Léonide Rancourt était le deuxième d'une belle famille de 19 enfants, de Ste-Germaine de Dorchester. Il est parti jeune, avec son frère Rosaire et des paroissiens, pour aller participer à l'œuvre de la colonisation en Abitibi. Ils ont fondé la paroisse Ste-Germaine de Boulé. Léonide Rancourt n'a pas perdu de temps à s'amuser dans le monde, il a travaillé durement à bûcher dans le bois et à construire des maisons pour aider à bâtir le pays. Un grave accident l'a ramené dans sa famille. Il a connu le Crédit Social dès les premières années de sa fondation, dans les années 40. Doué d'une vive intelligence, et surtout d'un cœur charitable, il l'a compris, il l'a aimé, et il s'est lancé à l'apostolat pour le faire connaître aux autres. Il fut l'un des plus fervents et des plus ardents propagandistes du Mouvement. Il n'a jamais pris de repos ni de vacances. Après ses journées de travail pour le gagne-pain, il était tout donné à l'œuvre. À part le temps donné à Dieu dans sa fervente piété, il ne pensait qu'à son œuvre qui réglerait si bien le problème des pauvres.
De 1945 à 1967, il vivait à Kapuskasing, Ontario. Il consacrait tous ses dimanches et ses soirées à l'apostolat. Après la messe le dimanche, il faisait son discours sur le perron de l'église, puis il visitait les familles de la paroisse. Il organisait des assemblées pour les Plein-Temps. Sa maison était toujours ouverte pour les recevoir. Ses intimes le surnommaient : le saint du nord.
En 1967, après avoir eu son dernier accident et avoir lu les livres de la Bienheureuse Anne Catherine Emmerich, touché par le récit de la Passion de Notre-Seigneur, il fit le grand pas. Il est entré à plein temps définitivement. Quel bon serviteur de l'Œuvre de Vers Demain il a été, pendant 60 ans, dont 38, comme Plein-Temps, à la Maison Saint-Michel et à la Maison de l'Immaculée à Rougemont !
Il fit le don total de son être et de son avoir à la Sainte Vierge, lors de la première cérémonie de consécration des Plein-Temps, le 8 septembre 1970. La messe quotidienne et ses multiples chapelets récités tous les jours, l'ont soutenu dans le combat et les persécutions.
Dans ses dernières volontés, écrites le 5 octobre 1997, il insistait :« Je veux une sépulture pauvre, je l'ai été toute ma vie et je veux finir ainsi. Le cercueil qu'il y a dans l'entrepôt, c'est lui que j'ai choisi. Je veux être un ami de Jésus et de sa Sainte Mère qui ont toujours favorisé les pauvres. Si je ne leur ai pas toujours fait honneur, je veux être favorisé de leur amour miséricordieux pour mon âme. Ne m'oubliez pas dans vos prières et au Saint Sacrifice de la Messe, j'ai une grande confiance en ce Trésor infini de Miséricorde et d'Amour. Votre impuissant compagnon dans l'apostolat, mais qui vous aime. » Signé : Léonide Rancourt.
Il a aimé la justice et détesté le mal. Entre, bon serviteur, dans la Maison du Père !
Thérèse Tardif