Nous avons la très vive douleur d'annoncer le décès subit de notre dynamique Pèlerin de saint Michel à plein temps, Pierre Marchildon, survenu lundi, le 17 décembre. Il était âgé de 59 ans et 8 mois. C'est une lourde perte pour l'œuvre. Prions le Maître de la moisson de susciter dix jeunes Pèlerins à plein temps pour le remplacer, car vraiment la mort de Pierre Marchildon laisse un grand vide.
Après avoir passé plusieurs examens médicaux dont les résultats ne montraient rien d'alarmant, Pierre Marchildon, accompagné de Jacek Morawa, est entré à l'hôpital de Mississauga, Toronto, à 19 heures, le 17 décembre. En s'inscrivant à la réception, il a perdu connaissance ; tout de suite les médecins ont travaillé à le réanimer, ils lui ont passé les examens nécessaires, l'artère principale du cœur était complètement bouchée, ils l'ont opéré avec succès, mais ils ont été impuissants à le réanimer de nouveau. Il était 22 heures, quand les médecins ont été obligés d'abandonner la lutte contre la mort, l'âme de Pierre Marchildon s'était déjà envolée. Que la sainte Volonté de Dieu soit faite.
Pierre Marchildon est né le 15 avril 1948, à Lafontaine, Ontario, dans un îlot français, au pays des Martyrs Canadiens, envers qui il avait une fervente dévotion.
Son oncle le Père Thomas Marchildon, Jésuite, était curé de la paroisse, il fut l'un des premiers collaborateurs de Louis Even, le fondateur des Pèlerins de saint Michel. Il le recevait et lui organisait des assemblées à la salle paroissiale, qui se remplissait chaque fois, à pleine capacité.
C'est pourquoi le père et la mère de Pierre, M. et Mme Clément Marchildon étaient tous deux profondément créditistes. Pierre était le 9e d'une famille de 10 enfants.
Sa mère Virginie Hamelin-Marchildon, devenue veuve faisait elle-même le porte en porte pour l'œuvre. Elle recevait à sa table les directeurs et tous les Pèlerins à plein temps de passage à Lafontaine. C'est dans cette ambiance de justice et de charité que Pierre a été élevé. Il ne réclamait rien pour lui et il était toujours prêt à aider quiconque avait besoin d'un service. Il avait été formé ainsi.
Le 8 mars 1974, Pierre Marchildon avait 25 ans lorsqu'il est entré Pèlerins de saint Michel à plein temps, après une jeunesse un peu frivole. Selon son témoignage, il priait devant une statue de la Sainte Vierge, lorsque cette bonne Mère l'a conquis en bougeant des yeux. Elle l'a complètement transformé, et il a décidé de se retirer de la vie mondaine pour se faire apôtre de Vers Demain.
Son frère Marc, nous dit que sa mère fut quand même attristée en voyant son Pierre partir à l'aventure dans l'œuvre des Pèlerins de saint Michel. Mais elle fut hautement récompensée en constatant le changement radical qui s'est produit dans la vie de son fils, en voyant aussi son fervent amour pour Dieu et la très sainte Vierge ; et son entier dévouement dans une œuvre qu'elle aimait et servait elle-même.
Son Pierre s'est consacré à Marie selon la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Jeudi-Saint, le 3 avril 1980. Il a vraiment vécu pleinement sa consécration. C'était un catholique entier, sans demie mesure. Il assistait à la sainte messe chaque matin, il puisait sa force dans la sainte Eucharistie. Encore le matin de son décès, il avait assisté au Saint Sacrifice et il avait reçu Jésus dans son cœur.
Il s'est entièrement donné pendant 33 ans. Il était le grand responsable de la ville de Toronto pour les Pèlerins de saint Michel. Il y avait levé une équipe vigilante comme lui. Ses assemblées mensuelles étaient bien fréquentées : par des Canadiens et d'autres nationalités, un groupe imposant de Polonais y assistaient. C'est ce foyer ardent, animé par Pierre Marchildon, qui nous a donné Jacek Morawa et Janusz Lewicki rédacteurs du journal polonais, et Carlos Reyes, de Quito, rédacteur du journal espagnol. M. Marchildon se dépensait beaucoup au téléphone pour inviter les gens à son assemblée mensuelle. Elle était toujours réussie. Ses conférences étaient excellentes, mais selon les dires des assistants de sa dernière assemblée, le 9 décembre, il s'est surpassé, il avait décidé de ne pas parler, se sentant fatigué. Mais on lui a quand même passé la parole pour saluer l'assistance en quelques mots. Sans préparation, comme éclairé par le Saint Esprit, son discours à duré deux heures. Ses propos étaient profondément spirituels. Ce fut comme son testament laissé à ses grands collaborateurs de Toronto. Ceux qui l'ont entendu en ont été marqués.
Mercredi, le 12 décembre, 4 jours avant son décès, il est allé tenir l'assemblée mensuelle de Lafontaine, sa paroisse natale. Ses frères Marc, Maurille, Célestin, et sa sœur, Cécile (Mme Génier) tous de bons créditistes et ses autres parents et amis, ont pu le voir une dernière fois.
Chaque année, le nom de Pierre Marchildon figurait toujours dans les premiers de la liste des lauréats de l'abonnement. Une moyenne de plus de 3,000 abonnements par année ; plusieurs années, il a dépassé les 4,000 abonnements. Le jour même de sa mort, nous arrivait par la poste, au bureau de Vers Demain, le dernier rapport de son porte en porte : 34, 30, 22, 21, 25, 24 : 156 abonnements en 6 jours. On peut dire qu'il est mort sur le champ de l'apostolat. Il n'a jamais pris de vacances. Sa ferveur et son dynamisme entraînaient les autres. Il gagnait les cœurs de tous ceux qui venaient en contact avec lui.
Que son exemple lève une multitude d'âmes zélées comme lui. C'était l'homme de la route, du porte en porte et du téléphone, et il fut grand missionnaire dans plusieurs pays du monde. Quand il n'était pas au porte en porte, ou à une assemblée le soir, il était sur le téléphone, pour inviter les gens aux réunions. Même en automobile, lorsqu'il avait un chauffeur, il apportait un cellulaire pour téléphoner aux gens en voyageant. S'il avait du succès, c'était grâce à son enthousiasme et à ses grands efforts.
Étant bilingue, il a parcouru toutes les provinces du Canada et presque tous les états des États-Unis, mendiant ses couchers et ses repas, changeant de lit chaque soir, dans des tournées de 3 mois. Avec Patrick Tétrault, il a fait une tournée de 6 mois en Californie et les alentours, sans revenir au bercail.
Il est allé semer aussi la bonne nouvelle dans un grand nombre de pays ; en Europe : La France, la Belgique, l'Irlande, l'Italie, et la Pologne ; en Pologne en plus de ses assemblées, il a parlé à Radio Maria, ce qui lui a permis de passer son message à 10 millions de Polonais dispersés à travers le monde ; en Afrique : le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Nigéria, et le Congo (ancien Zaïre) où, accompagné de Jean-Pierre Richard, ils avaient rencontré un cardinal, quatre archevêques, 15 évêques ; en Océanie : l'Australie et la Nouvelle Zélande ; en Amérique latine : L'Équateur, la Colombie, le Pérou, l'Argentine etc. Partout sur son passage, des apôtres ont levé. Ses conférences laissaient aux familles l'espoir d'un avenir meilleur, un avenir de justice, de paix et de prospérité. Il leur expliquait en quelques mots les causes de la pauvreté dans le monde, les gens le comprenaient, ils en étaient ravis et ils étaient prêts à l'aider.
Les messages de sympathies que nous recevons du monde entier en témoignent. N'en citons que trois qui résument bien en quelques mots les sentiments de tous les autres :
De SE. Mgr Benjamin Almoneda, évêque aux Philippines :
« Je suis très surpris de la mort de Pierre qui était un si zélé Pèlerin de saint Michel. J'espérais l'avoir avec nous aux Philippines pour propager le message de la doctrine sociale de l'Église par le programme de paix et de justice du Crédit Social. Mais Notre-Seigneur avait de meilleurs plans pour lui. Dans le sein du Père, il pourra faire plus pour nous et avec nous. … Je vais offrir ma messe pour lui aujourd'hui avec tous mes séminaristes. Je serai près de vous profondément unis dans la prière devant la Crèche à Noël. Pierre aura le plus précieux cadeau de tous … le repos éternel. »
+ Mgr Benjamin Almoneda
De Son Excellence Mgr Nestor Ngoy, évêque de Kolwezi, Congo
« Je viens d'apprendre avec consternation le décès de Monsieur Pierre MARCHILDON. À vous et aux Pèlerins de Saint Michel ainsi qu'à sa famille je présente mes condoléances les plus émues et l'assurance de la prière pour l'entrée de son âme dans la gloire de Dieu.
Je vois encore cet homme robuste qui parlait avec conviction et entraînait l'adhésion de l'assistance.
Je revois l'apôtre du Crédit Social dans notre pays, (il y a 20 ans, 1987) dont la semence avait fini par germer en moi.
Que le Père miséricordieux veuille bien l'accueillir comme un serviteur fidèle. »
+ Nestor NGOY KATAHWA
De Bill Daly : de la Nouvelle-Zélande
« Chers Pèlerins de saint Michel, merci de m'avoir mis au courant de la nouvelle du décès de notre cher Pierre. J'en suis grandement attristé, mais j'ai gardé aussi un magnifique souvenir de lui, de son joyeux sourire, de sa brillante espérance qu'il partageait avec tout le monde. Il a donné le très bon exemple d'une vie vécue dans les pas de Jésus. Quand il est venu en Nouvelle-Zélande, il y a trois ans, il a gagné les cœurs de tous ceux qui sont venus en contact avec lui. Sa générosité, son dévouement et son amour envers le prochain transparaissaient facilement dans sa voix et dans ses manières. Il était un excellent entraîneur du public, premièrement, je pense, parce qu'il parlait avec son cœur. Qu'il repose en paix ! J'ai averti les personnes de la Nouvelle-Zélande qui ont connu Pierre. … Je sais que tous ceux qu'il a rencontrés ici se joignent à moi pour vous témoigner leurs plus profondes condoléances. Que Dieu vous bénisse ! »
Bill Daly
Le Père Boguslaw Jaworowski, de Pologne, célébrera un trentain de messes pour le repos l'âme de son bon ami Pierre. Le Père Tadeusz Bienasz de l'Autriche, le Père Joao Pedro Cornado, SJ, du Brésil, et plusieurs autres prêtres de différents pays, qui ont collaboré avec M. Marchildon célèbreront aussi une messe pour lui.
Un trentain de messes sera célébré chez les Pères Cisterciens, de Rougemont, à partir du 5 janvier, recommandé par les Pèlerins et Pèlerines de saint Michel à plein temps.
Les funérailles ont été célébrée en l'église Saint-Michel de Rougemont, samedi le 22 décembre, par M. le curé Jacques Chaput, accompagné du révérend Père Edmond Brouillard, Oblats de Marie Immaculée, de M. l'abbé Pamphile Aplogan et de M. le curé Albert.
Nous demandons à Pierre Marchildon, de susciter parmi la jeunesse de tous les pays qu'il a visités, des apôtres convaincus, enthousiastes, vaillants et convaincants comme lui, afin qu'enfin notre monde puisse vivre dans la paix, la justice et la prospérité sous le règne du Christ-Roi et de Marie Immaculée.
Thérèse Tardif, directrice,