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Franc-Maçonnerie — Sous-thèmes

Chronique Médicale - Pathologie du cancer - I

le lundi, 15 juillet 1940. Dans Chronique médicale

Dr Jos.-Élie BÉLANGER, B.A., M.D., L.C.M.C.

Pour ceux qui ne sont pas au courant des termes médicaux ; je dirai que les mots "étiologie" et "pathogénie" se rapportent tous deux à l'étude des causes des maladies, mais la pathogénie s'occupe plus spécialement du mode d'action de ces causes.

Dans son article "Le Traitement médical des Cancers" (1930), le Dr BONNET-LEMAIRE fait une brève revue des principales théories avancées au cours des siècles, et termine par la théorie qu'il approuve, comme suit :

"4° — Un dernier groupe de recherches peut être réuni sous le titre de Théories chimiques, glycolytiques. Elles sont particulièrement séduisantes, et l'expérience clinique démontre que, dans l'état actuel, il y a des idées qui ouvrent la porte à des espoirs thérapeutiques.

WARBURG, dans ces dernières années, a cherché à montrer que le cancer n'est que la résultante du trouble de la fonction nutritive de la cellule, c'est-à-dire de son métabolisme.

Au sein des cellules normales, deux phénomènes principaux se passent qui modifient leur teneur en hydrates de carbone et plus particulièrement en glucose ; ce sont :

1° — La glycolyse, phénomène qui clive la molécule de glucose et la dédouble en acide lactique ;

2°— La respiration qui permet au contraire l'élaboration des hydrates de carbone : une ou deux molécules d'acide lactique disparaissent pour une molécule d'oxygène consommé.

Ces résultats constituent, pour WARBURG, la clé des phénomènes du métabolisme de la cellule vivante. Ils varient suivant l'activité de la cellule ; ils sont particulièrement prononcés dans les tissus en croissance vive, comme l'embryon normal ou le cancer. Mais, dans ce dernier, il se passe quelque chose de très particulier, en ce sens que le métabolisme (ou fonctionnement) de la cellule cancéreuse est caractérisé par la perte du rythme normal entre la respiration et la glycolyse, l'élément perturbé étant la respiration cellulaire.

Alors que la variation en glucose dans les tissus est un phénomène général, et qu'il y a entre les phénomènes d'élaboration et de destruction du glucose un véritable synchronisme à l'état normal, celui-ci est détruit dans le cancer ; la respiration ne suit pas la perte en sucre...

...Il ne faut pas oublier, dit DE BACKER, que les tumeurs cancéreuses sont littéralement bourrées de sucre. Or, on sait, depuis CLAUDE BERNARD, qu'il peut se produire dans l'organisme de véritables dépôts de glycogène, et l'on est en droit de penser que c'est au niveau de tels dépôts que se développent les tumeurs cancéreuses. Dans 81 cas, BRAULT a trouvé une quantité considérable de sucre dans les tumeurs malignes. DE BACKER estime, s'appuyant sur ces faits, que les tumeurs ont besoin de glycogène pour se développer et qu'elles apparaissent sur les points où des accumulations de ce produit se font sous l'influence d'une nutrition défectueuse.

La méthode de DE BACKER a donné "des résultats qu'aucun autre traitement n'a donnés jusqu'ici, résultats confirmés par des médecins tels que les professeurs DIEULAFOY, ROBIN, LANDOUZY, BERGER, POTAIN, LEMOINE, des chirurgiens tels que BOURNIER, QUENU, DELAGENIERE, MONOD, SAUVEZ, THEVENARD, etc".

Ce phénomène de nutrition défectueuse, de déséquilibre dans les fonctions des cellules n'est-il pas le caractère ordinaire des maladies par carence, de l'avitaminose ? Les citations suivantes semblent décrire le processus final qui amène la cancérose :

"Le Prof. ROLLO, de Buenos-Aires, a mis en lumière le fait "que le cancer atteint surtout les organismes et même les organes riches en cholestérine et en matières sucrées..." "On sait que la cholestérine fait partie des substances dites cancérigènes : goudron, esquiléine, folliculine, etc., qui possèdent toutes le même noyau anthracénique (dans leur formule chimique). On sait que le sang, riche en cholestérine, quand il aborde une tumeur, en sort appauvri. On sait encore qu'une compresse, mise en pansement sur une plaie cancéreuse ouverte, est fortement imbibée de sécrétion cholestérinée" (Consultant du Praticien, octobre 1937). (Extrait d'une communication à la Société de Médecine de Paris, par le Dr C. TAGUET).

"La cellule cancéreuse se nourrit de sucre et de cholestérol". (Consultant du Praticien, décembre 1937). Or nous savons maintenant que les accumulations anormales de glucose et de cholestérine proviennent d'un défaut de fonctionnement des glandes endocrines par suite d'une carence en vitamines.

(À suivre)

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