M. l'abbé Henri Saey, de la paroisse St-Irénée, de Montréal, est décédé le 28 juillet 2006. Il avait 96 ans.
Ses funérailles eurent lieu, le 4 août, dans l'église de sa paroisse St-Irénée, remplie de fidèles. La Messe a été célébrée par S. E. Mgr Jude Saint-Antoine, évêque auxiliaire de Montréal, et vicaire épiscopal. Il était accompagné d'un grand nombre de prêtres séculiers et de Pères de différentes communautés.
Mgr Saint-Antoine a commencé son homélie en disant: «C'est peut-être providentiel, c'est sûrement providentiel que ce soit la fête du saint Curé d'Ars aujourd'hui.» Tous les assistants ont bien compris que la vie du saint vicaire de St-Irénée pouvait se comparer à celle du saint Curé d'Ars.
Tous ceux qui l'ont connu de près savent qu'il ne vivait que pour Dieu et le salut des âmes. Sa seule présence nous édifiait et nous élevait.
Son humble dépouille mortelle déposée dans le plus pauvre des cercueils, était exposée dans l'église, ainsi les fidèles pouvaient défiler devant le saint pasteur, lui confier leurs intentions et lui dire un dernier adieu. De 8 heures à l'ouverture de l'église, jusqu'à 10 heures, on a pu réciter 3 chapelets. Il nous aura édifiés jusque dans son tombeau.
Les filles spirituelles du saint abbé, les Petites Samaritaines de Ville-Marie (communauté qu'il a fondée en 1941), occupaient les premiers bancs de l'église.
Pour nous, ici, de Vers Demain, nous avons connu M. l'abbé Saey, en premier, par les éloges que nous en faisait madame Rosario Côté, qui avait suivi ses retraites avec sa fille madame Gilberte Côté-Mercier notre cofondatrice. Elles mettaient en pratique le saint enseignement qu'elles avaient reçu de l'éloquent prédicateur: vie cachée, vie de pauvreté, tout en Dieu.
Puis nous l'avons connu par ses visites et sa correspondance. Il appréciait beaucoup notre œuvre et admirait nos fondateurs. Ses conseils judicieux les ont toujours orientés dans la bonne voie.
Une petite lettre écrite de sa main, le 21 juin 1989, nous donne un aperçu:
«Chère madame Mercier, encore un peu et vous me trouvez héroïque parce que je vous ai écrit une toute petite page de bons souhaits.
«Que dirais-je de vous, qui au sein de besognes plus ardues que la mienne, accablée d'épreuves physiques et morales vraiment rudes à porter, avez pris la peine de me répondre deux grandes pages, tout imprégnées de vive gratitude.
«Là aussi, ce serait à moi de vous remercier pour votre fidélité à l'enseignement des retraites d'autrefois, à l'enseignement de l'Evangile, à l'enseignement de Notre-Seigneur, divin Maître de Vérité et de Charité. A vous remercier également pour ce courageux combat que vous menez depuis tant d'années pour, à vrai dire, le salut des âmes, et leur bien-être temporel. Vous l'avez mérité ce salut, à l'exemple de Jésus, par la Croix! Le Ciel vous soutient! Je vous bénis encore.» – Abbé Henri Saey, ptre.
Extrait d'une autre lettre adressée à Mme Côté-Mercier le 8 novembre 1967: «Une heure bien suave, que celle passée chez vous, le 27 octobre dernier. Remerciez M. Even, votre vénérable mère! Et merci à vous aussi! Vous avez sûrement le soutien du Ciel; et tant que vous défendrez hardiment, comme vous le faites, la Vierge Marie, le Rosaire, la modestie chrétienne, la vertu de Pureté, le secours d'En-Haut ne vous manquera sûrement pas! ...»
Pendant des années, les prédications de l'abbé Saey suscitèrent un grand enthousiasme. Il remplissait les églises et les chapelles. On parlait d'un nouveau Louis-Marie Grignion de Montfort. Il donnait tout ce qu'il avait aux pauvres. Il était tout en Dieu.
La communauté des Samaritaines comptait 80 demoiselles un temps. Elles ne gardaient jamais de surplus et vivaient des dons de la Providence. Elles secouraient les mamans des familles nombreuses, les handicapés, les vieillards, les pauvres. Avant de mourir M. l'abbé Saey a offert sa vie pour le relèvement de l'Eglise et le salut des âmes. Les pauvres de St-Irénée ont perdu leur père. Du haut du Ciel, il sera encore plus puissant pour les aider.