « Crédit Social » dont il est question dans ce journal n'est pas un parti politique, mais une réforme économique qui pourrait être appliquée par n'importe quel parti au pouvoir. Le Crédit Social propagé par Vers Demain n'est qu'une méthode, une manière d'appliquer l'enseignement social des Papes.
Cette philosophie du Crédit Social représente une conception nouvelle de l'économie, alors les nouveaux lecteurs ne doivent pas se décourager s'ils ne comprennent pas tout après la lecture d'un seul article. Plus ils étudieront le Crédit Social, plus ils le comprendront. Une bonne méthode est de conserver les anciens numéros de Vers Demain, et de les relire.
Le premier numéro de Vers Demain, fondé par Louis Even et Gilberte Côté (maintenant Gilberte Côté-Mercier) fut publié en septembre 1939. Sa version en langue anglaise, "Michael", fut publiée pour la première fois en 1953. (Et une version en polonais existe depuis septembre 1999.) Louis Even était lui-même un grand catholique, et il était convaincu qu'un monde meilleur ne pouvait être bâti autrement que sur les principes éternels de l'Évangile du Christ et sur les enseignements de Son Église - l'Église catholique romaine - avec en tête son chef visible sur la terre, le Souverain Pontife, qui est aujourd'hui Jean-Paul II.
Louis Even est né le 23 mars 1885 à Montfort-sur-Meu, en France, et reçut au baptême le nom de Louis-Marie, en l'honneur de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, un grand dévot de Marie, né lui aussi à Montfort-sur-Meu, en 1673. Louis Even devait conserver tout le reste de sa vie une grande dévotion à la Sainte Vierge, héritée de son saint patron. Louis Even provenait en plus d'une famille exceptionnelle, puisque six de ses frères et sœurs se firent religieux, et lui-même devint Frère de l'Instruction Chrétienne en 1902, à l'âge de 17 ans. Il arriva au Canada en 1903, lorsque les religieux furent chassés de France par un gouvernement anticlérical. Il enseigna au Montana, États-Unis, puis dans la région de Montréal, et devint le directeur de l'imprimerie des Frères, à Laprairie, jusqu'en 1920. Il fût relevé de ses vœux parce qu'il était devenu sourd et, dans le temps, les appareils n'existaient pas.
Mais Dieu avait ses desseins sur Louis Even : il allait devenir lui-même le fondateur d'une Œuvre unique au monde, les « Pèlerins de saint Michel », pour dompter la dictature financière. M. Even est décédé le 27 septembre 1974, mais Mme Côté-Mercier, à 90 ans, dirige encore l'Œuvre.
M. Even créa tout un Mouvement d'apôtres pour répandre son journal et faire connaître le Crédit Social, non seulement au Canada, mais dans le monde entier. Ces apôtres sont connus sous le nom de « Pèlerins de saint Michel », d'après l'archange saint Michel qui a vaincu Lucifer, représentant ainsi la victoire du bien sur le mal. De plus, le patron de l'église paroissiale de Rougemont (environ 50 km au sud-est de Montréal), où sont situés les bureaux de Vers Demain, est précisément saint Michel archange. Ces apôtres sont aussi connus sous le nom de « Bérets Blancs », parce qu'ils portent un béret blanc dans leur visite de porte en porte, pour solliciter l'abonnement à Vers Demain.
En plus de milliers d'apôtres locaux « à temps partiel » qui donnent leurs temps libres, après leur gagne-pain, pour faire connaître Vers Demain et visiter les familles, il existe une cinquantaine d'apôtres « à plein-temps » qui donnent tout leur temps, soit au bureau de Vers Demain ou sur la route dans les différentes régions du Canada et des autres pays. Tout est fait bénévolement, et personne ne reçoit de salaire, pas même ceux qui impriment le journal.
En fait, le groupe d'apôtres à plein-temps à Rougemont est en tout point semblable à une communauté religieuse, à la seule différence qu'aucun vœu n'est fait, chacun donnant le temps qu'il désire - certains donnant quelques années, et d'autres toute leur vie. Les « Pèlerins de saint Michel » ont deux maisons à Rougemont : l'une pour les dames, la « Maison Saint-Michel », construite en 1962, et l'autre pour les hommes, la « Maison de l'Immaculée », construite en 1975, où se tiennent les assemblées mensuelles, et le congrès annuel le premier week-end de septembre. Ils ont aussi leur propre imprimerie où, en plus de leurs deux journaux, ils impriment des millions de circulaires gratuites. L'expansion de leur mouvement est tout simplement phénoménale : depuis plus de cinq ans, par exemple, ils réussissent à imprimer et distribuer à travers le monde chaque année l'équivalent de 30 millions de circulaires de quatre pages, dans plus de huit langues.
En passant, les Bérets Blancs ne sont pas une secte, ils n'ont inventé aucune religion : ce sont des catholiques romains qui prêchent la fidélité à tous les enseignements du Pape Jean-Paul II. Ils vont à la messe tous les jours à l'église paroissiale de Rougemont. Ils ont reçu de Mgr Albert Sanschagrin, l'évêque de leur diocèse à cette époque, la permission de garder le Saint Sacrement dans les chapelles de leurs deux maisons. Mgr Sanschagrin est venu lui-même célébrer la première messe dans la chapelle de la « Maison de l'Immaculée » en 1976. Ceux qui disent que les Bérets Blancs ne sont pas catholiques parlent tout simplement à travers leur chapeau.
Finalement, vous remarquerez que ce journal insiste beaucoup sur l'apostolat et l'importance de trouver de nouveaux abonnés, pour faire connaître le message à de nouvelles personnes. Si, par exemple, on trouve dans ce journal des félicitations à des personnes qui ont pris tant d'abonnements ou distribué tant de circulaires, c'est parce que les principes du Crédit Social ne peuvent être appliqués que par l'éducation de la population, pour créer une opinion publique assez forte pour que quels que soient les partis politiques au pouvoir, ils n'aient pas d'autre choix que d'appliquer ces principes. Le pouvoir des Financiers réside dans l'ignorance du peuple, et les Financiers perdront donc leur pouvoir seulement lorsque le peuple sera suffisamment éclairé et renseigné sur leur système d'escroquerie.
Quiconque lit ces lignes peut devenir un apôtre de Vers Demain. En fait, tous nos lecteurs sont invités à solliciter autour d'eux l'abonnement à Vers Demain, et à distribuer nos circulaires gratuites. Vous qui aimez Vers Demain, vous êtes convaincu que tout le monde devrait recevoir un tel journal, mais vous n'avez probablement jamais demandé à quelqu'un d'autre de s'y abonner. (Une bonne méthode est de demander un don pour les millions de circulaires que Vers Demain distribue à travers le monde.) Avez-vous déjà pensé que si chaque lecteur de Vers Demain faisait comme vous, Vers Demain devrait fermer ses portes ? Trouver de nouveaux abonnés n'est pas seulement la responsabilité de quelques apôtres qui se dévouent à l'année longue ; c'est aussi la responsabilité de tous ceux qui ont connu la grande lumière contenue dans Vers Demain, en d'autres mots, tous les lecteurs de Vers Demain.
C. H. Douglas a déjà dit que ce qui importait n'était pas le nombre de personnes qui connaissent le Crédit Social, mais le nombre de personnes qui sont prêtes à faire quelque chose pour le propager. Alors, vous avez un rôle important à jouer dans cette bataille pour plus de justice : vous pouvez soit vous contenter d'être un spectateur passif qui sympathise aux idées de Vers Demain sans jamais lever le petit doigt pour les faire connaitre, ou bien devenir un membre actif qui fait un effort spécial pour faire connaître Vers Demain autour de lui. Lequel de ces deux choix, pensez-vous, contribue le plus au triomphe de la justice ? La réponse est évidente. Alors, venez aux assemblées de Vers Demain. (à Rougemont ou dans vos régions), appelez-nous ou écrivez-nous pour demander des circulaires et des coupons d'abonnement. L'an 2000 doit être une année grandiose, une année de conversion et de justice. Convertissons-nous, en allant porter la bonne nouvelle de Vers Demain à notre prochain. Ce sera un excellent moyen d'obtenir les grâces attachées au Jubilé du 2000e anniversaire de la naissance de notre Sauveur Jésus-Christ.