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Léola Albert de Caraquet, N.B. décédée le 30 mai 2015

Thérèse Tardif le vendredi, 01 mai 2015. Dans Hommage aux Apôtres décédés

L’aimable et charitable infirmière des Pèlerins de saint Michel

Léola AlbertNotre chère infirmière Léola Albert, est décédée, à l’âge de 87 ans, le 30 mai, samedi, jour dédié à notre Mère du Ciel qui a promis à saint Simon Stock de délivrer du purgatoire le premier samedi après sa mort la personne qui porte son scapulaire et récite le chapelet chaque jour. Le lendemain 31 mai, c’était la fête de la Visitation de la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth: En apprenant par l’Archange Gabriel que sa cousine devait enfanter, Marie oublia les difficultés de la route, et courut pour lui venir en aide. Ne reconnaissons-nous pas, en cette charité de Marie, l’un des traits du caractère de notre Léola qu’on aurait pu surnommer «Dame charité» tellement elle était charitable. En apprenant que quelqu’un était malade, elle accourait pour l’aider, peu importe les fatigues et les dérangements.

Léola était une infirmière d’une délicatesse exquise pour tous, elle s’oubliait totalement pour servir les malades, les pauvres et les personnes en difficulté. On a demandé la discrétion sur tous les cas à qui elle est venue en aide financièrement, car elle-même le faisait dans le secret. Ce sont les personnes aidées par elle qui en ont parlé à des membres de la famille.

Nous aussi, nous nous souvenons de ses multiples charités et de son grand dévouement envers l’Œuvre de Vers Demain et envers tous les Pèlerins de saint Michel qui l’ont approchée. Elle était aimée de tous. Pendant la longue maladie de notre fondateur Louis Even, du 3 décembre 1964 à mars 1965, elle lui a prodigué ses bons soins d’infirmière professionnelle avec bonté, douceur, et un dévouement inlassable, en se faisant aider par la prière, bien sûr. Malgré les prévisions du médecin qui avait perdu tout espoir de le ramener à la vie, M. Even a vécu encore dix ans. Ce qui lui a permis d’écrire encore plusieurs bons articles dans son journal Vers Demain, surtout sur la très Sainte Vierge qu’il aimait tant.

Léola venait aux congrès et aux grandes assemblées de Vers Demain. Presque à chaque fois, elle avait à soigner l’un ou l’autre des assistants qui, subitement, avait un problème de santé. Elle les accompagnait à l’hôpital et passait ses journées avec eux, se privant ainsi des joies de ces belles journées de fraternité et de ressourcement, si intéressantes et si enrichissantes. Elle le faisait sans aucune amertume, avec sa charité, sa délicatesse et sa bonne humeur habituelles.

Elle a joint le Mouvement, entraînée par son frère Armand, le premier de la famille à comprendre le Crédit Social. Aux environs de 1956, il demeurait à St-Constant de Laprairie où nous étions allées, pour une fin de semaine d’apostolat, Florentine Séguin et moi-même, avec Philippe Benoît, de Montréal. Philippe Benoît avait fait un discours sur le perron de l’église après la messe du dimanche. Armand Albert, jeune père de famille, était présent, il a été conquis à la cause ce jour-là et l’étudia pour s’en convaincre davantage. Il y entraina toute sa famille, père et mère, frères et sœurs. Il fut lui-même, tout le reste de sa vie, l’un des meilleurs apôtres de l’Œuvre de Vers Demain.

Avec son cœur rempli de compassion et d’amour pour les pauvres, Léola s’est jointe à l’œuvre parce qu’elle a compris, que le dividende du Crédit Social distribué à tous et à chacun, ferait disparaître la pauvreté en permettant à chaque être humain sur terre de se nourrir. Elle embrassa ce bel idéal et s’y dévoua généreusement, aussi longtemps qu’elle a eu des forces pour le faire. Elle fut une ardente apôtre de la Croisade du Rosaire, en visitant les familles de porte en porte et en distribuant des circulaires du journal Vers Demain.

Pour le bénéfice de nos lecteurs, comprenons bien que ce dividende à tous, proposé par le Crédit Social, mettrait en pratique ces principes si logiques, si humains, si chrétiens, enseignés par «la Doctrine Sociale de l’Eglise: «Le premier droit de la personne humaine est de se nourrir et ce droit dépasse tous les autres droits, même reconnus». Et «les biens de la terre ont été créés gratuitement par Dieu pour tous les hommes et doivent être à la disposition de tous sans exception.» En distribuant une petite part des biens de la terre à chacun dans tous les pays, on élimine la pauvreté, tous pourront se nourrir et ils auront des forces pour travailler. Léola comprenait bien cela.

Elle était aussi profondément catholique et ne participait jamais à ce qui était mal. Elle a quitté son emploi dans les grands hôpitaux, parce qu’elle ne voulait pas participer aux crimes de l’avortement, c’est pourquoi, elle s’est engagée dans le secteur privé.

Léola Albert et Josée Gauthier
Léola Albert faisant la visite des familles pour la Croisade du Rosaire dans les années 1960, avec la jeune Josée Gauthier.

Les parents de Léola, M. et Mme Jérôme Albert, de bons Acadiens, ont donné 14 enfants, à Dieu et à la patrie, trois sont morts en bas âge. La maison paternelle à Caraquet était ouverte pour les repas et l’hébergement, aux Pèlerins de saint Michel en mission dans la région. Tous les membres de cette belle famille ont été des collaborateurs de l’Œuvre de Vers Demain. Les suivants ont déjà quitté cette terre pour la céleste Patrie: Armand, père de famille, Père Fernand, curé de Lorne, Jean-Paul, père de famille, Frère Ernest M.Afr, et maintenant Léola: Il nous reste encore de cette famille distinguée et charitable: Raymond, Adalbert, Livio, Sœur Hilda fma, Gertrude et Jeanne, tous encore épris de l’idéal de Vers Demain. Un exemple de leur attachement à la cause: le jour même où nous écrivons ces lignes, nous recevons un don pour l’Œuvre de 300 dollars de Jeanne qui réside en Alberta. Et une autre offrande d’une belle-sœur du Nouveau-Brunswick.

Raymond était le mandataire de Léola. Il a bien fait les choses. Les funérailles ont été magnifiques. L‘étendard de saint Michel ornait le salon et le béret blanc était placé dans son cercueil. Notre beau drapeau blanc, rouge et or, aux couleurs du Rosaire a été placé dans le chœur, à l’église. A la fin de la messe, Raymond a été très éloquent dans ses éloges en faveur de sa sœur bien-aimée, et en soulignant son appartenance indéfectible au beau mouvement de l’Institut Louis Even pour la Justice sociale qui publie la belle revue Vers Demain.

Nous nous imaginons un peu par quel accueil chaleureux, Léola a été reçue au Ciel par ce Dieu de bonté qui juge et récompense chacun selon ses actes d’amour envers le prochain. Oh! qu’elle doit être belle sa couronne ornée des multiples diamants de ses nombreux actes de charités, elle a vraiment voué sa vie au service des autres. Oui merci, chère Léola, aide-nous à trouver de nouveaux Pèlerins de saint Michel à plein temps au cœur de feu et de charité comme le tien, prie pour nous, devant le trône de notre bonne Mère Marie, Reine du Ciel et de la terre, Reine de l’Amour et de la Paix. Tous les chœurs des Anges ont dû entonner pour la recevoir le bel hymne national des Acadiens: Ave Maris Stella – Salut brillante étoile, Marie, astre des cieux, guidez ma faible voile, au port des bienheureux...

Thérèse Tardif

Sa sœur religieuse, Sœur Hilda nous décrit le parcours de la vie d’infirmière de Léola:

«Après ses études à l’École Supérieure de Caraquet, Léola reçoît son diplôme d’infirmière de l’Hôtel Dieu de Moncton, sous la direction des religieuses de la Providence. Dans sa carrière, elle a œuvré à l’Hôtel Dieu de Tracadie (pour un court temps), à Santa Barbara en Californie, à White Plains, N.Y., ainsi qu’à l’Hôpital Monfort d’Ottawa. Son esprit missionnaire l’a conduite à l’hôpital de Frobisher Bay dans le grand nord canadien, au pays glacial des esquimaux et de là, les infirmières étaient envoyées à tour de rôle dans des dispensaires de Bersimis et La Romaine, accompagnant parfois des patients par avion à Montréal. Les douze petits-enfants qu’elle a baptisés dans les igloos du Grand-Nord l’ont sûrement accueillie à la porte du paradis.»

Finalement, dans les dernières 20 années de sa carrière, c’est à Montréal qu’elle a œuvré en service privé dans l’Association Ville-Marie, ou, sur appel, elle a travaillé dans plusieurs milieux, ainsi qu’auprès des grands brûlés à domicile. Étant sur appel, ceci explique pourquoi elle pouvait s’absenter, ce qu’elle a fait à plusieurs reprises pour des malades dans la famille et aussi au chevet de plusieurs personnes du beau mouvement de justice sociale, Vers Demain (Institut Louis Even pour la justice sociale.).

Témoignage de sa nièce Rachelle, fille de Jean-Paul:

Ma tante, si je ferme les yeux, je te vois assise autour d’une table avec tes frères et sœurs, toujours prête à partager des histoires, oui – mais avant tout, à laisser la parole aux autres et simplement écouter.

En gardant les yeux fermés, je te vois pendant notre prière quotidienne, celle que l’on faisait à tous les soirs, à genoux, dans le salon de notre maison paternelle. Quand je faufilais un regard furtif dans ta direction, je voyais à quel point tu étais transportée.

Plus tard, j’ai compris que tu étais émue par une foi inébranlable – une foi en Dieu qui soufflait en toi un esprit de bonté, que j’ai eu ensuite le plaisir d’observer au cours de mon enfance.

On me dit que tu étais infirmière pendant ta jeunesse. Ce n’est vraiment pas surprenant, étant donné ta douceur et ta générosité. Tu donnais toujours discrètement de toi-même, sans demander quoi que ce soit en retour. Sans un soupçon de prétention, tu cherchais à mener une vie tranquille et pieuse, au service de ton Sauveur. Tu faisais preuve d’une véritable humilité, telle qu’on n’en voit plus souvent de nos jours.

Mais je t’observais, entretemps, et j’ai un souvenir de toi ancré à jamais dans ma mémoire: celui de ton visage et du son de ta voix lors d’un fou-rire. Oui, je te vois assise à côté de ma mère dans ta chaise berçante, essuyant tes yeux , qui se remplissait de larmes quand tu riais très fort. Ta joie de vivre était contagieuse, et ta tendresse avait le pouvoir de consoler.

Lors d’une dernière de nos visites, je t’ai soufflé un bisou, je m’apprêtais à partir, tu ne t’y attendais pas, mais tu as quand même réussi à lever la main pour l’attraper. J’espère que tu l’as gardé près de ton cœur. J’espère que tu savais jusqu’à quel point, tu étais aimée. Repose en paix ma tante, tu l’as certainement mérité.

Rachelle

 

Famille de Léola Albert

Les frères et sœurs de Léola Albert, ainsi que ses parents, tous créditistes, lors de notre congrès de 1967. De gauche à droite: Armand, ses filles Lucie et Hélène, le Père Fernand, Léola, le Frère Ernest, les parents – Jérôme et Christine, Jean-Paul, Gertrude, Adalbert et Jeanne. Ne paraissent pas sur la photo: Raymond, Sœur Hilda et Livio.

Thérèse Tardif

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