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Le communisme au Canada - IV

AGENT SECRET No 17 le dimanche, 15 septembre 1940. Dans Le communisme au Canada

Finance — Littérature

L'or de Moscou

Que Moscou envoie de l'or à certains gros personnages pour financer quelque action importante, c'est très vraisemblable. N'accuse-t-on pas actuellement, en France, Campinchi et d'autres anciens ministres d'avoir été soudoyés par Staline ?

Mais nous soutenons que le véritable or de Moscou qui fait marcher la propagande d'éducation communiste dans les divers pays, c'est le zèle pour leur cause que le communisme inculque à ses adeptes.

Le communisme développe une éthique de combattants, qui exige des sacrifices et des dévouements. Et il y a certainement là de quoi humilier, ou stimuler ceux qui croient arriver à des réformes saines rien que par des soupirs et des prières.

Dans notre dernier numéro, nous disions que tout communiste verse une contribution mensuelle à son organisation, et la moindre, celle du chômeur, est déjà de 10 sous par mois, $1.20 par année.

Comme preuve de ceci, nous reproduisons, en groupe, la photographie de plusieurs des timbres employés pour coller sur le livret de membre du communiste, en récépissé de sa contribution mensuelle.

Comme nous avons obtenu ces timbres d'une organisation de Québec, ils ne comprennent pas la plus haute dénomination, celle de $4.00 pour la contribution mensuelle de celui qui touche un salaire mensuel supérieur à $180.00. Ces salaires sont rares chez les communistes de notre province.

Si l'on se reporte au tableau des contributions donné en page 3 de notre numéro du 1er septembre, on verra, par exemple, que le timbre de $1.00 répond à la contribution mensuelle d'un ouvrier qui ferait un salaire, bien ordinaire, de $91.00 à $115.00 par mois, soit $22.00 à $28.00 par semaine. Cet homme-là fournirait donc $12.00 par année à son organisation.

Outre les timbres de contribution mensuelle, on remarquera les timbres d'initiation (2e rangée), de 10 et de 50 sous. Ils sont livrés à l'aspirant-communiste lors de sa demande d'entrée dans les rangs. Le chômeur paie 10 sous, le salarié 50 sous. Après cette première démarche et ce premier versement, l'aspirant devient le sujet d'une enquête complète sur ses dispositions, ses capacités et ses moyens financiers ; et, lors de son acceptation comme membre, on lui fait savoir quelle contribution mensuelle il aura à fournir régulièrement.

Deuxième rangée encore : timbre de congrès, celui qui porte la feuille d'érable. Ce fut le timbre de la huitième convention annuelle, 1937, et il se vendait 20 sous. Chaque communiste est strictement obligé de le payer. Avec 15,000 adhérents en 1937, cela faisait le joli montant de $5,000 pour les frais du congrès tenu à Toronto. Les communistes pouvaient se payer une vaste salle, une fanfare, des invités d'honneur, etc., non pas avec l'or de Moscou, mais avec les sacrifices des communistes canadiens.

Au centre de la deuxième rangée, on voit le timbre présentant la photographie du chef, de Tim Buck. Celui-là ne porte aucune valeur. C'est une récompense au mérite - "Individual Recruiting Merit". Il est livré à ceux qui se distinguent par leur zèle pour le recrutement de nouveaux membres.

Les deux grands timbres marqués "International Solidarity", de deux dénominations, 5 sous et 10 sous, sont des émissions auxquelles le parti a recours pour venir au secours de quelque persécuté. Supposons, par exemple, que le parti communiste soit malmené en France : dans tous les pays du monde, les communistes vendent à leurs membres les timbres de "solidarité internationale", et les recettes sont envoyées au trésor communiste du pays en question, pour faire face à des dépenses excédant les capacités locales.

En se rappelant les sacrifices que les communistes font pour leur cause, les lecteurs de VERS DEMAIN n'hésiteront pas à renouveler leur abonnement — un simple dollar annuel — et ils sauront placer cet argument sous les yeux de leurs amis et voisins qui reculent encore devant leur part pour établir un ordre social où le communisme restera sans prise sur la multitude.

Dix districts

Pour toutes fins pratiques, le parti communiste canadien a divisé le pays en dix grands districts :

1. District des Maritimes, comprenant les trois provinces de Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Ile du Prince-Édouard ;

2. District de Montréal, couvrant toute la province de Québec ;

3. District de Toronto, ou de l'Ontario Sud (Toronto-Hamilton) ;

4. District de Timmins, ou de l'Ontario  Nord ;

5. District de Sudbury, ou de l'Ontario Central ;

6. District de Port-Arthur, ou de l'Ontario Ouest ;

7. District de Winnipeg, ou du Manitoba ;

8. District de Régina, ou de Saskatchrewan ;

9. District de Calgary, ou d'Alberta ;

10. District de Vancouver, ou de Colombie-Britannique.

Comme on le voit, la province orangiste a l'honneur de fournir quatre districts au parti. Les districts comprennent des sections, les sections comprennent des branches.

Mécanisme de littérature

Le mécanisme de littérature, à perfectionner, fut exposé en détail au congrès de Toronto.

Le travail est hiérarchisé : un directeur de littérature de district, un directeur de littérature de section, un directeur de littérature de branche.

Le directeur de littérature de district travaille avec l'assistance d'un comité éducationnel. Il visite les directeurs de sections et assiste aux assemblées tenues deux fois par mois par les comités de sections. À ces assemblées sont élaborés les moyens de mettre à exécution les plans émanant du district et des conférences de district.

Les devoirs du directeur de littérature de section sont analogues, mais s'exercent sur les inférieurs : directeurs de branches.

Si la stimulation, la surveillance et le contrôle viennent d'en haut, c'est en bas, dans les branches que s'accomplit le travail.

Chaque branche doit choisir un camarade compétent comme directeur de littérature local. C'est à lui qu'incombe le soin de voir en détail à la distribution de littérature : laquelle, où, quand, comment, combien et par qui.

Le directeur local de littérature doit donc :

1- Travailler en collaboration étroite avec le bureau local et avec le directeur local d'éducation. On comprend que la littérature tient de près au travail d'éducation.

2- Se familiariser avec la littérature communiste et se rendre capable de convaincre les membres du parti de l'utilité de telle ou telle pièce de littérature.

3- Préparer la littérature nécessaire au moins une semaine avant la discussion politique dans les réunions locales, et voir à ce que cette littérature soit obtenue à temps et en quantité suffisante.

4- Veiller à ce que chaque membre prenne et distribue sa quotepart assignée de littérature ; établir une distribution régulière, par les membres, dans les ateliers, dans les assemblées unionistes, dans les assemblées publiques. Presser chaque membre de mobiliser les sympathisants pour faire un travail semblable de diffusion.

5- Prendre note des réactions parmi les ouvriers dans les ateliers et au sein des unions, et faire rapport, pour guider les prochaines émissions de littérature. Prendre note des expériences dans la distribution et des résultats obtenus, afin d'en faire bénéficier les autres par l'entremise du district.

6- Prendre l'initiative de collections organisées, de râfles, dans les assemblées de branches, afin de lever des fonds en vue d'établir une bibliothèque communiste locale.

7- Garder une comptabilité exacte des fonds perçus localement ; voir à ce que chaque membre paie promptement, et solder chaque semaine les factures dues à la section.

Ajoutons que le département central de littérature, qui fournit le matériel, accorde un escompte commercial au département de littérature de district. Cet escompte est réparti par les directeurs de district de façon à ce que les organismes de section et les organismes de branches en aient leur quota, ce qui permettra d'encourager les vendeurs à faire une plus grande distribution.

On conçoit qu'une organisation pareille, entre des mains décidées, sous des directeurs dynamiques, donne des résultats.

Résultats

C'est ainsi que, dans les huit mois précédant le rapport, de janvier à août 1937, les disciples de Lénine avaient acheté au Canada 56,407 brochures, au prix total de $6,084.70 ; dont le neuvième à peu près pour la province de Québec : 6,663 exemplaires valant $694.30.

C'est le district de l'Ontario sud (Toronto-Hamilton) qui se distingue le plus, avec 13,707 livrets valant $1,458.04. Le district de Saskatchewan est second, quoique fort en arrière de l'Ontario. Le Manitoba et l'Alberta, quoique provinces moins peuplées que la province de Québec, équivalent chacune à peu près à notre district dit de Montréal.

Le livret le plus répandu durant cette période fut celui de Tim Buck : "The Road Ahead" (La voie qui s'offre). Il s'en écoula 12,500 dans les huit mois, dont 500 dans la province de Québec et 4,200 dans les quatre districts d'Ontario.

Le suivant de près, et le doublant presque dans notre province de Québec, l'opuscule intitulé "Stalin Hails Happy Life" (Staline ouvre une vie heureuse). Cette fois, la province de Québec en a pris 900.

* * *

Nous combattrons la littérature par la littérature. La littérature communiste par de la littérature anticommuniste. N'oublions pas que le communisme, s'il est athée, est aussi une doctrine économique proposant à sa manière le bien-être temporel des masses. Il ne suffit pas de lui opposer une thèse religieuse. Il faut aussi lui opposer une autre doctrine économique capable d'offrir une part de bien-être temporel à la multitude - ce que celle-ci n'a pas aujourd'hui.

Et c'est pourquoi nous croyons la doctrine créditiste, placée dans le cadre social et chrétien qui lui convient, de nature à faire face dans le temporel à la doctrine communiste.

Nous croyons pareillement le petit journal VERS DEMAIN bien en forme pour annihiler les effets des brochurettes et des feuilles communistes, parce qu'il est riche d'ordre et bouillonnant de vie. Nos progrès récents sont réconfortants. Notre organisation, peut-être plus centralisée et plus simple que l'organisation de littérature communiste, est capable de donner des résultats. Nous comptons sur nos membres de l'Institut pour mener la propagande. Ils ne se laisseront pas battre par les lieutenants de Tim Buck ou les admirateurs de Staline.

AGENT SECRET No 17

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