L’article suivant de Richard C. Cook, a été traduit de l’anglais et publié par «Horizons et Débats», en avril 2008. Richard C. Cook est un ancien analyste du gouvernement américain. Il a notamment fait partie de la «Civil Service Commission», de la «Food and Drug Administration». Voici la traduction de cet article qui a paru dans «Global Research», du 27 mars 2008:
Tournons-nous vers ce personnage américain dont les théoriciens disent souvent qu’il se trouve à l’épicentre de tous les projets de l’élite. Il s’agit de David Rockefeller, le multimilliardaire de 92 ans, le parrain de l’élite financière mondiale.
Le très long article de l’encyclopédie Wikipedia qui lui est consacré reproduit le texte d’une célèbre déclaration qu’il aurait faite lors du discours d’ouverture de la Conférence de Bilderberg à Baden-Baden en juin 1991:
David Rockefeller |
«Nous sommes reconnaissants au ‘Washington Post’, au ‘New York Times’, au ‘Time Magazine’ et à d’autres importants organes de presse dont les directeurs ont assisté à nos réunions et tenu leurs promesses de discrétion pendant près de quarante ans. Nous n’aurions pas pu développer notre plan pour le monde si nous avions été exposés aux regards de l’opinion publique pendant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus complexe et mieux préparé à s’acheminer vers un gouvernement mondial qui ne connaîtra plus jamais la guerre, mais seulement la paix et la prospérité pour l’humanité tout entière. La souveraineté supranationale d’une élite d’intellectuels et de banquiers mondiaux est certainement préférable à l’autodétermination pratiquée au cours des siècles passés.»
Ces paroles ont été prononcées il y a 17 ans. C’était le début du gouvernement Clinton. Rockefeller dit «nous». Les personnes désignées par ce «nous» ont tenu des réunions pendant près de 40 ans. Si l’on y ajoute les 17 ans qui nous séparent de la date du discours, cela fait 57 ans, c’est-à-dire deux générations.
Non seulement les personnes en question ont développé un «plan pour le monde» mais de toute évidence, cet essai a eu du succès. Leur objectif ultime est de créer la «souveraineté supranationale d’une élite d’intellectuels et de banquiers mondiaux». Selon Rockefeller, cela conduira à un «gouvernement mondial qui ne connaîtra plus jamais la guerre».
Supposons, à titre de pur exercice intellectuel, que David Rockefeller soit une personne aussi importante et puissante qu’il semble le penser. Accordons-lui quelque crédit et supposons que lui et les personnes désignées par «nous» ont réussi dans une certaine mesure. Cela signifierait que les principales décisions et les principaux événements depuis que Rockefeller a prononcé son discours, en 1991, ont fait partie du plan ou qu’ils ont du moins représenté ses caractéristiques et révélé ses intentions. Par conséquent, en examinant ces décisions et événements, nous pouvons établir si Rockefeller a dit vrai en affirmant que l’utopie qu’il avait à l’esprit, est en train de se réaliser, ou du moins plus près de se réaliser. Voici, dans le désordre, quelques-unes de ces décisions et quelques-uns de ces événements:
L’application de l’Accord de Libre-Échange Nord Américain par les gouvernements Bill Clinton et George W. Bush a entraîné la disparition de millions d’emplois industriels et la destruction des exploitations agricoles familiales en faveur de l’industrie mondiale de l’agriculture.
D’autres accords de libre-échange similaires, dont ceux conclus sous les auspices de l’Organisation mondiale du commerce, ont entraîné la délocalisation de millions d’autres emplois industriels vers la Chine et ailleurs.
Le revenu moyen par famille aux États-Unis n’a cessé de diminuer, alors que la part de la richesse du pays, détenue par les plus hautes tranches de revenus, est montée en flèche. Certains gestionnaires de fonds spéculatifs de Wall Street gagnent 1 milliard de dollars par année, alors que le nombre des sans-abri, dont des anciens combattants, frise le million.
La bulle immobilière a conduit à une énorme inflation des prix de l’immobilier aux États-Unis. Des millions de maisons tombent entre les mains de banquiers à la suite de saisies. Le prix des terres et des fermages a en outre décimé l’agriculture familiale et le petit commerce. L’augmentation des impôts fonciers, basés sur la surestimation des terrains, a contraint des millions de personnes à revenu faible ou moyen et de personnes âgées à abandonner leur maison.
Le fait que des banquiers contrôlent maintenant la totalité du système monétaire national, sous des lois qui veulent que l’on ne crée de l’argent qu’en prêtant à intérêt, a entraîné une pyramide de dettes considérables qui menace de s’effondrer. Ce système «monétariste» a été lancé par des économistes de l’Université de Chicago, payés par la famille Rockefeller. Le hic, c’est que quand la pyramide s’effondre et que tout le monde fait faillite, les banques, qui ont créé de l’argent «comme par magie», peuvent alors saisir des biens précieux pour une bouchée de pain, comme J-P. Morgan Chase s’apprête à le faire avec les commerces de ‘Carlyle Capital’. Le gouvernement a abandonné la régulation judicieuse de l’industrie financière et tout politicien qui essaie de s’y opposer, comme Eliot Spitzer, est condamné.
La charge fiscale totale des Américains (impôts fédéraux, impôts des États et impôts des particuliers) dépasse maintenant 40% du revenu, et est en train d’augmenter. Aujourd’hui, au début d’une récession, le Congrès, contrôlé par les Démocrates, tout en soutenant le très faible rabais «stimulus», continue d’augmenter hypocritement les impôts, même ceux des revenus moyens. Les arrérages d’impôts, de même que les emprunts des étudiants, ne peuvent plus bénéficier de la protection de la loi sur les faillites.
Le prix de l’essence augmente alors que des compagnies comme ‘Exxon-Mobil’ enregistrent des profits records. Les prix d’autres produits de base, dont ceux de l’alimentation, ne cessent d’augmenter et certains pays sont au bord de la famine. Aux États-Unis, 40 millions de personnes sont officiellement considérées comme «food insecure» (en situation de précarité alimentaire).
Les sociétés qui contrôlent l’eau et les ressources minières se sont emparées d’une grande partie de ce qui appartenait à la collectivité. Et la dérégulation de la production énergétique a entraîné d’importantes hausses du prix de l’électricité dans de nombreuses régions.
La destruction des exploitations agricoles familiales par l’Aléna (Accord de Libre-Échange Nord Américain entre les États-Unis, le Canada et le Mexique) s’est reflétée dans les politiques du Fonds Monéraire International et de la Banque mondiale à l’égard d’autres pays. Dans le monde entier, en raison de la pression exercée par le «consensus de Washington», l’autosuffisance alimentaire locale a été remplacée par des cultures destinées avant tout à l’exportation. L’exode rural a considérablement augmenté la population des bidonvilles dans les pays sous-développés.
Depuis les années 1980, les États-Unis ont mené des guerres dans le monde soit directement, soit par procuration. L’ex-Yougoslavie a été démembrée par l’OTAN (l’Organisation du Traité de l’Amérique du Nord). Sous prétexte du 11 septembre et en se servant de projets déjà élaborés, les États-Unis sont engagés maintenant dans la conquête et l’occupation militaire permanente du Moyen-Orient. L’encerclement mondial de la Russie et de la Chine par les forces armées des États-Unis et de l’OTAN est en cours et de nouveaux efforts pour militariser l’espace ont commencé. Les puissances occidentales sont nettement en train de se préparer à l’éventualité d’une nouvelle guerre mondiale.
L’expansion de l’empire militaire américain à l’étranger se manifeste par la création d’un système totalitaire de surveillance à l’intérieur du pays: au nom de la «guerre contre le terrorisme», on espionne les activités des particuliers grâce à la technologie et à des systèmes mis en place.
On commence à utiliser des implants électroniques permettant de suivre à la trace les (allées et venues) des individus. Le complexe militaro-industriel est devenu l’industrie la plus importante et la plus prospère du pays. Elle emploie des milliers de planificateurs qui doivent trouver de nouveaux et meilleurs procédés, officiels ou secrets, d’anéantir les «ennemis» aussi bien indigènes qu’étrangers.
Ceci dit, les États-Unis possèdent la plus importante population carcérale (habitants des prisons) du monde. En outre, la vie quotidienne de millions de personnes constitue un fardeau écrasant: administra tions, assurances, factures, paperasseries. Les plus simples transactions commerciales sont alourdies de frais occasionnés par des légions de comptables, d’avocats, de bureaucrates, de courtiers, de spéculateurs et d’intermédiaires.
Enfin, la dégradation de la vie quotidienne a provoqué une augmentation considérable des maladies liées au stress, telles les dépendances à l’alcool et aux drogues. Même les gouvernements de certains pays sont impliqués dans le trafic de la drogue.
Au lieu de faire en sorte que le travail soit moins stressant, la politique favorise la colossale industrie pharmaceutique qui s’enrichit grâce à la détérioration de la santé publique due au fait que l’on traite les symptômes plutôt que les causes. Un grand nombre de médicaments vendus à grand renfort de publicité ont des effets indésirables dévastateurs.
Cette liste devrait suffire pour que nous nous posions une question difficile:
En supposant, une nouvelle fois, qu’il s’agit là d’éléments du plan élitiste que M. Rockefeller se vante d’avoir mis au point, n’est-il pas un peu étrange que les moyens choisis pour obtenir «la paix et la prospérité pour l’humanité tout entière» impliquent tant de violence, de mensonges, d’oppression, d’exploitation, de corruption et d’escroquerie ?
Il me semble que l’expression «notre projet pour le monde» de Rockefeller, est fondé sur le génocide, la guerre mondiale, le contrôle policier des populations, l’accaparement des ressources mondiales par l’élite financière avec ses marionnettes politiques et ses forces armées. Existe-t-il un moyen plus efficace... de priver les peuples du monde entier de leur capacité à produire eux-mêmes leur nourriture ? Finalement, le génocide par la famine peut être lent, mais il est efficace, en particulier quand on peut l’attribuer aux «forces du marché».
Et se pourrait-il que le «nous» qui est à l’origine de tout cela, dont fait partie le grand David Rockefeller, soit tout simplement constitué de criminels qui ont pratiquement pris le pouvoir ? S’il en est ainsi, ce sont des criminels qui ont fait tout leur possible pour protéger leurs antécédents et effacer leurs traces, notamment en contrôlant le système scolaire et les principaux médias monopolistes dominants.
En tout cas, une chose est certaine: les électeurs américains n’ont jamais rien approuvé de tout cela sciemment.