Voici le témoignage donné à la fin de notre session d’étude d’août 2014 à Rougemont par Mme Céline Marie Thérèse Akouete de la Côte d’Ivoire, ancienne employée de la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest. C’est la quatrième fois qu’elle assiste à ces sessions, et elle en est toujours aussi emballée: Loué soit Jésus et Marie! Je tiens à remercier, vraiment de tout mon cœur, l’équipe des pèlerins de saint Michel. C’est vrai, je fais partie de cette grande famille maintenant, parce que je me sens tellement bien ici; dès que j’arrive au Canada la première des choses c’est de prendre mon téléphone de les appeler parce que c’est devenu une famille pour moi, ma deuxième famille. Je remercie toute l’équipe pour leur accueil chaleureux, leur disponibilité, leur générosité, leur dévouement. Je les félicite également pour leur courage face à ce grand combat depuis le temps qu’ils le mènent contre le système financier actuel depuis plus de 75 ans.
Je tiens ne soyez pas jaloux à remercier spécialement notre grand commandant de bord, monsieur Pilote qui, comme d’habitude, a su avec maîtrise, habileté et dextérité nous dispenser d’un enseignement de qualité — empreint souvent d’humour — sur le crédit social à la lumière de la doctrine sociale de l’Église et sur le système monétaire et financier actuel et ses conséquences désastreuses. Comme pour plusieurs d’entre vous, la Divine Providence a voulu que je me retrouve à Rougemont où j’ai découvert, il y a deux ans — parce que j’en suis à ma quatrième session — ce magnifique trésor, une lumière, un exemple inégalé de l’amour du prochain et du don de soi, un trésor capable de sauver l’humanité du scandale de la pauvreté, de bannir de la terre la honte et la misère, l’injustice et la guerre. Ce trésor c’est une véritable bombe atomique, mais à la différence que c’est une bombe qui ne détruit pas mais qui construit, qui ne désagrège pas la matière, mais la régénère.
Chers frères et sœurs, vous conviendrez avec moi que les enseignements reçus ici nous ont permis de comprendre plus que jamais les causes de nos souffrances, les causes de la pauvreté qui gangrènent physiquement et moralement nos peuples, à savoir ce système monétaire et financier basé sur l’argent-dette, pure construction fictive et satanique à dessein purement dominateur d’une poignée d’individus sans foi ni loi qui asservissent et avilissent l’homme au mépris de la primauté de la personne humaine. Système basé donc sur le mensonge et qui est loin de régler les problèmes des pays en voie de développement, ou la majorité de nos familles meurent de faim et de maladie par manque du nécessaire alors qu’une poignée jouit de l’abondance.
Comment vivre dans un monde où, face à l’opulence des banquiers d’un côté, on côtoie la misère humaine de l’autre. Et que dire de nos gouvernants? Que font-ils face à cette nébuleuse qui nous étrangle, qui nous afflige? Ils sont tout simplement comme des marionnettes, des pantins qu’on déplace sur un échiquier au gré des intérêts. Donc je ne peux m’empêcher de partager avec vous ce sentiment de révolte qui m’anime après cette session d’étude du crédit social. J’en suis à ma quatrième session et à chaque session c’est le même sentiment de révolte qui m’anime, mais je me calme parce que, sûre de l’amour du Christ et forte de notre foi et de l’héritage salutaire que constitue la solution du crédit social avec sa technique comptable de l’escompte compensé, je suis convaincue qu’un dividende pour tous est possible.
Donc le crédit social devient pour nous une source d’espérance, une opportunité que nous devons saisir à bras le corps pour sortir nos pays du joug de cette nébuleuse. Si nous ne le faisons pas, ça serait un péché. Pécher par ignorance est pardonnable, mais pécher en connaissance de cause est pitoyable. Nous sommes tous des appelés, nous ne sommes pas ici par hasard. Dieu a mis cette lumière sur notre chemin, nous n’avons plus le droit d’être passifs, nous n’avons plus le droit d’être tièdes, nous n’avons plus le droit d’être inactifs. En notre qualité d’enfants de Dieu, l’heure est non seulement à l’engagement, mais surtout à l’action. On doit devons passer à l’action après s’être informé, après s’être indigné, nous devons maintenant et tout de suite nous impliquer pleinement.
Mais n’ayons pas peur, parce que ce combat c’est un combat spirituel et nous partons au combat avec le Christ à notre tête, avec Dieu à notre tête, avec la Vierge Marie, avec saint Michel Archange. Il y a un proverbe qui dit chez moi que Dieu ne peut pas aller en guerre et perdre une bataille, jamais! Avec Dieu, la victoire est toujours assurée. Alors moi personnellement, mon plan d’action consiste en trois axes. Premièrement, j’irai discrètement, habilement dans le milieu des banquiersé Je sais comment leur parler, , j’ai déjà commencé. Deuxième axe: ma paroisse. Je suis responsable d’un groupe de spiritualité mariale, et deux fois par mois, on va prier dans les familles pendant une semaine, avec la Vierge pèlerine «Marie Reine de la Paix». Et j’en profite pour parler du crédit social.
Troisième axe et ça c’est le plus important: la famille, parce que la famille doit être le premier lieu d’apprentissage et d’application du crédit social. On a dit du crédit social que c’est la confiance, le crédit social c’est l’amour, le crédit social c’est la justice, le crédit social c’est l’harmonie, la paix. Or, est-ce que l’amour s’apprend à l’école? Non on n’enseigne pas l’amour à l’école, c’est dans la famille. Dans une famille qui se dit créditiste doit régner l’amour, la confiance, la justice. Donc on apprend l’amour aux enfants dès le bas âge. On apprend aux enfants de cette famille à se faire confiance, chaque membre de la famille se fait confiance. On apprend à l’enfant la solidarité, on lui apprend la justice, et plus tard, cet enfant, les enfants d’aujourd’hui, ce sont eux qui seront les dirigeants de demain. Donc si dans chaque famille, on essaie d’éduquer, d’initier les enfants au crédit social, on leur apprend ce qu’est l’amour, ce qu’est la justice. De cette façon, je suis sûre que la moitié du combat est gagnée. Je vous remercie.
Céline Marie Thérèse Akouete