Mme Paul-Émile Dionne, de St-Léon de Chicoutimi, est décédée à 74 ans, le 27 septembre, 27e anniversaire de la mort de notre vénéré fondateur, Louis Even. Il connaissait la valeur de cette fervente créditiste et il a tenu à venir la chercher lui-même. Quelle belle âme !
Madame Dionne, Albertine Privé de son nom de baptême, a compris le Crédit Social même avant son mariage. Ses parents, M. et Mme Paul et son frère Adrien étaient profondément créditistes, ils furent parmi les premiers qui ont suivi nos fondateurs, qui les ont reçus dans leur maison et qui ont propagé le Crédit Social dans leur région.
Albertine Privé épousa Paul-Émile Dionne et, avec lui, elle continua ses grandes activités pour le Mouvement. S'il en est une à qui on peut donner le surnom de « femme forte de l'Évangile » c'est bien elle. Elle a mis au monde 11 enfants. Elle leur a fait l'école à la maison, ce qui demande une bonne dose de courage. Elle leur a transmis sa foi profonde en leur enseignant le catéchisme et en leur apprenant à prier. Chaque soir le chapelet se disait en famille. Tous assistaient à la messe le dimanche, se confessaient et communiaient régulièrement.
M. et Mme Dionne amenaient les enfants à chaque assemblée de Vers Demain, ils ne manquaient jamais un congrès. Leur maison, leur automobile étaient en tout temps à la disposition des Pèlerins de saint Michel de passage à St-Léon de Chicoutimi. Ils furent d'ardents Pèlerins au porte en porte pour Vers Demain pendant de longues années, jusqu'à l'épuisement de leurs forces.
Puis tous leurs garçons et filles, du premier au dernier, ont participé à leurs grandes activités, au porte en porte et à la distribution des circulaires.
Pendant la construction de la Maison Saint-Michel, étant au chômage, M. Dionne est venu pendant des mois entiers aider bénévolement aux travaux. Cette chère madame Dionne, s'occupait seule d'élever les enfants. Elle était loin de s'en plaindre, c'est elle qui incitait son mari à venir participer aux travaux.
Madame Dionne était fière d'être créditiste, elle portait toujours son béret blanc, soit pour aller à la messe ou pour aller à l'épicerie, enfin en tout temps, jusqu'à son départ pour le Ciel. Si cela eut été possible, elle l'aurait bien apporté avec elle.
Elle a terminé ses jours dans la prière. Elle assistait à la messe et faisait une heure d'adoration à l'église chaque jour et elle récitait son rosaire presque continuellement.
Une admirable maman pour ses enfants, une inlassable apôtre de Vers Demain, une sainte pour le Ciel.
Ce petit éloge funèbre est loin de rendre à la chère défunte, l'hommage mérité. Dieu seul peut évaluer et récompenser les mérites d'une telle âme.
Prions-la de susciter dans sa région de Chicoutimi des cœurs généreux comme elle et qui la remplaceront à l'apostolat.
En nous remémorant les qualités de cette chère madame Dionne c'est le beau Magnificat de Notre-Dame qui nous vient à l'esprit :
Mon âme exulte de joie en Dieu mon Sauveur... Il a daigné jeter les yeux sur son humble servante... Il a renversé les puissants de leur trône, il a élevé les humbles... Il a rassasié de biens les affamés... Magnificat !
Thérèse Tardif