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Franc-Maçonnerie — Sous-thèmes

Piqué, au vif

le mardi, 15 décembre 1942. Dans Franc-Maçonnerie

L'évêque de Sherbrooke, Mgr Desranleau, a demandé aux fidèles de son diocèse de fuir les associations neutres, dangereuses pour plusieurs raisons, entre autres, "à cause de leur origine, de leur alliance et de leurs accointances avec la franc-maçonnerie."

À peine la lettre de Mgr Desranleau est-elle rendue publique que notre ministre de la voirie provinciale se cambre. Personne, pourtant, n'a attaqué son administration, ni sa compétence à doter la province d'un réseau routier. En quoi se trouve-t-il mordu ?

Est-ce l'allusion aux bêtes de la sainte Écriture qui le met en furie ? L'Évêque, en effet, remarque que les sociétés neutres empruntent souvent leur nom à un animal. "C'est un trait qu'elles ont de commun avec les pires sociétés secrètes." Et, dans la sainte Écriture, "la vérité n'est jamais représentée par un animal, mais l'erreur et le mal adoptent souvent la figure d'une bête."

Serait-ce la parenté que l'évêque de Sherbrooke établit entre ces associations et la franc-maçonnerie qui fait ruer l'honorable Damien Bouchard ? N'y avait-il pas en 1910 un certain T. D. Bouchard dans les rangs de la loge maçonnique L'Émancipation qui tenait régulièrement ses séances à Montréal pour préparer à sa manière le grand Congrès Eucharistique de cette année-là ?

Franc-maçonnerie inoffensive

Il est assez courant de faire une distinction entre les francs-maçons qui mènent la lutte contre la religion en France et dans d'autres pays du continent européen, et les francs-maçons d'Angleterre ou d'Amérique.

Les francs-maçons des démocraties anglaises, nos francs-maçons, ne sont autre chose, dit-on qu'une société de culture et d'entr'aide. Ou encore une société pour avoir de la protection et monter dans la politique.

Cette idée d'une franc-maçonnérie inoffensive, bienveillante même, correspond-elle avec les enseignements de notre épiscopat ? Pas à en juger par ce qui suit :

"Il faut se garder de l'erreur de ceux qui prétendent que, dans notre pays, le caractère de la maçonnerie n'est pas le même que dans les autres parties du monde. Que les pasteurs d'âmes et les autres prêtres réfutent avec soin comme une très pernicieuse erreur cette affirmation mensongère et fallacieuse, et qu'ils apprennent aux fidèles que le but et le caractère de cette société sont les mêmes partout, bien qu'elle s'efforce de parvenir à sa commune fin non par les mêmes moyens, mais par des méthodes différentes appropriées aux tempéraments variés des peuples et aux diverses circonstances de lieux." (Premier Concile Plénier du Canada, tenu à Québec en 1909, article 355, b) ".

Croit-on qu'aujourd'hui, parce que les francs-maçons ont été expulsés d'Allemagne et d'Italie, la franc-maçonnerie soit devenue plus acceptable aux catholiques des pays alliés ? Parce que des francs-maçons du 33e degré, juchés au faîte du monde politique, font des discours sur l'ordre nouveau de demain après avoir pataugé toute leur carrière dans l'ordre exploiteur d'hier, même s'ils rédigent des "points" ou des chartes d'Atlantique, cela n'empêche pas que la franc-maçonnerie poursuit toujours et partout sa même fin, avec des moyens adaptés aux temps, aux lieux et aux milieux.

Nous, catholiques, possédons un trésor de doctrine assez riche et devons bien aussi avoir assez d'hommes de vision et de valeur pour ne point tant nous extasier devant les grands sortis des loges, même si toute une publicité concertée les place sur un piédestal.

Au Club des Lions

Mgr Desranleau ne voit pas bien la place des catholiques dans les clubs de Lions et autres associations de même espèce.

Les protestants sont moins difficiles. Le Révérend Cecil Roach, recteur de la St. Mathias Church, parlait à un Lions Club au Château Laurier, Ottawa, le 30 novembre, et disait entre autres choses :

"La révolution russe de 1917 a réalisé de grands progrès dans les domaines de l'éducation, de l'industrie, de l'agriculture et du social.

"Les Russes ont marché de l'avant sans s'occuper des critiques du monde extérieur.

"Nous, des démocraties, avons la philosophie d'un ordre mondial nouveau, mais les Soviets ont déjà fait l'épreuve de cet ordre nouveau."

Le révérend déclare qu'il n'y a pas de communisme en Russie, mais un socialisme basé sur des principes capitalistes, et il exprime l'espoir que les Soviets vont ouvrir au monde le chemin du socialisme.

En effet, ça paraît commencé à Ottawa.

On s'étonne un peu, après cela, d'entendre le révérend déplorer l'athéisme russe, surtout lorsque Staline lie le progrès de la Russie à la disparition de la religion.

Que de sottises, depuis que la Russie est du bord de l'Angleterre ! Les exécutions que l'on condamnait hautement il y a cinq ans sont justifiées aujourd'hui... Mais ça se dit très bien dans un Club de Lions. Une place tout à fait convenable pour des catholiques, pense notre ministre de la voirie, qui a le défaut de n'être pas évêque.

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