La pathogénie du cancer que nous avons exposée jusqu'à présent a suscité bien des méthodes pour combattre ce mal. Voyons quelles sont les principales méthodes préconisées ou plutôt celles dont les résultats semblent le plus favorables.
Le professeur DELBET a préconisé l'emploi des sels halogénés du magnésium, principalement le chlorure. Sa préparation, la Delbiase, a donné des résultats favorables dans une foule de cas, surtout contre les tumeurs sarcomateuses. En outre, grâce à ses travaux, les statistiques du cancer prouvent la nécessité du magnésium dans le régime alimentaire ou comme complément d'un traitement. Mais les vitamines sont absolument nécessaires pour l'absorption du magnésium et pour sa diffusion dans les humeurs et les tissus.
La citation suivante, extraite d'un article intitulé : Traitement médical du cancer, par le Dr BONNET-LEMAIRE, donne une idée des divers travaux et méthodes qui peuvent être utiles dans certains cas, pourvu qu'on fournisse en même temps un apport de vitamines :
"Pour agir sur la cellule cancéreuse et la détruire, on a préconisé de nombreux médicaments : sels de magnésium (DELBET), de potassium (LEMOINE) ; on a utilisé également, dans ce but de destruction des tumeurs, des ferments d'alcaloïdes (chélidonine), des métaux : le cuivre (GAUBE, du Gers), des sels de plomb, du sélénium, des substances radio-actives : sels de radium, de mésothorium, de polonium, etc. Puis, devant le peu de résultats obtenus avec l'un des produits, administré isolément, on a essayé des mélanges : mélanges de magnésium, silice et mésothorium (THOMAS et B'INE-TTI) ; mélanges de sélénium silice et ferments glycolytiques (LERICHE), mélanges de fer, calcium, silice, magnésium, cuivre, quinine, sélénium (DUPUY) ; mélange de cuivre, magnésium et mésothorium (ALEXANDRE), etc."
Mais ces méthodes ne peuvent agir uniformément, parce que, comme l'affirme le journal Vitamin News, numéro d'octobre 1932, Les vitamines (en particulier les "C" et les "D") sont nécessaires à l'assimilation normale des matières minérales. Or cette assimilation varie avec chaque sujet suivant les milieux, les régimes et les habitudes, ou plutôt suivant la provision de vitamines qui se trouve chez le patient.
DE BACKER a préconisé l'usage des levures. Sa Backérine, surtout la Backérine activée de ces derniers temps (addition de magnésie au milieu de culture, sous l'influence des travaux de DELBET) a donné des résultats encore plus favorables que ceux de la Delbiase. Voici ce que dit le Dr BONNET-LEMAIRE, dans l'article cité plus haut :
"Parmi les traitements médicaux du cancer, la Backérine activée occupe une place de premier plan."
Voici une autre opinion tirée de l'Information médicale, février 1938 :
"Nous ferons remarquer que c'est dans le cancer de l'estomac que tous ceux qui ont utilisé les ferments de DE BACKER (Backérine activée) ont obtenu les résultats les plus heureux. Nombreuses sont les observations recueillies à cet égard. Certains médecins nous ont écrit qu'ils traitaient tous leurs cancéreux gastriques par cette méthode avec un succès des plus réels."
Cette méthode est un pas décisif vers la thérapeutique par les vitamines, puisque les levures de tous genres sont une source abondante de vitamines. Voici ce que dit des levures le professeur LEMOINE dans une Communication à la Société de Thérapeutique, le 11 février 1921, sous le titre : Une nouvelle méthode thérapeutique : la Mycothérapie :
"Tout d'abord, j'ai été frappé par un fait, du reste bien connu, la vie intensive des levures. On sait avec quelle rapidité s'opère leur multiplication lorsqu'on les cultive dans un milieu approprié, avec quelle intensité elles transforment ce milieu et combien importants sont les produits secondaires qui naissent de cette transformation. Chaque cellule de levure peut être considérée comme un laboratoire en miniature dans lequel s'opèrent tous les phénomènes essentiels liés à la vie. Dans ces cellules, on trouve un nombre très élevé de produits analogues à ceux que sécrètent les glandes diverses, endocrines ou non, des êtres les plus élevés dans la série animale. Elles sont riches en lipoïdes et principalement en ergostérine dont on connaît l'importance en physiologie cellulaire... "
"Si nous envisageons l'extrait de levures, nous y trouvons également des phosphatides, de l'adénine, de la lysine, de la proline, comme dans les bactéries. Également, elles renferment comme elles de la tyrosine et du tryptophane. Inutile de rappeler que les levures contiennent aussi de l'ergostérine en abondance... Les expériences cliniques viennent suppléer à la carence de la chimie analytique, puisqu'elles démontrent que les extraits de levures possèdent un pouvoir antitoxique puissant... Peut-être faut-il songer à la présence possible, mais qui n'a pas été démontrée encore, de principes analogues aux vitamines, car l'on est en droit de se demander si la présence de ces dernières n'a pas certains rapports avec la valeur du pouvoir vaccinant."
Cette communication date de 1921, et il est maintenant démontré que les levures contiennent des vitamines. Il suffit de lire la nomenclature donnée sur les petits carrés de levure Fleischman pour s'en convaincre, et pour constater à l'usage "la valeur du pouvoir vaccinant" des vitamines. De plus, les levures agissent surtout par leurs vitamines, comme le prouve le fait qu'on peut, dans la plupart des cas, leur substituer les complexes de vitamines analogues provenant d'autres sources, et obtenir les mêmes résultats heureux.
(À suivre) (Reproduction interdite).