Depuis 2006, deux fois par année, une session d’étude est organisée à Rougemont sur la démocratie économique (ou crédit social), vue à la lumière de la doctrine sociale de l’Église. Cet enseignement est donné par Alain Pilote, qui s’est servi des écrits de Louis Even pour faire un résumé des propositions financières de C.H. Douglas en quatorze leçons.
La prochaine session d’étude sur la démocratie économique (crédit social) à Rougemont aura lieu du 21 au 28 septembre 2017 (voir annonce en page 48), et tous nos lecteurs y sont invités. La session la plus récente, fin avril 2017, a encore une fois attiré de nombreux Africains, et des gens d’autres continents.Voici quelques-unes des impressions des participants:
Dr. Célestin Pongombo Shongo Ehese, du Katanga en République Démocratique du Congo: «Avant le Crédit Social il n’y avait pas d’espoir. Pour moi le Crédit Social devient une victoire… il est question de rétablir l’homme et tout l’homme dans sa dignité, où qu’il se trouve. Nous avons un combat qui n’oppose plus les continents, qui n’oppose plus la peau. C’est un combat face à la recherche de l’établissement de la dignité de la personne humaine. La personne humaine est sacrée.»
Abbé Venant N’Goma: «Merci à monsieur Louis Even parce que c’est grâce à lui, aujourd’hui, que dans tout le monde, le mouvement est implanté. Louis Even disait: il faut mobiliser, il faut mobiliser les gens, il faut vous impliquer. Également, nous sommes appelés à porter la nouvelle que monsieur Louis Even nous a laissée et nous devons nous impliquer davantage. Ma présence ici à la session d’étude du Crédit Social, m’a permis d’approfondir ce qu’il faut faire pour changer le monde: rendre à chacun ce qui lui est dû par un dividende social à tous.»
Madame Carole Dubuisson, Haïti, directrice des études à l’université catholique du Cap Haïtien: «Je me sens émue. Je rends grâce à Dieu, parce qu’avoir la chance, l’opportunité, d’être ici, c’est une bénédiction. Je voudrais reprendre les paroles de Jésus qui disait aux gens: “Heureux êtes-vous d’avoir entendu ce que vous entendez”. Jésus parlait avec autorité… quand on entend monsieur Even, madame Côté-Mercier, ce sont des gens qui parlent avec autorité. Autorité pas seulement dans le ton, l’autorité c’est la force du message qu’on fait passer…
«Je dis merci à monsieur Even, à madame Côté, à toute cette équipe qui travaille pour faire avancer l’œuvre. Vous êtes courageux, je vous admire… Et nous qui venons de partout, que nous puissions prendre de ces personnes-là l’exemple et nous mettre au travail… Moi, en Haïti, je travaille dans une université catholique et je suis directrice des études. Donc j’ai contact avec les professeurs, les étudiants. Je me fais le devoir d’aller leur transmettre ce message… L’archevêque qui est directeur général de l’université et que je suis allé voir pour demander la permission de venir pour la formation, quand il a entendu le sujet “Crédit Social, démocratie économique, ça sonne intéressant” il a dit: “Tu peux y aller.” Ils m’ont donné la permission, avec l’attente d’aller leur dire de quoi il s’agissait…
«Notre venue ici nous a permis de recouvrer la vue et notre tâche, là où nous sommes, c’est d’aider les autres à s’ouvrir les yeux... ce n’est pas nous qui allons les leur ouvrir, c’est l’Esprit qui va le faire à travers nous: ne faisons pas des orgueilleux… Ensemble, en communion d’esprit, dans un seul lieu qui est: le Cœur de Jésus.»
L’abbé Mathias Kigarama du Rwanda est un confrère de l’abbé Augustin, son nom de famille signifie «Je prie le Dieu qui écoute». Il nous a dit: «C’est impressionnant de voir des laïcs comme monsieur de Siebenthal, comme Alain Pilote, qui maîtrisent vraiment la doctrine sociale de l’Église, qui maîtrisent l’histoire de l’Église, l’histoire des papes… Vraiment cela a été une lumière pour nous, une lumière qui doit briller partout…
«Je remercie les participants, vraiment nous étions un, nous partagions tout. Je suis venu avec beaucoup de soif et je suis satisfait, j’ai appris beaucoup de choses… Le climat de prière ici, cette alternance du chapelet, des prières du temps présent (bréviaire), de la messe… du chapelet de saint Michel (c’était la première fois que je récitais le chapelet de saint Michel), j’ai tout admiré. Comment apporter cette lumière du Crédit Social aux autres… cela m’interpelle…
«Bientôt je vais retourner en Afrique, dans mon pays, au Rwanda, en invoquant ces trois «saints» (s’informer, s’indigner, s’impliquer)... Je me suis informé, je me suis indigné et je vais m’impliquer… Je remercie beaucoup monsieur Alain Pilote qui nous a imprégnés vraiment dans la doctrine sociale de l’Église à travers ces enseignements, à travers ces différentes encycliques… Oui! Le Crédit Social appliquerait la doctrine sociale de l’Église!»
Et l’abbé Mathias a terminé en nous demandant où en était le processus pour la béatification de nos fondateurs. Il a été impressionné en écoutant monsieur Louis Even et madame Gilberte Côté-Mercier. Il a ajouté: «Vraiment ce sont des prophètes, ce qu’ils disaient dans les années 60-70 ça s’est réalisé… Madame Gilberte Côté-Mercier a parlé de presque tout ce qui concerne la famille: l’éducation des enfants, le déshabillement… la conversion… Et ce qui m’a touché c’est quand ses parents ont voulu lui donner en cadeau un voyage en Europe… qu’elle a refusé et qu’à la place elle a demandé la Somme Théologique de saint Thomas d’Aquin… Je suis convaincu que ce sont des saints.»
Madame Thérèse Ngamo, Cameroun. Elle et son mari sont des conseillers conjugaux; ils ont étudié à l’Institut Pontifical Jean Paul II et travaillent au sein de la conférence épiscopale du Cameroun. Mariés depuis 36 ans, ils ont 6 enfants. Madame Thérèse a connu Vers Demain en 2016 lors d’une rencontre nationale des évêques. Elle désirait venir à la session d’étude, mais n’avait pas l’argent pour le voyage. Monsieur Marcel Lefebvre lui a dit de prier saint Joseph, ce qu’elle a fait. Et voilà ce qui est arrivé: son frère a lu Vers Demain et lui a dit «Je te paie le voyage.» Madame Thérèse nous a dit:
«J’ai appris ici que malgré tous nos efforts, malgré tout ce qu’on aura à faire, on est endetté, on ne sortira pas de la dette… C’est là que j’ai compris tout ce qu’on lit dans les journaux sur le FMI… Tous ces gens-là veulent nous endetter davantage… Pour moi ça a été le déclic quand on a fait le cours sur la monnaie: monsieur François de Siebenthal nous a donné de comprendre que si, en communauté on le décide, on peut faire quelque chose… C’est ça que j’irai proposer à notre groupe: nous mettre ensemble pour commencer quelque chose et avoir la foi… Je ne sais pas ce que ça va être demain, mais je crois que si le Seigneur a voulu que je puisse écouter cet enseignement, c’est parce qu’Il voulait que je puisse faire quelque chose. Merci pour tout… merci pour les enseignements… monsieur Pilote nous a dit clairement ce qu’il y avait à faire, sans détour… Merci à toutes les mamans, merci à maman Tardif… priez pour que les familles aient de l’espoir… Merci de tout cœur.»
Abbé Jean-Paul Hagumineza du Rwanda: «Je voudrais rendre hommage aux aïeux, à Louis Even. Il a commencé une œuvre gigantesque et c’est à nous de reprendre ce flambeau… Merci pour l’accueil. Je me disais: je vais dans un pays étranger, comment est-ce que je vais m’y prendre, moi je suis noir, devant les blancs, ils ont leur culture, leur façon de faire, tout à fait différente de celle des noirs… J’avais un peu cet effroi en moi. Ici je me suis retrouvé dans une famille… Une famille qui a engendré des enfants du monde entier…Tout le monde te voit comme un frère…
«Alain Pilote a bien maîtrisé son cours, il le donne vraiment avec enthousiasme et intelligence… Nous avons étudié les 14 leçons et je me suis noyé dans un océan immense. De tout cela j’ai retenu une seule chose: la confiance… cette confiance qui doit se montrer entre les enfants de Dieu… Je me suis demandé: moi qui suis un simple prêtre d’Afrique, comment puis-je aller devant ces grands pour leur dire que ce qu’ils font, ce n’est pas bon?... Et j’ai reçu une toute petite lumière venant du Saint-Esprit: à l’école primaire on nous disait, pour apprendre à compter, on commence par un. On ne commence par des milles ou des millions… Je me suis dit que j’allais commencer par un…
«Mes projets quand je vais vous quitter? Je vais commencer par les petits groupes de la paroisse. Je suis chargé des guides, des scouts dans le diocèse; je suis aussi chargé de la chorale… je vais commencer par là et petit à petit on aura un grand nombre…Et comme il est écrit là, finalement nous vaincrons; “à la fin mon Cœur Immaculé triomphera”… Deux ou trois personnes qui font le bien peuvent vaincre beaucoup de personnes qui sont dans le mal. Jésus nous l’a montré, le mal ne triomphera pas… Merci et je vous confie à Jésus le bon Pasteur.»