Mgr Jean Zerbo, Archevêque de Bamako, a assisté à notre congrès de Rougemont du mois de septembre 2011, précédé d’une semaine d’étude. Il nous écrit: « …Debout pour le combat, pour la libération des pauvres par le Crédit Social, pour une vraie fraternité unie, solidaire. La Providence m’a permis de vivre avec vous une expérience exceptionnelle: connaître et approfondir ce qu’est le Crédit Social, ce qu’il peut nous apporter.
C’est tant au niveau individuel qu’au niveau des groupes, une lumière sur les ténèbres de l’égoïsme et de la cupidité, la maladie d’avoir, d’avoir toujours plus, d’accumuler, d’accumuler toujours plus. L’amour de l’argent est la source, la racine de tous les maux dont souffrent les humains sous tous les cieux et de tous les temps.
On ne peut changer aucun système sans changer le cœur de l’homme. Quand le cœur s’attache à l’avoir qui est, en fait, son dieu, il faut du temps pour le guérir. Il faut, comme dit Jésus, chasser ce démon par le jeûne et la prière, par le partage, la solidarité. Il faut ouvrir son cœur à d’autres valeurs, corriger la tendance de faire de l’avoir le chef qui commande l’être, faire de l’être le cavalier et non l’avoir. ‘Homme dis-moi où est ton cœur, je te dirai qui est ton dieu’; Dieu ou l’argent, on ne peut servir deux maîtres.
Telle est la lumière que le Crédit Social jette sur nos ténèbres. Je l’apprécie et j’y adhère du fait qu’il repose sur trois fondements solides, fondements qui ne sont pas des idéologies ou des théories humaines. Fondements qui nous viennent de Dieu.
Premier fondement: la Parole de Dieu qui dénonce pour tous les temps et tous les lieux la cupidité, l’avarice, la maladie d’amasser, et de toujours amasser, la déviation la plus grave: faire de l’argent de l’avarice, son dieu, l’argent ou rien ! ‘Nul ne peut servir deux maîtres, vous ne pouvez servir Dieu et l’argent !’ Parole de Dieu: celle des sages, celle des prophètes, celle du Christ.
Second fondement: les Pères de l’Eglise, fidèles à la tradition des sages, des prophètes et du Christ, condamnent l’amour de l’argent, le prêt à gage. Ils les dénoncent comme sources des maux dont souffrent les humains.
Troisième fondement: le Magistère, l’enseignement social de l’Eglise.
Tels sont les trois éléments de la crédibilité du Crédit Social, fondement sur le roc et non sur le sable mouvant ! En lui, nous avons le secret d’un nouvel ordre économique et social, le remède pour combler le faussé sans cesse grandissant entre riches et pauvres, pour redonner aux humains, à travers le monde, leur dignité d’enfants de Dieu.
Les résolutions que l’on peut prendre:
— Continuer à approfondir la connaissance du Crédit Social. — Approfondir notre connaissance du mécanisme du prêt à gage, des systèmes bancaires actuels. — Chercher par les moyens pacifiques à réduire la trop grande marge entre les intérêts concédés, suivant qu’il s’agit de dépôts ou de prêts. — Prier et jeûner pour chasser du cœur des humains, le démon du profit, de l’avarice, de l’amour de l’argent. — Faire connaître, à tous les niveaux, la théorie du Crédit Social.
Pour soigner efficacement une maladie, il faut bien en connaître l’origine. Il faut aussi beaucoup de détermination et d’amour, corriger sans fureur ni violence, mais corriger par conviction et avec persévérance.
« Ave Maria debout pour le combat ». Je suis sûr que Marie notre Mère et l’Archange Michel nous soutiendront dans ce combat pour un monde, dont la transfiguration est déjà apparente à travers les foyers de Bérets Blancs qui brillent à travers le monde.
Un trésor pour le monde qu’est le Crédit Social, trésor qu’il nous faut chercher à présenter à toutes et à tous et partout dans des vases sans cesse purifiés au creuset du grand orfèvre, l’Esprit Saint. …