Chômeurs ! par centaines de mille vous ne travaillez pas depuis des années. Au-delà d'un million de personnes vivent des secours directs ou des travaux publics entrepris par les gouvernements pous vous empêcher de mourir de faim !
Ouvriers ! par centaines de mille vous ne gagnez qu'un salaire ridicule qui ne vous permet pas de nourrir, vêtir, loger et soigner convenablement vos femmes et vos enfants !
Fermiers ! par dizaines de milliers vous avez perdu vos fermes, par dizaines de milliers vous ne les avez conservées qu'en vous endettant, par dizaines de milliers vous les perdrez d'ici quelques années si la crise économique continue !
Petits propriétaires ! par milliers vous avez perdu, vous aussi, vos maisons que vous aviez gagnées péniblement et qui représentaient toutes vos épargnes !
Commerçants et industriels ! 15,000 de vos confrères qui avaient eux aussi un petit commerce ou une petite industrie les ont perdus au cours des dix dernières années !
Jeunes gens ! 400,000 d'entre vous n'ont pas de travail et ne peuvent fonder un foyer ! Les mariages ont diminué de 50% et les naissances illégitimes ont augmenté de 100% depuis le commencement de la crise !
Citoyens ! les dettes municipales, provinciales et fédérales ont augmenté de 1,500 millions depuis 10 ans. Elles atteignent aujourd'hui une somme de 8,500 millions ! Ces dettes absorbent 50% de toutes les taxes que vous payez. Ces taxes vous soutirent annuellement la moitié de votre revenu !
Médecins ! Notre peuple n'a pas l'alimentation, l'habitation, les soins médicaux requis pour le maintien de la santé !
Moralistes ! Les prisons regorgent de victimes de cette épouvantable catastrophe nationale : la dépression économique !
Vous tous ! ne voyez-vous pas dans ces conditions de vie inhumaines les conséquences d'une exploitation honteuse du peuple par un groupe d'hommes entre les mains desquels toute la richesse nationale est en train de passer !
C'est le cas de répéter le message émouvant du regretté Cardinal Verdier aux catholiques de France :
"Mettons-nous tous à l'œuvre, car à la conscience de tous s'impose en ce moment un grave devoir : le devoir pour tous, patrons et ouvriers, citadins et ruraux, moralistes, pasteurs et fidèles, d'aider résolument à la solution du problème économique qui nous angoisse. La souffrance universelle le met au premier rang et lui donne un caractère sacré."
Que faire et comment le faire ? L'I. A. P. vous offre un excellent moyen de fournir votre part d'efforts orientés. En faites-vous partie ? Pourquoi pas ?
Armand TURPIN.
"Cette guerre coûtera quatre fois autant que la dernière. Elle ruinera l'Australie, à moins qu'on ne prenne des moyens sensés pour éviter l'endettement. Il est donc aussi important pour nous de battre le système financier actuel que de battre l'Allemagne." (Dwyer Gray, membre éminent du Parlement australien.)
