Madame Ovila Bourdon, de Ste-Clotilde de Châteauguay, est décédée à 85 ans. Chaque jour, elle allait encore à l'étable, aider son fils Jacques à soigner ses animaux. Le matin du 17 janvier 2000, elle venait tout juste de terminer son travail, elle est tombée inerte, là, dans l'étable, près de ses bêtes.
Elle fut parmi les premières apôtres de l'Œuvre de Vers Demain. Dès 1938, elle et son mari furent conquis au Crédit Social lors de la première conférence de Louis Even, donnée sur le perron de l'église de Ste-Clotilde de Châteauguay. En ce couple de fermiers laborieux, Louis Even venaient de trouver de solides collaborateurs et, tous deux, sont restés fidèles jusqu'au dernier soupir. Les assemblées de l'Œuvre à Ste-Clotilde se tenaient dans leur maison. En fervents apôtres de Vers Demain, ils faisaient le porte en porte. Un Béret Blanc ne sortait jamais de la maison de M. et Mme Bourdon sans être restauré. Aussi, dans ce bon foyer, point de télévision corruptrice des âmes et des cerveaux.
Madame Bourdon avait un cœur d'or, "du bon pain de chez nous", comme on le dit. Elle n'avait pas d'autre coiffure que son béret blanc, même pour aller à l'église ou pour faire ses commissions. Son béret parlait pour elle. Elle rendait témoignage à la vérité partout et en tout lieu. Soixante-deux années de fidélité à l'Œuvre de Vers Demain, quelle ténacité et quelle persévérance ! C'était le mot d'adieu que nous avait laissé son mari quelques semaines avant de mourir, à l'assemblée du 22 juin, 1980, à Rougemont. "Il faut être persévérants", avait-il dit. Madame Bourdon a bien suivi ce conseil.
Une fervente catholique, armée d'une foi inébranlable, elle récitait son rosaire (3 chapelets), tous les jours, comme cela se faisait en famille d'ailleurs avec son mari. Madame Bourdon s'est présentée devant son Dieu, après une longue vie de durs travaux à la ferme, enrichie de rosaires et d'apostolat, chargée de mérites. Nous ne doutons pas qu'elle ait entendu cette parole consolante du Bon Maître : "Viens fidèle servante, entre dans l'éternelle félicité, viens partager le bonheur qui n'aura pas de fin."
Thérèse Tardif