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Franc-Maçonnerie — Sous-thèmes

La vie créditiste - XI

Louis Even le mercredi, 01 janvier 1941. Dans La vie créditiste

À Sherbrooke

Du travail — Un triomphe

Les créditistes de Sherbrooke semblent affectionner le mois de décembre. C'est en décembre 1935 que, pour la première fois, un groupe de jeunes gens de Sherbrooke entendaient M. Even et abordaient l'étude des questions économiques, monétaires surtout. L'année dernière, en décembre encore, ils célébraient le quatrième anniversaire de ces débuts par une série de cinq conférences données par M. Even dans divers centres de la ville. Et cette année, c'est le 15 décembre que Sherbrooke a groupé son plus bel auditoire au propagandiste du Crédit Social.

L'après-midi du 15, une trentaine de Sherbrookois se rassemblaient dans le sous-sol de la cathédrale Saint-Michel pour y entendre expliquer l'institut d'Action Politique. En sortant de cette séance, M. Even pouvait avoir la satisfaction que le mouvement créditiste verrait son allure sensiblement accélérée à Sherbrooke. Où l'Institut comptait trois membres, il en a maintenant vingt et un.

Le soir, grande assemblée publique à l'hôtel de ville. Les 550 sièges étaient tous occupés, et quelques douzaines d'auditeurs durent se tenir debout pendant les deux heures de la causerie de M. Even. Le conférencier avait pris comme sujet  : Le monde qui s'écroule et le monde de demain.

Le monde qui s'écroule, c'est le monde de l'exploitation de l'homme par l'homme. Exploitation qui revêtit autrefois la forme de l'esclavage de corps et prospère aujourd'hui par l'esclavage de l'argent.

Le monde de demain sera celui qu'introduiront ceux qui s'en occupent. Et ici le conférencier expose les groupes à l'œuvre  : les centralisateurs, qui poussent vers un super-état mondial centralisant l'armée et la finance  ; les bolchévistes  ; les créditistes. Les deux premiers conduisent à l'enrégimentation, les derniers à la liberté. Quant aux indifférents, aux apathiques, ils ne comptent pas et devront simplement prendre ce qui leur sera imposé.

Aurons-nous demain un régime de coopération de l'homme avec l'homme pour l'exploitation des biens de la terre  ? La réponse se trouve dans les efforts d'aujourd'hui.

Son Honneur le maire Joseph Labrecque présidait cette assemblée.

Le journal La Tribune écrivait le lendemain, dans son rapport  :

M. Labrecque, président d'honneur de cette assemblée, exprima sans équivoque son admiration pour le conférencier. "J'ai rarement entendu un homme en dire autant en si peu de temps, déclara-t-il. Monsieur Even, vous nous avez parlé de faits, de maux dont nous souffrons depuis des siècles  ; je tiens à vous féliciter, à vous inviter à continuer votre bon travail dans la province de Québec  ; et dans quelques années, nous aurons un gouvernement pour le peuple et non un peuple pour le gouvernement."

En acclamant ces paroles de son maire, la foule prouva spontanément qu'elle partageait les mêmes sentiments.

Le mérite de la soirée ne revient pas tant au conférencier, cependant, qu'aux organisateurs qui l'ont préparée. MM. Henri Dubuc et Maurice Pagé, à qui nous en avions confié le soin, nous disent que les créditistes qui travaillent à la Kayser et à la Canadian Silk se sont particulièrement distingués.

Ce qui se fait à Sherbrooke peut très bien se faire ailleurs. À quand le tour des Trois-Rivières ou de Drummondville, par exemple  ?


À Magog en janvier

Si notre dernière tournée de l'année fut dans les Cantons de l'Est, la première, après les Fêtes, semble devoir la continuer.

C'est, d'ailleurs, à Sherbrooke qu'une délégation de Magog vint rencontrer M. Even pour lui demander de leur donner le premier dimanche après l'Epiphanie. Et c'est ainsi que les deux assemblées suivantes, au moins, sont au programme pour le dimanche 12 janvier.

Après la grand'messe, Ste-Catherine.

Soir, Magog.

Ce sera une attaque dans le comté de Stanstead. Elle ne s'arrêtera pas là.


Il tient à son journal

Nous recevons d'un abonné la lettre suivante :

Hôpital Laval, 16 décembre 1940. Cher Monsieur,

Vous me dites que mon abonnement au journal Vers Demain est expiré. En effet, et c'est la date d'un réabonnement. Il me faut un dollar pour ce réabonnement. Et ce dollar, je ne l'ai pas ! Que faire ?

Je me permets une proposition. Je ne pourrai prendre possession d'un dollar avant deux mois. Je vous demanderais de m'envoyer mon journal quand même ; et dans deux mois, j'aurai un dollar que je vous enverrai. Qu'en pensez-vous ?

Je vous assure que vous ne perdrez rien. Ayez confiance en moi, je suis un créditiste sincère, qui ne veut manquer aucun numéro de Vers Demain. J'aime tant lire votre journal, je le trouve si véridique.

Il y a un an, lorsque je me suis abonné à Vers Demain, je n'avais pas beaucoup confiance à sa doctrine. Mais depuis que je le lis, mes opinions sont littéralement changées et je ne saurais me passer de Vers Demain.

Votre tout dévoué,

H. B.

★ ★ ★

Conclusions :

1.     Le journal Vers Demain est la meilleure arme de propagande du Crédit Social et des grandes et saines idées politiques et économiques. Ceux qui le propagent sont des bâtisseurs.

2.     Même les tièdes, même les hostiles finissent bien par bénéficier de la lecture de Vers Demain. Ne craignons donc pas d'insister pour pousser le journal. Une fois admis dans la famille, le journal fera le travail mieux que n'importe quel discours passager.

3.     Que nos abonnés surveillent l'approche de la date d'expiration de leur abonnement, et qu'ils mettent leur piastre de côté à temps. Ils éviteront ainsi des frais supplémentaires à leur journal et à eux-mêmes des déceptions regrettables.

Louis Even

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