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Franc-Maçonnerie — Sous-thèmes

Descendons de la lune

Gilberte Côté-Mercier le lundi, 01 juillet 1940. Dans Divers

Il y a des gens riches qui ont peur du communisme parce que le communisme leur enlèverait leurs biens. Ils ne songent pas à tout ce que leur a fait perdre en revenus et en capital le système bancaire actuel. Et à ce qu'il leur fera perdre encore.

Il y a des gens tranquilles qui ont peur du communisme ou de toute autre révolution parce qu'ils tiennent à leur repos. Ils ne connaissent pas tous les soucis causés à d'innombrables victimes du système bancaire actuel.

Il y a des catholiques qui ont peur du communisme ou de toute autre dictature impie qui leur fermerait l'entrée des églises où l'on prie. Ils ont oublié (ou ils n'ont jamais connu) ces paroles du grand pape (catholique, celui-là !) :

"Il est exact de dire que telles sont, actuellement, les conditions de la vie économique et sociale qu'un nombre très considérable d'hommes y trouvent les plus grandes difficultés pour opérer l'œuvre, seule nécessaire, de leur salut éternel".

Les églises fermées, c'est un grand malheur, mais la vie éternelle perdue, c'est tout perdu.

Ce qui veut dire qu'il faut craindre un régime qui serait ouvertement un régime impie, mais qu'il faut se débarrasser sans délai d'un régime non moins impie, et hypocrite en plus. Ce régime qui ferme les portes de la vie éternelle à ceux que la misère conduit au vol. Ce régime qui ferme les portes de la vie étemelle à ceux que le désordre des affaires fait vivre dans l'injustice. Ce régime qui ferme les portes de la vie étemelle aux traîtres qui se vendent et nous vendent dans une politique prostituée. Ce régime qui ferme les portes de la vie éternelle à ceux que le manque d'argent mène à l'immoralité.

Et les autres, ceux qui malgré le désordre de notre économique ont réussi à conserver leur âme sans souillure, parce qu'ils ne sont ni les responsables, ni les victimes, ceux-là oublient-ils qu'on ne se sauve pas tout seul, qu'on ne vit pas dans un monde païen sans qu'il nous incombe l'obligation très grave de le christianiser ? "Celui qui n'a pas l'esprit social fera difficilement son salut" disait dernièrement le R. Père Louis Lachance, o.p.

Nous tenons à ce que nos églises restent ouvertes. Est-ce à l'église de pierre que nous tenons ou bien à l'Église véritable, Épouse du Christ, bercail de tout le troupeau et voie du ciel ?

Avant de nous effrayer des conséquences visibles d'une révolution quelconque, il serait sans doute plus prudent et plus efficace de nous effrayer des conséquences, cachées ou non, du désordre actuel.

Gilberte CÔTÉ

Gilberte Côté-Mercier

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