Nous fêterons avec brio notre dévouée directrice lors de notre réunion mensuelle du 28 mai, à la Maison de l'Immaculée. L'article suivant a été rédigé par Louis Even en août 1967, magnifique description de la précieuse collaboration de Madame Gilberte Côté-Mercier dans la fondation de l'Œuvre de Vers Demain :
par Louis Even
Madame Gilberte Côté-Mercier a été la précieuse et fidèle associée de Louis Even dans l'orientation et la direction de l'Œuvre de Demain, depuis avant même la fondation du journal. Dès la première fois qu'elle entendit une conférence de Louis Even sur le Crédit Social, en 1937, elle alla trouver le conférencier et lui offrit sa pleine collaboration.
Ensemble, ils s'efforcèrent sincèrement de promouvoir la cause, par la propagande et des essais d'organisation dans la Ligue du Crédit social, qui groupait des adhérents gagnés à la doctrine de Douglas par les écrits de Louis Even dans les "Cahiers du Crédit Social". Ils quittèrent la Ligue quand les activités de celle-ci se réduisaient de plus en plus à des séances de vaines discussions et d'affrontements pour l'occupation de postes honorifiques au lieu d'envisager des vocations d'apostolat.
Ensemble, ils fondèrent le journal Vers Demain, comme principal instrument de propagande et d'éducation politique s'inspirant du Crédit Social authentique et des principes chrétiens.
Ensemble, ils fondèrent, avec Gérard Mercier comme premier membre, l'Institut d'Action Politique pour mettre leur Œuvre totalement sur un pied d'apostolat, pour attirer à son service des "donnés" à plein temps ou à temps partiel, selon la ferveur et les possibilités de chacun, sans aucune rémunération d'ordre matériel.
Ensemble, attentifs aux signes de la Providence, appuyés et suivis par les créditistes qui avaient appris à servir la cause sans recherche d'avantages personnels, ils ont dégagé le mouvement de toute politique électorale et l'ont placé entre les mains de la très Sainte Vierge Marie, décision accueillie avec enthousiasme par tous les membres de l'Institut d'Action Politique réunis en Congrès en 1958.
C'est par madame Gilberte Côté-Mercier qu'est venue l'inspiration de la fondation, en 1961, des Pèlerins d'un Monde Meilleur, aujourd'hui Pèlerins de saint Michel.
Madame Gilberte Côté-Mercier s'est, dès le début et toujours depuis, donnée entièrement à ce qui constitue l'Œuvre de Vers Demain. Elle y a consacré sans réserve sa personne, son temps, ses talents qui sont grands, son instruction poussée et doublée d'une belle formation politique et religieuse, sa piété, sa vertu, l'énergie de sa volonté fortifiée d'un parfait désintéressement personnel. Elle ne garde rien pour elle, généreuse à la mesure de ses moyens financiers, active jusqu'au bout de ses forces. Les calomnies, les attaques à sa réputation qui ont parfois constitué un calice amer à boire, les trahisons et les injures d'anciens membres du mouvement irrités de n'avoir pu enrôler l'Institut d'Action Politique et le journal Vers Demain au service de leurs ambitions électorales, l'incompréhension de bonnes personnes qui devraient être amies au lieu d'adversaires, l'acharnement de journalistes et de caricaturistes qui cherchent à la ridiculiser pour l'abattre — rien de tout cela ne l'a fait arrêter d'un pas ni fléchir d'un degré. Non pas qu'elle soit insensible, mais elle tient sa vocation comme venant du Ciel, et elle ne permet à aucune force sur terre de l'en détacher ni d'attiédir son élan à répondre à l'appel.
Le témoin de 30 années (aujourd'hui de 63 années) de fidélité et d'activités de Gilberte Côté-Mercier, Louis Even, déclare sans hésiter que le plus beau cadeau fait par le Ciel au mouvement authentique du Crédit Social, c'est de lui avoir donné cette Jeanne d'Arc canadienne. Et tous les attachés à l'Œuvre de Vers Demain qui la connaissent et qui ont le sens des valeurs sont certainement de cet avis. Et ils sont nombreux, parce qu'elle est personnellement de tous les programmes : des congrès, des journées de l'Institut, des marches des chapelets. Sans rien diminuer de ses activités comme directrice, comme administratrice, comme rédactrice, comme conférencière aux émissions radiophoniques hebdomadaires de Vers Demain..
Avec une santé qui est loin d'être celle qu'on attribuerait à une personne déployant tant d'activités, Gilberte Côté-Mercier fait face à tout. Avec les Pèlerins à plein temps, elle étudie et décide les programmes de chaque équipe. Elle répond à des douzaines de téléphones chaque jour, et parfois en pleine nuit. Des cas inattendus réclament ses décisions et ses avis : accidents d'autos de nos Pèlerins, interventions de polices ou d'autorités civiles, acceptation ou refus de contrats de location de salles, conduite de la Maison Saint-Michel, affaires de cours, demandes de conseils de sources diverses. Cent et une choses, au travers desquelles il faut rédiger des articles ou préparer des causeries.
Lors de la longue maladie de notre directeur à l'hiver 1964-65, madame Gilberte Côté-Mercier assuma la rédaction-en-chef du journal Vers Demain. Elle l'a gardée depuis, et elle s'en acquitte magistralement. Monsieur Even est le premier à proclamer la belle qualité de chaque numéro de Vers Demain, à tous les points de vue : "Articles bien choisis, dit-il, très bien rédigés, ordonnés avec soin, artistement présentés et magnifiquement illustrés. Le lecteur de Vers Demain nourrit son esprit sur de la beauté. L'abonné doit bien juger que chaque numéro individuel vaut plus que tout le prix de l'abonnement annuel."
On ne peut pas fêter le jubilé d'or du Crédit Social, pas plus que le Jubilé d'or de Fatima (1917-1967), sans une mention spéciale de Gilberte Côté-Mercier, qui a si vaillamment et si constamment servi la cause du Crédit Social, puis qui fait tant et si bien pour répandre le culte de Marie et le message de Fatima chez tous les participants et amis de l'Œuvre de Vers Demain.
Louis Even Vers Demain. Août 1967