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Franc-Maçonnerie — Sous-thèmes

La vie créditiste - IX

Louis Even le dimanche, 01 décembre 1940. Dans La vie créditiste

L'Institut d'Action Politique

Le mouvement créditiste dans la Province de Québec n'est pas un parti politique. C'est pourquoi il ne procède pas de la même manière que les partis politiques.

Le but du Crédit Social, pris dans son sens complet, c'est de placer l'association au service de ceux qui la composent. C'est donc exactement le contraire du nazisme, du communisme, de la bureaucratie démocratique, qui enrégimentent les administrés et leur dictent ce qu'ils doivent faire et subir.

Mais ce régime de véritable liberté et de sécurité économique ne peut être le lot que de gens renseignés, avertis, vigilants, qui étudient leurs affaires et s'en occupent intelligemment. Aussi le mouvement créditiste pivote-t-il autour de l'instruction du public, autour de l'étude de la chose publique par le plus grand nombre possible de citoyens.

De là, Vers Demain, de là, l'Institut d'Action Politique.

Vers Demain a pour but de former une élite grandissante de citoyens renseignés.

L'Institut d'Action Politique a pour but de former, parmi cette élite renseignée, une élite d'action.

Chaque membre de l'institut s'engage :

    1. À lire attentivement, à étudier chaque numéro de Vers Demain, afin de se former lui-même et de se renseigner sur la chose publique ;

    2. À répandre les saines idées politiques, en recrutant de nouveaux abonnés à Vers Demain ; s'efforçant d'en prendre en moyenne un tous les quinze jours, jusqu'à ce qu'il ait atteint son objectif de 24. Après quoi son travail consiste à renouveler ces abonnements d'année en année.

Le membre de l'Institut est donc un étudiant et un apôtre. Il lit et gagne de nouveaux lecteurs.

Comme étudiant, le membre de l'institut se renseigne lui-même. Comme apôtre, il développe son sens social, son initiative, sa personnalité, son ascendant sur ses concitoyens. C'est pour lui-même une récompense appréciable et appréciée, qu'il mérite noblement. Quant à ses concitoyens, ils tirent avantage d'avoir un tel meneur au milieu d'eux.

Le membre de l'institut est un patriote. Patriote, parce qu'en devenant un chef, il place une plus grande valeur au service de sa patrie. On a tellement de moutons, tellement de suiveux aujourd'hui ! Patriote aussi, parce que, par son rayonnement, par son action, par les conquêtes à l'étude qu'il fait autour de lui, il élève le niveau intellectuel et social de ses compatriotes.

Ce que l'on peut faire avec l'I. A. P.

L'Institut d'Action Politique est en voie de formation. Il est plus près de sa naissance que de son épanouissement. C'est pourquoi il n'impressionne pas encore ceux à qui il faut un télescope pour voir à dix pas d'eux.

Voulez-vous avoir une idée de ce qu'on pourra faire avec un Institut d'Action Politique bien organisé ? Supposez-le établi dans la plupart des paroisses du Canada français. N'oubliez pas qu'il s'agit de personnes avec un idéal indéfectible, basé sur des convictions, et avec un objectif bien déterminé qu'elles s'acharnent à poursuivre jusqu'à l'accomplissement.

Imaginez donc le pays couvert de cet organisme. Deux, trois, quatre, cinq ou six membres par paroisse, d'après la population de la paroisse. Disons 4,000 dans la province de Québec. Chaque membre bâtit sa liste de 24 lecteurs. C'est donc, avec le temps 24 familles abonnées à Vers Demain que représentera chaque membre. Les uns ont complété leur liste ; d'autres, moins avancés, comptent tout de même avec 5, 10, 15 abonnés. Disons que les 4,000 membres de l'I. A. P. représentent un effectif global de 60,000 abonnés, avec perspective d'atteindre 96,000.

Que peut-on faire avec cela ? La question se pose-t-elle ?

Sur simple avis envoyé aux 4,000 membres de l'Institut, vous groupez, en 48 heures, un minimum de 60,000 signatures pour faire des représentations au gouvernement lorsque l'occasion s'en fait sentir. Le gouvernement ne tarde pas à apprendre qu'il a affaire à un public renseigné et vigilant qui ne lui pardonnera ni des lâchages ni des actes contraires à l'intérêt commun. Ce sera le règne de la véritable démocratie : de la démocratie 365 jour par année et non pas une journée tous les quatre ou cinq ans.

Sur simple avis encore, 4,000 membres de l'institut convoquent, le même jour et à la même heure, une assemblée publique dans leurs localités respectives, avec récepteur de radio sur les lieux. Une conférence, un mot d'ordre, une ligne d'action atteignent simultanément le public ainsi réuni dans 1,000 ou plus de 1,000 paroisses différentes. Voilà de l'instruction organisée. Vaste université populaire, au sein du peuple, pour l'étude de la chose publique.

S'agit-il d'un appel au peuple, d'une campagne électorale ? Les membres de l'Institut, l'élite de la circonscription, se réunissent pour s'entendre sur le choix d'un véritable représentant d'un peuple renseigné. Car, si le Crédit Social n'est pas un parti politique, les créditistes n'ont pas renoncé à leurs devoirs de citoyens, et ils savent s'occuper de politique sans s'inféoder à aucun des partis. Chacun va voir ensuite les familles de sa liste pour leur communiquer le choix et solliciter la contribution personnelle pour rencontrer les dépenses nécessaires aux élections les plus honnêtes. Rappelez-vous toujours qu'il s'agit d'apôtres, de patriotes qui ont appris à faire leur part personnelle d'action, sans rémunération, sans patronage, sans boisson.

Citez-nous une autre organisation comparable à celle-là. Évidemment, le point de développement mentionné ici, pour donner une idée de ce que peut faire l'I. A. P., est loin d'être atteint. Mais l'Institut est en bonne voie de progrès, et il ne dépend que des lecteurs qui sentent une flamme patriotique dans leur cœur, d'en venir grossir les rangs et de le conduire à cette maturité où il donnera son plein rendement.

De La Sarre, en Abitibi, nous recevions récemment la suggestion de faire signer dans toute la province, par les membres de l'Institut, une requête au gouvernement provincial pour le presser d'établir immédiatement un service d'argent au service du peuple, selon la technique créditiste. Nous dûmes répondre que l'Institut n'est pas encore assez généralement établi, pas assez puissant pour faire rien d'efficace dans ce sens. Il faut le bâtir d'abord.

Notre brave apôtre de La Sarre jugeait par ce qu'il voyait autour de lui. Si tous les comtés de la province en étaient là où en est l'Abitibi, l'idée serait parfaitement réalisable et obtiendrait infailliblement son résultat.

Et qu'est-ce qui empêche les autres comtés de la province d'atteindre le degré de développement de l'Abitibi ? Ce qui s'est fait dans l'Abitibi est le travail d'à peu près huit mois seulement. Une demi-douzaine d'hommes décidés a suffi pour opérer ce miracle en fait d'éducatîon d'adultes. Une demi-douzaine de stimulateurs a valu la pléiade de lecteurs-étudiants et la structure d'I. A. P. qui fait tenir à l'Abitibi son avance remarquable sur d'autres districts entamés bien longtemps auparavant.

Des hommes ! des hommes de cœur et d'énergie ! C'est cela qu'il nous faut. Le champ d'action est immense. Pour les travailleurs, il y a de la moisson à faire. Ce sont les patriotes qu'il faut faire surgir.

Les mous, les "sans-desseins", les blasés, les découragés, les "désabusés" n'amélioreront pas d'une once la situation de leur pays. Mais les autres, ceux qui ont encore du cœur, ceux qui savent s'inspirer de l'esprit des héros qui firent le Canada, ceux-là sont instamment priés de se joindre à l'Institut d'Action Politique : nous ne croyons pas qu'ils le regrettent jamais.

Louis Even

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