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La vie créditiste - XVIII

Louis Even le mardi, 15 avril 1941. Dans La vie créditiste

Sherbrooke, ville modèle

Ville modèle pour l'organisation créditiste. Pas parce qu'elle s'appelle Sherbrooke, pas parce qu'elle est située sur la rivière St-François, pas parce qu'il s'y tint autrefois une convention du parti conservateur provincial et une autre de l'Union Nationale.

Ville modèle pour le Crédit Social, parce que des créditistes de Sherbrooke, épris jusqu'au fanatisme de l'idéal poursuivi par le Crédit Social, ont juré de mettre tout en œuvre au service de leur cause. Parce que, aussi, ils ont saisi l'importance du journal VERS DEMAIN et la vertu de l'Institut d'Action Politique.

C'est de Sherbrooke et de son organisation que nous voulons parler. Non pas de tel ou tel travailleur en particulier. Tout de même, il est impossible de taire le nom de celui qui, depuis cinq ans, dans les périodes d'affaissement ou de languissement comme aux jours de relève et de grands essors, sut tenir envers et contre tout, malgré des persécutions parfois bien cuisantes. C'est M. Henri Dubuc qui organisa l'éclosion des études d'adultes en 1935 ; lui encore qui consacra ses énergies aux essais du comité local de la Ligue, puis des équipes de lecture ; lui enfin qui s'est fait le propagandiste inlassable de VERS DEMAIN et l'organisateur de l'Institut dans sa ville. Aujourd'hui, son bras droit, M. Maurice Pagé, et quatre douzaines de concitoyens dévoués le secondent admirablement.

Sherbrooke compte approximativement 6,000 familles. L'objectif tracé, d'après les normes établies pour notre programme dans la province, s'établit donc ainsi :

Nombre de familles................. 6,000

Abonnés à VERS DEMAIN......... 1,200

Membres de l'institut................... 50

Entraîneurs................................ 12

Nos créditistes de Sherbrooke sont en bonne voie pour la réalisation de cet objectif. Ils ont plus que l'effectif voulu pour l'Institut, à peu près le nombre nécessaire d'entraîneurs — et pourtant ils n'ont pas dit leur dernier mot.

Pour l'abonnement, ils marquaient 500 il y a un mois. Ils résolurent immédiatement de se rendre à 1,000, et de s'y rendre pour le 15 juillet prochain. Comme ils croient que vouloir c'est pouvoir, ils ont eu l'audace de parier avec l'administration de VERS DEMAIN qu'ils auraient leurs 1,000 abonnés pour le 15 juillet. Et tout laisse croire qu'ils vont gagner leur pari.

Nous passions à Sherbrooke, sur le chemin de Thetford, le samedi soir 29 mars. Un mot d'avis de notre part la veille, et en moins d'une demi-journée toute l'organisation de Sherbrooke était conviée en réunion à l'école Larocque.

On nous fit voir le grand tableau relatant, de dimanche en dimanche, l'état de l'abonnement avec les rapports de chaque membre de l'Institut. À droite sur le tableau, un thermomètre de l'abonnement, comme le thermomètre avec lequel nous a familiarisés la campagne annuelle des œuvres fédérées de charité.

Et nous vîmes que le thermomètre marquait 713 pour le dimanche 23 mars. Il y a eu d'autres dimanches depuis. Chaque dimanche, les I. A. P. se réunissent et font rapport à M. Dubuc ou à son suppléant. Le niveau du mercure au thermomètre créditiste de Sherbrooke dépasse aujourd'hui 800.

Lisez les résultats :

Nombre de familles................6,000

Abonnés à VERS DEMAIN..........800

Membres de l'institut..................54

Entraîneurs...............................10

Ce n'est pas l'argent qui a fait ce travail, c'est le dévouement. On ne vend pas de cartes de membres ni de timbres de contribution à Sherbrooke, et pourtant on y trouve toujours de quoi rencontrer les dépenses éventuelles d'organisation. C'est qu'on a commencé le travail par le bon bout. Une fois les convictions ancrées dans une population, les problèmes se règlent.

Ainsi lors de notre dernière assemblée publique à Sherbrooke, les I. A. P. décidèrent de distribuer un Syllabaire du Crédit Social gratis à chaque assistant. Il leur fallut 600 syllabaires.

À l'honneur

Ont atteint l'objectif de 24 abonnements, les membres de l'institut dont les noms suivent :

L. Perreault, Québec.                          Frank Guay, St-Maurice de Dalquier, (Abitibi)

William Tremblay, Québec.                  Hector Durand, Lac Mégantic.

Antonio Pettigrew, Québec.                  Jos. Cléroux, St-Martin, Co. Laval.

Frank Le jeune, Baie Comeau,               Ernest Lavallée, Sherbrooke.

Chas.-David Jean, Ste-Anne de Chicoutimi.  Joseph Girard, Alma, Co. Lac St-Jean.

Roméo Tousignant, Thetford Mines.           Wilfrid Poirier, Rouyn.

Léon Morisset, Québec.                         Geo. Blouin, Ste-Anne de Beaupré.

Martial Champigny, Sherbrooke.             J. R. Garneau, Cap-de-la-Madeleine.

B. Camirand, Montréal.

Deux I. A. P. faisaient la distribution ; deux autres passaient le chapeau. Résultat : deux fois le prix des syllabaires dans le chapeau. Le cadeau était payé socialement.

C'est ce geste que copièrent, avec le même succès, les I. A. P. de Lac Mégantic deux semaines plus tard.

Sherbrooke est une ville modèle pour le Crédit Social, et son exemple rayonne et entraîne.

★ ★ ★

Ce qui précède ne veut pas dire que d'autres centres, centres ruraux ou petites villes ouvrières, ne se sont pas aussi fortement créditisés que Sherbrooke. Nous en avons, par exemple, sur la côte de Beaupré. Mais nous prenons Sherbrooke dans sa classe, comme modèle aux villes de sa taille dans la province. Cela ne veut pas dire, non plus, que Sherbrooke ne puisse être dépassée ; mais les Sherbrookois sont bien déterminés à garder leur position et à se dépasser eux-mêmes pour ne pas l'être par d'autres.

Le prochain numéro consacrera moins d'espace à Sherbrooke et signalera des travailleurs qui se distinguent un peu partout dans la province. L'abonnement à VERS DEMAIN a monté de 1,100 au cours des deux dernières semaines. Émoi en certains milieux !

À Québec

Dans une assemblée désormais historique, tenue à l'Académie Commerciale, Québec, le 6 avril, un auditoire nombreux et intéressé écoutait M. Louis Even exploser l'organisme d'action créditiste dans la province de Québec, tel que résumé en page 4 du présent numéro. Après avoir placé devant les yeux des créditistes enthousiasmés l'objectif de l'organisation pour toute la province, il leur traça leur objectif local, celui de la ville de Québec. M. J.-Ernest Grégoire, l'ancien maire de Québec, afficha une fois de plus sa parfaite entente avec M. Even dans la conduite du mouvement selon des lignes éducationnelles, en mobilisant les plus purs dévouements partout où VERS DEMAIN porte l'idéal créditiste. C'est d'ailleurs M. Grégoire qui présidait l'assemblée.

Objectif de Québec

Nombre de familles...............25,000

Abonnés à Vers Demain..........5,000

Membres de l'Institut..................210

Entraîneurs....................................52

Le bureau de Québec

Le bureau de VERS DEMAIN à Québec est installé à 225 rue Mazenod. Les propagandistes de la ville et de la région y trouveront directives et encouragement.

Louis Even

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